Aller au contenu principal

Nouveau record du prix de la dette grecque à Davos

Profile picture for user iNFO-GRECE
Par iNFO-GRECE,

La présence de la Grèce au cours des deux jours précédents au 40e Forum économique mondial de Davos a été accueillie positivement, estimait le premier ministre, Georges Papandréou, alors même que le taux d'emprunt de la Grèce explosait à 7,147% ; à Athènes, le journal Ta Nea publiait samedi une lettre de la Commission européenne qui ressemble, ni plus ni moins, à un rejet du plan grec de stabilité et place, de fait, l'économie de la Grèce sous tutelle de l'Union européenne.

Faisant le point sur les deux jours au Forum économique mondial de Davos, M. Papandréou précisait à l'encontre des médias grecs, que "nous avons un long chemin devant nous et la Grèce a présenté à Davos un programme concis et des arguments convaincants quant à la façon de faire face aux problèmes".

Le chemin finalement ne sera pas aussi long que Papandréou l'estime puisque, selon les révélations du quotidien athénien Ta Nea, proche du pouvoir socialiste, la Commission européenne demande des mesures supplémentaires au plan de stabilité et de croissance et des résultats immédiats. C'est le prix probablement à payer du soutien affiché par les dignitaires européens au cours des journées de Davos pour stopper la pression sur les taux d'intérêts des emprunts grecs.

Sous le titre "Apocalypse now - des nouvelles mesures plus dures", le quotidien grec se réfère à un document qui préfigure la réponse de la Commission au Plan de stabilité et de croissance du gouvernement grec. La commission exigerait non seulement la réduction du déficit sous la barre des 3% mais également des mesures très précises pour y parvenir ce qui revient à dicter la politique économique du gouvernement Papandéou.

Parmi les mesures immédiates préconisées : la réduction du coût salarial des hauts et moyens salaires, le gel complet des embauche nouvelles dans le secteur public, la suppression des postes vacants, y inclus ceux occupés par des contractuels, et le non remplacement des fonctionnaires partant à la retraite ; après la période de gel complet des embauches nouvelles, remplacement d'un fonctionnaire pour cinq départs à la retraite ; la suppression (et non seulement la réduction ou la suspension) des allocations diverses qui s'ajoutent à la paie des fonctionnaires ; des coupes dans les limites supérieures des retraites ; encaissement anticipé de l'impôt des professions libérales ; augmentation des taxes sur le tabac et l'alcool ; augmentation de l'impôt sur l'immobilier et application d'amandes en cas de non respect de la réglementation ; suppression des niches fiscales ; etc.

Les délais d'application de ces mesures que Ta Nea qualifient d'asphyxiants, ne laissent aucun repli au gouvernement : publication de la reforme de l'impôt et mise en application d'ici fin mars 2009 ; publication d'un rapport détaillé tous les trois mois sur les progrès réalisés ; sortie de la procédure pour déficit excessif au plus tard fin 2012 en amenant le déficit aux 2,5% du PIB et la dette sous les 4,510 milliards d'euros.

La Commission européenne doit adopter le 3 février l'avis qu'elle soumettra au Conseil concernant le Programme de stabilité et de croissance de la Grèce. Un plan qui préparé en concertation avec les experts de l'Union européenne et du Fonds monétaire international n'avait pas suffit pour rassurer les milieux financiers sur la capacité du gouvernement grec à le mettre en application, tant les mesures présentées pour y parvenir demeuraient timides. La spéculation reprenait de plus belle alimentant des scénarios-catastrophe de sortie de la Grèce de la zone euro ; scénarios d'autant plus alarmants que le Financial Times révélait qu'Athènes cherchait des solutions hors de la zone euro, du côté de la Chine. Les démentis du gouvernement grec n'ont pas réussi à changer quoi que ce soit.

C'est dans ce contexte que le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, est intervenu à Davos pour réaffirmer qu'il n'était aucunement question de sortie de la Grèce de la zone euro. Du coup, certains imaginent un plan de sauvetage européen au cas où la Grèce se déclarait incapable d'honorer sa dette.

Dans son entretient avec la presse grecque à Davos, précisant la position de la Grèce au sujet de la possible émission d'une dite obligation européenne, M. Papandréou a rappelé que cette question avait été posée par les Socialistes européens deux ans auparavant, au début de la crie économique, et lorsque les problèmes de la Grèce n'étaient pas ceux que nous savons maintenant. "Cette question pourrait éventuellement être évoquée par certains pays lors du Sommet qui se tiendra à Bruxelles le 11 février. La Grèce ne se tiendra pas au premier plan d'une initiative de ce genre, mais si la question est posée par d'autres pays, elle sera soutenue par la Grèce".

Interrogé sur la poursuite des publications de presse négatives à l'égard de la Grèce, M. Papandréou a estimé qu'un délai est nécessaire jusqu'à regagner la confiance dans une certaine mesure et avoir de nouveau le "sceau de la crédibilité de l'UE".

M. Papandréou, a répondu, également, vendredi matin, aux questions de quelque 25 chefs de rédaction de la presse étrangère, présents aux travaux du 40e Forum économique mondial de Davos, la partie grecque estimant "positives" ces interviews, à la fois par le niveau des questions et la compréhension des médias aux efforts faits par le gouvernement pour la mise en application de son Programme de stabilité et de croissance et pour changer les impressions défavorables actuellement pour la Grèce.

Les journalistes étrangers ont demandé des éclaircissements à M. Papandréou sur la façon dont il comptait réussir les objectifs du Programme et comment il entendait pouvoir contrôler les réactions de l'opinion publique grecque, le premier ministre expliquant que les efforts porteront essentiellement pour lutter contre la corruption, se référant aussi au progrès qui consistera en l'indépendance donnée à l'Office national de la Statistique, aux réformes administratives et des assurances sociales, la nouvelle loi fiscale, mais également au soutien des Grecs souhaitant tourner la page pour un avenir meilleur.

Papandréou dénonce les "rumeurs spéculatives" faisant monter les spread des obligations grecques

Le premier ministre, Georges Papandréou, a attribué à la spéculation qui se fait via des rumeurs, la montée des spreads du recours à l'emprunt de l'Etat grec, dans son intervention jeudi à un panel du 40e Forum économique international de Davos, au côté du premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, et du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet.

M. Papandréou a parlé d'une offensive contre la zone euro pour des raisons politiques et économiques, dont les auteurs ont utilisé à cette fin des pays comme la Grèce. Toutefois, a-t-il noté d'emblée, la Grèce a réussi tout récemment à lever plus d'argent par le recours à l'emprunt que ce qu'elle avait demandé, et cela a été un vote de confiance au pays et en dépit de toutes les rumeurs qui avaient précédé.

M. Papandréou a affirmé qu'il existe une spéculation qui peut créer des problèmes aussi à des économies sérieuses, alors qu'il a démenti catégoriquement l'article des Financial Times qui soutenait que la Grèce souhaitait emprunter en Chine.

Nous n'avons eu aucun contact de ce genre, a insisté le premier ministre, dénonçant ces rumeurs d'avoir aussitôt changé radicalement le climat avec pour conséquence la hausse des spread, M. Papandréou trouvant en M. Zapatero un "allié" de ces allégations, le chef de gouvernement espagnol voyant lui aussi une attaque contre l'euro, des gens à qui ne plaît pas son existence.

C'est pourquoi, a poursuivi M. Zapatero, nous devons renforcer la coopération et la coordination au niveau européen, M. Papandréou convenant que c'est de cette façon qu'il faut répondre aux attaques contre la zone euro.

Nous procédons à des changements en profondeur, qui peuvent être éventuellement douloureuses pour un grand nombre, a expliqué à propos de la situation économique plus générale en Grèce, mais nous sommes certains que les Grecs sont décidés à soutenir notre programme, et cela je le vois, a-t-il observé avec force, chaque fois que je marche dans la rue. Le premier ministre a attribué la situation actuelle en grande partie à la gestion faite par le précédent gouvernement qui a permis corruption et gaspillages, sans prendre en plus les mesures structurelles qui s'imposaient. Ces trois problèmes, a-t-il ajouté, ont été aggravés par la crise économique, sans perdre de vue le déficit de crédibilité qu'il a posé comme un problème encore plus grand que le problème en soi de l'économie.

De ce fait, M. Papandréou a fait référence à ce point aux mesures du gouvernement et au Programme de stabilité et de croissance de la Grèce, qui doivent conduire le déficit à une réduction de 4 points cette année et à être ramené en deçà des 3% à la fin 2012, sans omettre de citer également la réfome de la fiscalité et de la sécurité sociale, des réformes qui doivent être lois de l'Etat en juin prochain, et l'enveloppe des 16 milliards d'euros qui seront mis, à partir des fonds structurels, au profit du nouveau modèle de développement mis en place par le gouvernement.

M. Papandréou, à qui le public a posé trois des quatre questions auxquelles il avait droit, a assuré que le gouvernement grec a une volonté politique forte de réaliser les grands changements qu'il promeut, disant "oui, nous pouvons appliquer le programme et nous réussirons".

De son côté, M. Trichet a reconnu qu'il existe de nombreux problèmes dans la zone euro, toutefois bien différents d'un pays à l'autre, alors que s'adressant aux deux premiers ministres présents, il a affirmé qu'il y va de votre responsabilité de faire face aux problèmes dans vos pays. Vous avez des problèmes, mais vous avez aussi des programmes, a dit M. Trichet, plaidant pour une amélioration de la supervision des économies des pays de la zone euro.

i-GR/ANA-MPA

Soyez le premier à noter cet article
Profile picture for user Anonyme
Anonyme

Comme l'a dit Jacques Généreux l'esprit de Munich régnait sur Bruxelles, la nuit du 9 et 10 mai 2010, les responsables politiques européens avaient le choix entre le déshonneur et la guerre ! Ils ont choisit le déshonneur et ils auront la guerre ! Alors qu'il pouvait déclarer la guerre au intérêt financier, à la finance folle, à la spéculation! Ils ont choisi l'austérité pour rembourser un dette injuste ! Vous voulez connaitre le rôle des établissements bancaires et financier dans la crise financière alors rejoins moi mon groupe http://www.facebook.com/group.php?gid=1… Non à la soumission au chantage des intérêts financiers David CABAS http://www.davidcabas.fr

0
0
No votes have been submitted yet.
lun 24/05/2010 - 04:37 Permalien