Les louanges de l’Epitaphe sont des hymnes byzantins qui ont pour origine les lamentations populaires exprimant la peine de la Mère de Dieu devant la crucifixion de son Fils. Les 185 tropaires qui composent ces Louanges sont chantés autour de l’Epitaphe avant la sortie de celui-ci pour une procession à travers les rues des villes et villages en Grèce lors des Matines du Samedi Saint, célébrées en fait le soir du Vendredi Saint.
Les chants sont repartis en trois « stases », représentant des « arrêts » sur le chemin de croix. Chaque stase est connue sous les noms des premiers vers, à savoir :
« Η ζωή εν τάφω / La vie dans la tombe » qui donne souvent son nom à l’ensemble des Louanges, chanté en mode dit Α’ (alpha ou primus) plagal
« Άξιον Εστί », chanté en mode Α’ plagal, et
« Αι γενεαί πάσαι », chanté en mode Γ’ (gamma ou tritus)
Contrairement à l’habitude où les tropaires sont chantés par les chœurs ou les chantres attitrés, les Louages de l’Epitaphe sont chantés par l’ensemble des fidèles, ou parfois par des chœurs formés par les enfants de l’école primaire.
Cette pratique contribue à la popularité des Louanges et ouvre le champ à des interprétations « laïques » et instrumentales de ces chants. C’est ainsi qu’on trouve des nombreux chanteurs de variétés ou de musique populaire dans la discographie, tels Dimitris Bassis, Glykeria, Haris Alexiou, Hronis Aïdonidis, Maria Farantouri, etc., aux côté desquels il faut mentionner le succès commercial des chanteurs « spécialistes » de la musique byzantine comme Petros Gaïtanos et Nektaria Karantzi.
D’autres s’en sont inspirés pour des orchestrations contemporaines comme Vangelis Papathanassiou (Rapsodies, 2007, avec Irène Papas) ou pour une réécriture des vers et du propos comme le poète Yannis Ritsos et son « Epitaphe » lamentation d’une mère sur son fils tabassé lors d’une manifestation, publié en 1936 dans le journal du Parti communiste, mis plus tard en musique par Mikis Théodorakis.