Le théâtre, un poème chargé de mélancolie, significatif de l’œuvre de Lambros Porphyras (1879-1932).
Τὸ θέατρο
Δὲν ξέρω πῶς νὰ σοῦ τὸ εἰπῶ. Μὰ ὁ δρόμος, χθὲς τὸ βράδυ,
μὲς στὴ σταχτιὰ τὴ συννεφιὰ σὰ θέατρο εἶχε γίνει.
Μόλις φαινόταν ἡ σκηνὴ στ᾿ ἀνάριο τὸ σκοτάδι
καὶ σὰ σκιὲς φαινόντανε μακριά μου οἱ θεατρίνοι.
Τὰ σπίτια πέρα κι οἱ αὐλὲς καὶ τὰ κλωνάρια ἀντάμα
ἔλεγες κι ἦταν σκηνικὰ παλιὰ καὶ ξεβαμμένα,
κι ἐκεῖνοι ἐβγαίναν κι ἔπαιζαν τ᾿ ἀλλόκοτό τους δράμα,
κι ἄκουγες βόγκους κι ἄκουγες καὶ γέλια εὐτυχισμένα.
Ἐγὼ δὲν ξέρω. Ἐβγαίνανε κι ἐσμίγαν κι ἐπαγαίναν
κι ἤτανε μιὰ παράσταση καὶ θλιβερὴ κι ὡραία.
Κι ἔβγαινε, Θέ μου! κι ἡ νυχτιὰ καθὼς ἐπαρασταίναν,
κι ἔβγαινε, Θέ μου! κι ἔριχνε τὴ μαύρη της αὐλαία.
Le théâtre
Je ne sais comment te le dire. Mais la route, hier soir,
Sous les nuages cendrés est devenue comme un théâtre,
Seule, dans le clair-obscur, se voyait la scène
Et les acteurs étaient visibles, au loin, ainsi que des ombres;
Les maisons la-bas, les cours, les branchages aussi,
Tu aurais dit que c'étaient des décors, vieillis et décolorés,
Et, eux, sortaient et jouaient leur étrange drame,
Et tu entendais des gémissements et des rires heureux.
Moi je ne sais. Ils sortaient, se réunissaient, se déplaçaient,
Et c'était un triste et beau spectacle,
Et tombait - mon Dieu ! - la nuit, alors qu'ils jouaient,
Elle tombait - mon Dieu ! - et faisait descendre son noir rideau.
Le théâtre, un poème chargé de mélancolie, fidèle au reste de l’œuvre de Lambros Porphyras (1879-1932). Influencé par Dionysios Solomos et Costis Palamas, et surtout par les symbolistes français (Honoré de Balzac, Gustave Flaubert, Baudelaire, …) dont il a traduit plusieurs ouvrages, Porphyras est considéré comme un des principaux représentants du symbolisme dans la poésie grecque.
- Σκιές, Αθήνα, εκδ. Βιβλιοπωλείο Γ.Βασιλείου, Αθήνα 1920 (Πρώτη έκδοση)
- Τα ποιήματα (1894-1932), Αθήνα, Ελληνική Βιβλιοθήκη/Ίδρυμα Κώστα και Ελένης Ουράνη, 1993