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Christos Milionis, poème traditionnel

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Chant populaire sur la mort de Christos Milionis un des plus ancien kleftes de l'insurrection grecque du 18e siècle.

Του Χρήστου Μηλιόνη

Τρία πουλάκια κάθονταν 'σ την ράχην 'σ το λιμέρι·
Ένα τηράει τον Αρμυρόν, κ' άλλο κατά τον Βάλτον,
Τό τρίτον, το καλήτερον, μυριολογάει και λέγει·

« Κύριέ μου, τι εγίνηκεν ο Χρήστος ο Μηλιόνης ;
Ουδέ 'σ τον Βάλτον φάνηκεν, ουδέ 'σ την Κρυαβρύσιν. »
- « Μας είπαν, πέρα πέρασε, κ' επήγεν προς την Άρταν.
Κ΄επήρε σκλάβον τον Κατήν, μαζί με δυό Αγάδαις. »

Κι΄ο Μουσελίμης τ΄άκουσε, βαρεά του κακοφάνη.
Τον Μαυρομάτην έκραξε και τον Μουχτάρ Κλεισούραν.

- « Εσείς αν θέλετε ψωμί, αν θέλετε πρωτάτα,
Τον Χρίστον να σκοτώσετε, τον καπετάν Μιλιὀνην.
Τούτο προστάζ' ο βασιλεάς, και έστειλε φερμάνι. »

Παρασκευή ξημέρωνε (ποτέ να μη είχε φέξη !)
Κι ο Σουλεϊμάνης στάλθηκε να πάγη να τον εύρη·
'Σ τον Αρμυρόν τον έφθασε, κι ως φίλοι φιληθήκαν·
Ολονυκτίς επίνανε, όσον να ξημερώση·
Και όταν έφεξ' η αυγή, πέρασαν 'σ τα λιμέρια.
Κι ο Σουλεϊμάνης φώναξε του καπετάν Μιλιόνη·

- « Χρήστο, σε θέλ' ο βασιλεάς, σε θέλουν κ' οι αγάδες. »
- « Όσον ο Χρήστος ζωντανός, Τούρκους δεν προσκυνάει. »

Με τα τουφέκια έτρεξαν ο ένας προς τον άλλον·
Φωτιάν εδόσαν 'σ την φωτιάν, κι έπεσαν εις τον τόπον.

De Christos Milionis (1)

Trois oiseaux se sont posés sur la hauteur (au-dessus) du poste des Klephtes.
L'un regarde Armyrós, l'autre du côté du Váltos ;
Et le troisième, le plus compatissant, se lamente, et dit :

« Seigneur (passant), qu'est devenu Christos Milionis ?
Il n'a pas paru ni dans le Váltos ni à Kryavryssis. »
- « (Oiseau, à ce que) l'on nous a dit, il a traversé (l'Acarnanie) ; il est allé devers l’Arta,
Et a fait prisonniers le cadi, avec deux agas. »

Le Mousselim l’a su, et s'en est grièvement courroucé.
Il mande Mavrommatis et Mouktar Klissoura :

- « Vous (Mavrommatis et Klissoura), si vous voulez du bien, si vous voulez des capitaineries,
Allez tuer Christos, le capitaine Milionis :
Le sultan l'ordonne ; il a envoyé son firman. »

Le vendredi a lui ; oh ! plût à Dieu qui n'eût pas lui !
Et Soliman est envoyé pour aller chercher Christos.
Il le rencontre à Armyros : tous deux s'embrassent en amis :
Toute la nuit ils boivent, jusqu'à ce que le jour ait point,
Et quand l'aube a paru, ils traversent (pour aller) à leurs quartiers.
Soliman (alors) s'écrie ; (et dit) au capitaine Milionis :

- « Christos le sultan te demande, et les agas aussi te demandent. »
- « Tant que Christos est vivant, il ne se rend point aux Turcs. »

Et ils courent, avec leurs mousquets l'un contre l'autre ;
Ils font feu pour feu, et tombent (tous les deux) sur la place. »

Christos Milionis serait le plus ancien des hoplarques (chef de guerre) de l’occupation turc-othomane dont nos aïeux aient gardé le souvenir à travers la poésie populaire. Il était d'Acarnanie, et était un des célèbres klephtes d’Agrapha. Milionis serait un surnom, provenant du mot : « milióni », espèce de fusil à long canon qui était son arme. On pense qu'il serait mort à la fin du XVIIIe siècle. Sa mémoire est inséparable de sa mort tragique. Le turc-albanais Souleïmanis était connu comme ami du klephte. Les Turcs lui demandèrent la tête du klephte contre généreuse rémunération, en jouant de son amitié pour l’amener dans ses filets. Cependant, Souleïmanis préféra demander Milionis d'abjurer et de se placer au service du sultan. Le refus du klephte entraîna le duel mortel pour tous deux. (2)

Au-delà de la tradition populaire, les historiens pensent que Milionis était un des klephtes se soulevèrent vers 1750-1760 dans le Parnasse. Parmi eux, les armatoles Vlacharmatas Vergos de Mavrolithari (tué sous la torture, après avoir été trahi, à Galaxidi), Christos Milionis de Doride, les frères Lambros (tué par le bey de Salona-Amphissa) et Mitros Tsekouras de Galaxidi, Iannis Vounichoriotis, Iannis Traganis, et d'autres, oubliés dans le temps.

Notes

1. Traduction par Claude Fauriel, éditée dans : « Chants populaires de la Grèce moderne », à Paris, chez Firmin-Didot, en 1824.

2. Sur la vie et la mort de Christos Milionis, voir le roman homonyme d’Alexandros Papadiamantis, 1885.

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