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Révolte de l’École Polytechnique d'Athènes

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Catégorie
  • Tank de l'armée faisant face à l'entrée de l'Ecole polytechnique
  • Etudiants sur l'entrée principale de l'Ecole Polytechnique d'Athènes
  • Ressemblement de foule devant l'Ecole Polytechnqiue
  • Au lendemain de l'intervention des tanks
  • Le propylée  de l'Ecole Polytechnique au lendemain de l'intervention des tanks
  • LA presse de l'époque : couverture d'Apogevmatini au 3e jour d'occupation du Polytechnique
  • Annonce de l'intervention des tanks par le quotidien Apogevmatini
  • L'annonce de Etat de siège qui a suivi la répression de la rébellion
  • Le Polytechnique en juillet 2016. Plus de 40 ans après les évènements, le site reste un répère de l'extrême-gauche athénienne

    La révolte de l'École polytechnique d'Athènes en novembre 1973 a été le début de la fin de la dictature militaire qui s'était installée en Grèce à la suite du le coup d'État mené six ans auparavant par le colonel Georgios Papadopoulos, le 21 avril 1967. Dès le mois de février 1973 des étudiants s'étaient agitées dans les facultés d'Athènes ; leur révolte s'est terminée dans le sang le 17 novembre de la même année.

    Le 14 février 1973, les étudiants de l'Université d'Athènes se rassemblent à l'intérieur de l'École polytechnique pour demander l'abrogation de la loi 1347 qui obligeait au service militaire immédiat les étudiants impliqués dans des actions syndicales. La police intervient violant l'asile dont sont protégés les établissements universitaires en Grèce et arrête 11 étudiants tandis qu'une centaine d'étudiants sont envoyés au service militaire. La condamnation des étudiants arrêtés pour "insulte à l'autorité" va radicaliser le mouvement. Ainsi, le 21 février, les étudiants occupent le bâtiment de la Faculté de Droit à Athènes avec des slogans politiques contre la dictature militaire et pour le retour de la Démocratie. La police intervient violemment pour évacuer les occupants.

    Le mouvement étudiant reprend avec la rentrée universitaire d'octobre et le 14 novembre un important rassemblement d'étudiants aux propylées de l'Ecole polytechnique d'Athènes réclame la tenue d'élections estudiantines immédiates. Le régime militaire avait promis des élections dans les organisations estudiantines mais seulement l'année suivante. Les étudiants se mettent en grève. Dans la foulée, les facultés de Médecine et de Droit rejoignent la révolte des étudiants de l'École Polytechnique tandis que la liste des revendications s'allonge. Des centaines d'étudiants et de citoyens d'Athènes se rassemblent devant l'École Polytechnique. Les étudiants décident d'occuper l'établissement et de s'enfermer à l'intérieur de l'École.

    La police tente d'infiltrer le mouvement, disperse avec des bombes lacrymogènes la foule rassemblée à l'extérieur de l'École, nettoie les barrages élevés par les manifestants dans les rues avoisinantes, mais elle s'avère incapable de renverser le mouvement qui à l'intérieur s'organise. A l'École de Chimie une radio libre appelle au soulèvement général et au soutien de la population. Heure par heure, la foule qui afflue vers l'École polytechnique s'allonge. Dans les rues d'Athènes, les affiches, les tags contre la dictature sur les bus, en général les signes de contestation du régime se multiplient.

    Le 16 novembre, Georgios Papadopoulos, président du régime et chef de la junte, constatant l'incapacité de la police à réprimer la révolte des étudiants, décide de faire appel à l'armée. Au petit matin du 17 novembre 1973, les tanks de l'armée pénètrent dans l'École polytechnique en même temps que la chasse aux étudiants commence par des unités de la police militaire. Les étudiants tentent de s'enfuir en se réfugiant dans les immeubles avoisinants.

    Papadopoulos proclame la loi martiale. Officiellement 840 personnes sont arrêtées et les morts s'élèvent à 34, mais à la chute du régime ces chiffres s'avèrent nettement supérieurs : on parle de 2400 personnes arrêtées et des dizaines de blessés auraient succombé à leurs blessures dans les jours suivant l'intervention des tanks. Malgré la répression du mouvement, le colonel Papadopoulos n'arrivera pas à assurer sa survie. Une semaine plus tard, le 25 novembre, il est renversé par le chef de la Police militaire, le général Dimitrios Ioannidis, lequel durcira encore plus le régime répressif.

    Dépourvu de tout soutien dans la population et malhabile sur le plan diplomatique, Ioannidis finit par entraîner le régime à sa chute dès l'été suivant lorsqu'une intervention malheureuse à Chypre provoquera l'invasion de l'île par l'armée turque. Devant le risque d'un conflit armé généralisé entre la Grèce et la Turquie, le régime militaire se résout à rappeler Constantin Caramanlis de son exil parisien. Rentré à Athènes fin juillet, Caramanlis installe un nouveau gouvernement provisoire qui entreprendra la restauration de la démocratie.

    La date du 17 novembre est aujourd'hui un jour de commémoration nationale et un jour férié pour les écoles en Grèce. En référence aussi à ces événements, le groupe terroriste de l'extrême gauche le plus sanglant de l'histoire moderne de la Grèce s'est attribué le nom de "17 novembre" ou en abrégé "17N".

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