La polémique fait rage à Athènes et à Bruxelles à propos des déclarations du premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, citant un premier ministre grec lui ayant confié que son pays était un "pays corrompu". Les membres du gouvernement grec se sont empressés pour désigner les anciens premiers ministres MM. Simitis et Caramanlis, avant que M. Juncker ne précise qu'il s'agissait de l'actuel premier ministre Georges Papandréou !
Dans des déclarations M. Juncker a expliqué que les dirigeants européens savaient dès 2008, avec le déclanchement de la crise financière mondiale et la faillite de Lehman Brothers que la Grèce allait rencontrer des sérieux problèmes avec ses finances publiques mais qu'ils ne pouvaient en parler publiquement, notamment parce que la France et l'Allemagne gagnaient des sommes immenses par leurs exportations vers la Grèce. M. Juncker a également dit avoir voulu informer dernièrement un premier ministre grec des dangers imminents et que celui-ci lui aurait répondu "je gouverne un pays corrompu".
Aussitôt le gouvernement socialiste à Athènes a voulu désigner les anciens premiers ministres MM. Simitis (également socialiste mais en mauvais termes avec M. Papandréou) et Caramanlis.
"Ce sont des sottises. Pendant mon gouvernement le pays avait un rythme de croissance de 5% et le déficit était limité 4%. Je n'avais aucune raison de dire que mon pays était corrompu ni j'accepterais une quelconque discussion sur le sujet", a dit M. Simitis à la chaîne de tv publique, NET.
Quand au parti de M. Caramanlis, Nea Dimokratia, ses responsables avaient à peine réagit aux "scandaleuses" déclarations du ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, qui avait laissé entendre que les déclarations de M. Juncker concernaient M. Caramanlis, que le président de l'Eurogroupe a précisé entre-temps que ses déclarations se référaient à une discussion qu'il avait eu avec l'actuel premier ministre M. Papandréou.
Guy Schuller, porte-parole de M. Juncker, a réitéré lundi à l'ANA (agence de presse grecque officielle) les éclaircissements sur les récentes déclarations faites par M. Juncker sur l'économie grecque depuis Washington.
M. Schuller a explicité que lors d'une brève référence à l'économie grecque lors de son récent discours à Washington, M. Juncker a noté que "il y a quelques années, lorsque les données sur la compétitivité de l'économie grecque montraient que le pays allait se trouver dans une situation économique et budgétaire très difficile, tout le monde dans le reste de l'Europe savait que la Grèce était confrontée à un très sérieux problème de corruption".
Toutefois, a ajouté M. Schuller, M. Juncker n'était pas en mesure, en tant que président de l'Eurogroupe, de les poser publiquement, étant donné que cela aurait soulevé un tollé général.
Enfin, M. Schuller a conclu que le président de l'Eurogroupe "a indiqué, pour montrer le changement des autorités grecques face au problème, que le premier ministre, Georges Papandréou, peu après les élections législatives de 2009 et lorsque la dimension intégrale du problème grec avait été reconnue, avait déclaré que la Grèce est confrontée à de graves problèmes avec la corruption".
Le président de Nea Dimokratia Antonis Samaras a lancé violente attaque contre le Premier ministre M. Papandréou rappelant que "le travail d'un premier ministre n'est pas de diffamer son pays sur la scène internationale, ni de critiquer son pays comme un observateur neutre, mais de résoudre les problèmes de son pays ; les premiers ministres n'accusent pas les pays qui les ont élus, ils gouvernent ; ils ne commentent pas les problèmes de leurs pays avec les couleurs les plus noires, ils les résolvent".
M. Samaras en a profité pour rappeler les récentes déclarations de l'ex-ministre allemand des Finances Peer Steinbrück selon lesquels M. Papandréou était informé bien avant son élection de l'état réel des Finances publiques de la Grèce, mais, a dit M. Samaras, "neuf mois plus tard Papandréou a fait semblant de ne rien savoir promettant tout à tous", pour nous faire croire qu'il n'a découvert la réalité qu'u lendemain de son élection.
"Les confidences de M. Juncker montrent combien les dommages causés à la Grèce par la légèreté de M. Papandréou ont été importants, ébranlant la confiance internationale et faisant exploser les taux d'emprunt de la Grèce et ouvrant la route pour le FMI", a surenchérit le porte-parole de Nea Dimokratia.
Depuis, à Bruxelles et à Athènes, on s'active à éteindre l'incendie.
"Jamais M. Papandréou n'a dit à M. Juncker que la Grèce était un pays corrompu ou qu'il gouvernait un pays corrompu", a déclaré le porte-parole du gouvernement grec, M. Petalotis.
Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a évité tout commentaire lundi sur les déclarations récentes du président de l'Eurogoupe, Jean-Claude Juncker, rappelant simplement que dans le passé, la Commission européenne avait tiré à maintes reprises la sonnette d'alarme, inquiète de la situation économique en Grèce.
M. Altafaj a fait référence en particulier à l'ancien commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, qui avait porté la discussion plusieurs fois entre partenaires européens sur les finances de la Grèce et également sur les données statistiques.
i-GR/ANA-MPA
la corruption serait un mythe ???
Pour le vivre au quotidien, chaque fois qu'on a besoin d'un service de l'état KTEO, police etc... nous nous faisons balader par le fonctionnaire en charge du dossier pour obtenir un bakchich. qui peut dire que c'est faux ? comme c'est contraire à ms religion, chaque fois que j'ai besoin de quelque papiers que ce soit ça dure des jours et des jours.( il y a maintenant 6 mois que j'attend le renouvellement du permis de navigation de mon bateau.) on nous invente même des formalités administratives qui n'existent pas ou plus depuis l'entrée de la Grèce dans l'UE.Alors il n'y a pas qu'au sommet de l'état qu'il y a corruption s'il y en a , ce qui pour le commun des mortels comme nous est invérifiable. Mais à la base il est évident que c'est la règle. vous pourriez commencer par là.
Samaras populiste
Samaras est un populiste de la pire espèce, sans idées, juste avide de remplacer l'actuel premier ministre par tous les moyens, en utilisant la crise actuelle pour le dénigrer alors qu'il faudrait se serrer les coudes... et je suis plutôt ND ! Et oui... il est temps de lutter contre la corruption en Grèce qui sévit à tout les niveaux de la société, car il s'agit d'une mentalité et ça ne peut plus continuer.
et l'Europe alors ?
Elle ne vaut pas tripette !