Le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, s'est entretenue lundi avec le SG de l'ONU, Kofi Annan, de la question chypriote, de l'appellation de la FYROM, du statut futur du Kosovo et de la situation au Moyen-Orient et déclaré, à l'issue de cette rencontre, "être optimiste au sujet des concertations qui se tiennent à Nicosie", tout en relevant cependant qu'"il n'existe aucun changement dans la position observée par Skopje" au sujet de l'appellation du pays voisin.
Mme Bakoyannis a souligné que "le SG de l'ONU m'a félicité pour la présidence grecque du Conseil de sécurité de l'ONU alors que j'ai eu l'occasion, une fois de plus, de discuter de deux questions intéressant tout particulièrement la Grèce, à savoir la question chypriote et Skopje et à quel degré progressent les concertations sur ces deux dossiers. Il n'y rien de nouveau, simplement un certain optimisme quant à l'évolution des discussions à Chypre".
Evoquant par la suite la question de l'appellation de la FYROM, Mme Bakoyannis a indiqué qu'elle avait eu, une fois de plus, l'occasion de présenter la position de la Grèce et sa décision de contribuer à la recherche d'une solution acceptée en commun, tout en soulignant toutefois qu'"il est impossible que la FYROM adhère à l'OTAN et à l'UE sans l'obtention préalable d'une solution".
Interrogée par les journalistes sur sa rencontre vendredi avec son homologue de la FYROM, Antonio Milososki, et sur la possibilité d'un changement de position du pays voisin en ce qui concerne les concertations, Mme Bakoyannis a affirmé "n'avoir constaté aucun changement. Le ministre des AE de la FYROM est tout nouveau (dans ses fonctions) et trop jeune (à ce poste) pour pouvoir prendre aucun engagement quel qu'il soit. Cependant, j'ai eu l'occasion de lui expliquer de vive voix la position de la Grèce et si une évolution apparaît je vous en informerai immédiatement".
S'agissant par ailleurs de sa rencontre avec le ministre libanais des Affaires étrangères, Fawzi Salloukh, Mme Bakoyannis a déclaré avoir procédé avec son homologue à un récapitulatif de la situation au Liban et à l'application de la résolution 1701, évoquant aussi la coopération - au niveau bilatéral Grèce-Liban - de l'aide au développement que la Grèce donnera à Beyrouth.
De son côté dans des déclarations plus tôt, M. Sallouh avait fait part de son estime quant au rôle de la Grèce et pour sa politique en général, tout en soulignant que "la racine du problème du Moyen-Orient est la question palestinienne".
Les deux ministres des AE se sont également entretenus de la participation de la Grèce à la reconstruction du Liban et des entretiens bilatéraux auront lieu dans les prochains jours.
Dora Bakoyannis invite la Turquie à respecter ses obligations de candidat à l'UE
Une nouvelle fois, le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a adressé mardi un message à la Turquie soulignant que celle-ci doit respecter ses obligations face à l'UE y compris le protocole d'Ankara.
A l'issue de sa rencontre au Congrès avec le sénateur démocrate de New York, Hillary Clinton, Mme Bakoyannis a souligné qu'"il est certain que la nervosité a atteint un point culminant dans la politique intérieure de la Turquie et c'est pourquoi nous avons diverses réactions conflictuelles. La Grèce, de même que tous les pays européens, suit avec sérénité et sérieux l'optique européenne de la Turquie. L'heure des décisions approche et nous avons déclaré notre position fermement et fixé que la Turquie doit s'harmoniser sur l'acquis communautaire et respecter ses engagements pris face à l'UE, comme par exemple le Protocole d'Ankara, toute chose dont il sera tenu compte".
Les entretiens de Mmes Bakoyannis et Clinton ont porté sur les développements au Moyen-Orient, la situation au Kosovo et les Balkans en général, ainsi que sur les relations greco-turques.
De son côté, le porte-parole du ministère des AE, Georgios Koumoutsakos, invité à Washington à commenter une série d'articles de la presse turque critiquant la Grèce en matière de lutte contre l'immigration clandestine, a affirmé qu'Athènes attend de la Turquie que celle-ci coopère dans la lutte contre l'immigration clandestine, tout en affirmant que le gouvernement continuera à appliquer ce qui est convenu par l'UE au sujet de la surveillance de ses frontières qui coïncident avec celles de l'Europe.
"Le règlement efficace du problème de l'immigration clandestine préoccupe tout particulièrement l'UE. La Grèce, dans ce cadre, a une responsabilité accrue de surveillance des frontières extérieures de l'UE et de l'espace Schengen. Athènes déploie tous ses efforts dans cette direction et, pour ce faire, a requis la coopération des autorités turques sur la question du rapatriement des clandestins", a déclaré M. Koumoutsakos tout en déplorant que les réactions des autorités turques sont loin d'être satisfaisantes.
M. Koumoutsacos a encore précisé, qu'au cours des quatre dernières années, la Grèce a présenté des demandes pour 22.000 rapatriements de clandestins venus de Turquie et les autorités turques n'en ont approuvé que 1.400, soit 6,3%.
i-GR/ANA-MPA