caramanlis obama
Qualifiée de part et d'autre de chaleureuse et cordiale, la rencontre entre le président américain, Barack Obama, et le premier ministre grec, Costas Caramanlis, a finalement eu lieu à Strasbourg, samedi après-midi, en marge du Sommet de l'OTAN, avec M. Obama insistant sur le combat du terrorisme, la crise économique et la sécurité énergétique, M. Caramanlis plaidant, lui, les dossiers des relations de voisinage de la Grèce et notamment avec la FYROM et la Turquie.
Intervenant dans une conférence de presse après la fin des travaux samedi, M. Caramanlis a informé que les dirigeants de l'Alliance atlantique ont salué la venue de Barack Obama en Europe et le retour de la France dans le commandement militaire intégré de l'OTAN, tout comme l'adhésion de l'Albanie et de la Croatie, soulignant à cette occasion que la Grèce est en faveur de la poursuite de l'élargissement de l'OTAN, à condition que les pays candidats à l'adhésion remplissent les conditions posées par l'Alliance, en particulier en ce qui concerne les relations de bon voisinage.
M. Caramanlis, qui a exprimé sa satisfaction également pour les procédures engagées en vue de la révision du dogme stratégique de l'OTAN, a expliqué à propos du dossier de l'Afghanistan, que le règlement des problèmes dans ce pays ne peut se faire par des moyens purement militaires et qu'il faudra en fait les associer à des actions humanitaires et de développement.
Concernant plus précisément la contribution grecque, M. Caramanlis a annoncé que la Grèce prendra en charge en 2010 le commandement de l'aéroport de Kaboul et qu'à cet effet, le contingent grec sera renforcé par 30 à 40 hommes. Le premier ministre a indiqué que la Grèce a envoyé aussi un bataillon du génie spécialisé dans la construction de ponts, alors qu'elle contribue particulièrement dans les programmes de formation des forces de police afghanes. M. Caramanlis a informé enfin que la Grèce participera aux actions à caractère humanitaire, en assurant dans la foulée que tout cet effort a lieu en respectant en même temps les priorités de défense de la Grèce.
Commentant le choix du premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, comme nouveau SG de l'OTAN, M. Caramanlis a salué cette décision et rappelé qu'une coopération de longue date lie la Grèce et le Danemark, pour conclure qu'Athènes le soutiendra dans ses fonctions.
Passant à sa rencontre avec M. Obama, M. Caramanlis s'est dit entièrement satisfait de son entretien, informant avoir posé pour sa part tous les dossiers touchant de près à la politique étrangère grecque, notamment la question chypriote et la question de Skopje.
M. Caramanlis a déclaré avoir été invité par M. Obama à visiter les Etats-Unis, l'invitation étant adressée de sa part aussi au chef d'Etat américain de visiter Athènes.
Il est à noter que le président américain a écouté avec intérêt les thèses de la politique étrangère grecque pour la région des Balkans et plus généralement de l'Europe du Sud-Est et qu'il est apparu disposé à renforcer les efforts grecs dans la région.
Passant au problème de l'appellation de la FYROM au cours de la conférence de presse, M. Caramanlis a réitéré la position ferme de la Grèce en faveur de l'optique euro-atlantique du pays voisin, tout en rappelant néanmoins la décision unanime de l'OTAN, lors du Sommet de l'OTAN l'an dernier à Bucarest, posant comme préalable le règlement définitif de la question du nom de la FYROM avant son entrée dans l'OTAN.
Sur les relations OTAN-Russie, M. Caramanlis s'est dit satisfait de la normalisation des relations entre les deux parties et l'activation entière du dialogue, prônant un échange permanent de vues et une coopération sur la base des principes de l'OSCE.
La rencontre entre les deux hommes a eu lieu au Palais de la Musique de Strasbourg où se tenait le sommet de l'OTAN qui fêtait son 60e anniversaire.
Le dîner officiel des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE a lieu ce vendredi soir à Baden-Baden, alors que samedi matin les dirigeants européens ont été reçus par la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Nicolas Sarkozy, sur le pont du Rhin reliant Strasbourg et Kehl, pour lancer, une heure plus tard, à 10h précisément, la session de l'OTAN.
Le sommet devait traiter de l'avenir de l'Alliance atlantique et les nouveaux défis en matière de sécurité, les "28" devant aborder également le nouveau dogme stratégique et les relations OTAN-Russie. L'Alliance accueillant par ailleurs lors de cette session deux nouveaux membres en son sein, l'Albanie et la Croatie.
MM Obama et Caramanlis se croiseront à nouveau ce dimanche 5 avril à Prague où se tient le Sommet UE-Etats-Unis. Ensuite, le président américain s'envolera pour Ankara, une visite officielle qui froisse Athènes puisque le nouveau président rompe avec la tradition de ses prédécesseurs qui consistait à visiter en même temps la Grèce et la Turquie.
Mince consolation pour le gouvernement grec, M. Obama rencontrera lors de son séjour en Turquie le patriarche orthodoxe oecuménique Vartholomaios, au même titre que d'autres chefs religieux. Toutefois, pour ménager aussi les susceptibilités turques, M. Obama n'ira pas au siège du patriarcat au Phanar, faubourg d'Istanbul. C'est S.S. Bartolomée qui se rendra à l'hôtel de M. Obama.
i-GR/ANA-MPA