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La remise de Milosevic au Tribunal Pénal International de la Haye ranime les divisions dans les Balkans

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Από iNFO-GRECE,

yu-gotov

La précipitation du gouvernement de Belgrade à encaisser le chèque de 1,3 milliards de dollars d'aide des Etats-Unis et sans doute autant de l'Union européenne et le transfert, en échange, jeudi de l'ancien Président de la Yougoslavie Slobodan Milosevic à la Haye, en outrepassant l'avis du Conseil constitutionnel du pays, ramène à la surface les divisions politiques qui s'étaient produites à l'époque de l'intervention de l'Otant dans le Kosovo. Tandis que les médias occidentaux et les instances politiques internationales se réjouissent de la perspective de juger enfin l'ancien dictateur pour l'ensemble des crimes commis sous son règne, aussi bien à Belgrade que dans les pays voisins, cette extradition est loin de faire l'unanimité.

Milosevic avait été inculpé en mai 1999 pour des crimes des guerres commis contre les Albanais du Kosovo, mais une extension des motifs pour l'ensemble des faits commis sous sa Présidence, notamment en Croatie et en Bosnie est en cours. Arrêté après la chute de son régime en octobre dernier, il était détenu dans la prison centrale de Belgrade, jusqu'à jeudi soir où, sur décret gouvernemental, il a été conduit en hélicoptère à Tuzla, en Bosnie, avant d'être emmené vers les Pays-Bas à bord d'un avion de l'Otan.

Les juges du Conseil constitutionnel de la Yougoslavie avaient demandé au gouvernement serbe de ne pas entreprendre le transfert tant qu'ils n'auraient pas statué sur un recours présenté par les avocats de Milosevic, selon lesquels le décret est inconstitutionnel. Devant l'imminence de la réunion des donateurs internationaux et de la Banque Mondiale qui se tient aujourd'hui à Bruxelles, la tentation était trop forte de passer outre l'avis des juges.

Premier à réagir l'actuel président yougoslave Vojislav Kostunica a estimé devant la télévision que "L'extradition, ce soir, de l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic à La Haye (...) ne peut être considérée comme légale ou constitutionnelle". Kostunica dont l'élection avait été saluée par les puissances occidentales et l'ensemble des pays démocratiques et dont la modération avait permis l'arrestation et l'emprisonnement du dictateur sans faire basculer le pays dans la guerre civile voit ainsi son pouvoir fédéral affaibli par l'initiative de son Premier ministre serbe Zoran Djindjic. Une inévitable crise politique à Belgrade paraît non seulement inévitable au sein de la coalition gouvernementale mais aussi et surtout au niveau fédéral : l'affaiblissement de la Présidence fédérale et la crise de légitimité de celui qui fut l'initiateur de la transition démocratique de la Yougoslavie paraîtra aux yeux des forces centrifuges de Monténégro et des indépendantistes albanais du Kosovo comme un lâchage de la Fédération yougoslave par les puissances occidentales et comme un feu vert pour le démantèlement définitif de ce qui reste de l'ancienne Fédération yougoslave.

Que le droit international, celui des démocraties occidentales, passe outre les lois nationales des dictateurs, voilà qu'on ne peut que s'en réjouir, qu'on ne tient pas trop compte du droit national des pays au profil démocratique qui n'est pas à nos normes passe encore, mais que le droit international méprise le droit national d'un régime que la communauté internationale a porté à bout de bras, voilà quelque chose que les Serbes devront maintenant avaler et il n'est pas certain que les millions de dollars d'aide attendue suffisent pour faire digérer.

Le Parti socialiste du peuple (SNP) monténégrin, minoritaire au sein du gouvernement yougoslave, a annoncé aussitôt son retrait de la coalition gouvernementale. 4000 fidèles de l'ancien dictateur se sont rassemblés en scandant "Soulèvement, soulèvement", dans les rues de Belgrade. Mais si l'exaspération des partisans de Milosevic est attendue et de toute façon marginale, il faudra attendre les prochains jours pour voir les effets de cette décision au niveau de la population et surtout au niveau des états-majors des partis.

Chez les voisins de la Yougoslavie, l'Ancienne République de Macédoine par la voix du porte-parole du gouvernement, s'est félicitée de l'extradition de Milosevic, de même que la Slovénie ; deux pays de l'ancienne fédération qui s'ils ne sont pas parmi les plus touchés de l'ultra-nationalisme de Milosevic, ne s'impatientent pas moins à ce que la Yougoslavie en découd avec le passé Milosevic pour qu'ils passent à leur tour devant les caisses de l'aide internationale. Le Président de la Croatie plus directement concerné par les atrocités du régime Milosevic, a salué aussi la remise de Milosevic aux autorités du Tribunal Pénal International de la Haye.

En Grèce, l'ancien Premier ministre et président honoraire de la principale formation politique de l'opposition conservatrice, Constantin Mitsotakis, a estimé que la manière dont s'est déroulé la remise de Milosevic au TPI "ne constitue pas un acte de justice" et s'est montré inquiet sur les conséquences quant à "la stabilité et la paix dans les Balkans", mais il n'y a pas eu encore de réaction officielle du parti de Nea Democratia ni du Pasok. Le Parti Communiste grec et la Coalition de la gauche ont également critiqué de leur coté la méthode de l'extradition et soixante-dix sept députés de toutes tendances auraient déposé une pétition à l'Ambassade de la Yougoslavie demandant le respect de l'avis du Conseil Constitutionnel.

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