Le ministre des Affaires étrangères, Georges Papandreou, actuellement en visite de travail aux Etats-Unis, a mis l'accent mercredi à Washington sur la nécessité d'une reprise des concertations sur la question chypriote sur la base du plan Annan, au cours de son entretien avec son homologue américain, Colin Powell. M. Papandreou a également défendu ses thèses de rapprochement de la Turquie avec l'Union européenne auprès de la Secrétaire du Président Bush en matière de sécurité Condoleezza Rice, mais ses interlocuteurs américains étaient plus portés à défendre leur politique globale dans la région qu'à traiter des questions spécifiques de la Grèce.
Les entretiens de MM Papandreou et Powell ont ainsi porté pour une bonne partie sur la sécurité des JO 2004, sur la situation dans les Balkans ainsi que sur les développements au Proche Orient et plus particulièrement en Irak. Au sujet de l'Irak, M. Papandreou a estimé que les différents du passé peuvent être surmontés pour aboutir finalement à un accord entre les USA et l'axe franco-allemand en vue du vote d'une résolution de Conseil de sécurité qui rendra à l'ONU son rôle prépondérant et contribuera à la reconstruction du pays.
En ce qui concerne la question chypriote, M. Papandreou a déclaré -à l'issue de sa rencontre avec Colin Powell- que son entretien avec son homologue américain avait permis de passer toute la question chypriote en revue et d'examiner également de nombreuses questions comme par exemple celle de la conception stratégique de l'Europe et le dialogue USA-UE.
Sur la question chypriote, M. Papandreou a souligné qu'ils ont examiné les éventuels développements de la question ainsi que les possibilités d'exploiter une nouvelle dynamique sur le terrain, ajoutant à ce sujet qu'il existe des Turco-chypriotes qui demandent à participer à une union élargie dans le cadre d'une Chypre réunifiée, ainsi qu'il a pu le constater au cours de ses rencontres avec le gouvernement chypriote, et la communauté des citoyens et des partis turco-chypriotes de l'opposition.
Au chapitre des Balkans, M. Papandreou a insisté sur les progrès réalisés, mais aussi sur le fait que malgré que l'attention de la communauté internationale a été dirigée vers l'Irak et le Proche Orient, il est certain que d'autres coins du monde requièrent également l'attention et la prévoyance de la communauté internationale de sorte à ce que "nous puissions garantir la stabilité et surmonter les problèmes difficiles comme celui du Kosovo".
Les mêmes sujets ont aussi été abordés lors de l'entretien que M. Papandreou a eu avec la Conseillère en matière de sécurité du président Bush, Condoleezza Rice. ''Nous avons discute de beaucoup de questions, de l'Irak, du Proche-Orient, de la situation dans les Balkans, focalisant pour notre part sur la question chypriote, la marche de la Turquie vers l'Europe, l'importance stratégique de cette optique'', a déclaré le ministre des Affaires étrangères grec.
Selon des informations de sources diplomatiques, Mme Rice a défendu pour sa part la politique américaine dans les Balkans et dans le Proche Orient estimant que, malgré l'image négative que se font de nombreuses personnes, la situation à l'intérieur de l'Irak s'améliore et que les Etats-Unis oeuvrent durement en vue de la restructuration du pays. La conseillère du Président Bush a par ailleurs révélé que, finalement, les Etats-Unis et l'axe franco-allemand aboutiront à un accord sur une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Enfin, a propos du Proche-Orient, Mme Rice a rejeté la responsabilité de la situation actuelle sur Yasser Arafat, estimant qu'il a dévalorisé le Premier ministre palestinien démissionnaire M. Abbas et qu'il n'est pas intervenu pour stopper le cycle de violence des organisations extrémistes palestiniennes.
En marge de ces entretiens officiels, M. Papandreou a reçu mardi à Washington, lors d'une cérémonie à la Bibliothèque du Congrès, le prix ''Défenseur de la démocratie'' de l'association ''Parlementaires pour une Action Globale''. Cette association qui comprend 1.350 députés de 105 Parlements du monde entier s'active pour promouvoir la paix, la démocratie, la justice et le développement.
M. Papandreou en a profité pour évoquer l'initiative grecque de trêve olympique et pour inviter le parlementaires présents aux Jeux Olympiques d'Athènes. ''Si nous parvenons à instaurer la paix pendant 14 jours, peut-être pourra-t-elle durer pour toujours.''
i-GR/ANA