"Le pays est arrivé au bord de l'abîme ! Il nous revient à tous de ne pas faire le prochain pas dans le vide, et, les responsabilités se prouvent en actes et non en paroles ; l'Histoire nous jugera tous, sévèrement et sans excuse", a déclaré dans son message mercredi le président de la République, Carolos Papoulias, quelques heures après la grande manifestation syndicale dans les grandes villes et qui s'est soldée à Athènes par trois morts innocents.
"J'ai du mal à trouver mes mots pour exprimer ma douleur et ma colère pour la mort tragique de nos trois concitoyens", a souligné M. Papoulias, ajoutant que "ce qui compte avant tout dans les prochains jours c'est de conserver la cohésion sociale et la paix sociale".
Vers midi, la manifestation dans la capitale a dégénéré avec des affrontements des manifestants extrémistes et les policiers. Trois employés ont trouvé la mort, asphyxiées dans l'incendie d'une agence bancaire provoquée par les jets de cocktails molotov.
La Fédération des employés de banque (OTOE) a appelé jeudi 6 mai à une grève de 24h, suite aux décès des trois employés.
Le premier ministre, Georges Papandréou, a exprimé ses profondes condoléances pour la perte des trois personnes, victimes comme il l'a souligné d'un assassinat, dans une allocution mercredi au Parlement, s'engageant à ce que les auteurs soient punis, mais également annonçant qu'il convoquerait la réunion, annulée en début de semaine, des chefs de partis sous la présidence du chef de l'Etat, pour adresser un message "contre la violence, une seule voie".
M. Papandréou a appelé tous les partis à condamner ces actes de violence, "à prendre leurs responsabilités et à ne pas se dissimuler derrière les décisions indispensables prises par le gouvernement pour sauver le pays".
Le premier ministre a parlé aussi des violences aveugles conséquences de responsabilités politiques, ainsi que de déclarations ces derniers jours à propos d'un pays se trouvant soi-disant sous un régime dictatorial, des déclarations, a-t-il souligné, ayant mis le feu aux poudres.
"La patrie vit des moments difficiles, mais nous devons tous être clairs", a poursuivi M. Papandréou, relevant encore que "l'heure est aux responsabilités pour la protection des intérêts nationaux, du système démocratique, de la cohésion sociale, mais aussi de la vie de nos concitoyens. L'heure est aux responsabilités pour la protection de l'image de crédibilité du pays. A cette heure, où notre pays est menacé et est l'objet d'attaques de spéculateurs, nous sommes tous appelés à prendre nos responsabilités. Personne ne peut se cacher. Le gouvernement connaît ses obligations et les sentiments de chaque salarié, de chaque retraité. Ces décisions ne sont agréables pour personne".
Se référant aux événements de la journée, M. Papandréou a relevé que "chaque citoyen a le droit de manifester. Il n'a toutefois ni le droit à la violence ni à des crimes. La violence entraîne la violence. Autre chose de manifester autre chose est d'assassiner. Il va de soi que nous nous tiendrons aux côtés des trois familles qui vivent un drame, et nous leur disons que nous trouverons les auteurs et qu'ils seront jugés".
Pour conclure, et reconnaissant aussi naturellement la lourde tâche actuelle du gouvernement et que l'heure devrait être au consensus, M. Papandréou a espéré que ce jour est "une nouvelle page". La réunion annulée avec le chef de l'Etat devra avoir lieu dans les prochains jours "et je prendrai les initiatives, a-t-il dit, qui s'imposent pour diffuser le message que s'il existe des désaccords entre nous, face à la violence nous avons une seule voix".
Le ministre de la Protection du Citoyen, Michalis Chryssochoïdis, a dans des déclarations mercredi soir assuré que les auteurs des trois employés de banque incendiés au cours "d'une manifestation pacifique" seraient arrêtés et jugés, qualifiant cette journée de "journée noire pour la démocratie".
"Le seul moyen de rejeter définitivement en marge les forces de la violence aveugle qui, de manière préméditée, se servent de la crise pour semer la catastrophe et la souffrance, est d'être tous responsable".
Les réactions de l'opposition
Intervenant au Parlement pour commenter les tragiques événements de mercredi au centre d'Athènes lors des grandes manifestations syndicales, le leader du principal parti de l'opposition de Nea Dimokratia (ND) a rappelé que "la Nouvelle Démocratie a lutté pour le pays et la démocratie, mais aussi pour les espoirs du peuple. Nous participerons, aujourd'hui, à la lutte pour l'unité sociale".
Nous vivons des moments cruciaux, a déclaré M. Samaras, exprimant sa douleur pour les victimes innocentes du fanatisme et de la violence aveugle, relevant aussi que ces événements sont la preuve que des actes extrémistes terrorisant le peuple peuvent devenir des actes criminels.
"Le pays a vu pire, nous devons rester calmes", a conclu M. Samaras, recommandant le sang-froid.
M. Samaras a eu des entretiens téléphoniques avec le président de la Commission européenne, Manuel Barroso, le président du PPE, Wilfried Martens, ainsi qu'avec les ambassadeurs de France et d'Allemagne en Grèce, afin d'expliquer les positions de la ND présentera jeudi au Parlement, expliquant que indépendamment des désaccords avec le gouvernement, la ND respectera entièrement l'aide financière de l'UE et du FMI, a fait savoir le porte-parole du parti, M. Papanagiotopoulos.
Le porte-parole a laissé ouverte l'éventualité de participer à la réunion des chefs des partis évoquée par le premier ministre. La ND, comme tous les partis de l'opposition, à l'exception du LAOS (droite traditionnaliste) avaient décliné une première offre de M. Papandréou, sous l'argument qu'une telle rencontre était sans objet puisque arrivant après l'annonce du plan d'austérité. Cependant, suite aux événements tragiques de la journée, M. Samaras a annoncé au Parlement, être "prêts à contribuer à tout effort pour restaurer un climat de stabilité, de calme, de responsabilité pour faire face à la situation actuelle".
Le président du LAOS, Georges Karadzaféris, a appelé à conserver son sang-froid, lançant une attaque contre le KKE (communiste) que "à présent ce n'est pas seulement l'économie qui est menacée, mais sans doute la démocratie et la Constitution".
M. Karadzaféris a estimé par ailleurs que si la réunion des chefs de parti avait eu lieu (la première, au lendemain de l'annonce du plan d'austérité), ces événements auraient pu être évités.
Selon le président du LAOS, il est de plus en plus évident aujourd'hui qu'il faut un gouvernement de coalition, estimant que si les incidents continuent le pays commencera à ressembler à l'Argentine.
La SG du CC du KKE, Aleka Papariga, a condamné les actes de violence mercredi à Athènes, exprimant ses regrets pour les trois victimes de ces incidents, mais en même temps a dénoncé "une provocation contre le KKE et le PAME", allusion au cortège du syndicat affilié qui fut débordé par des bandes extremistes.
Mme Papariga a appelé à continuer à lutter contre les mesures anti-populaires, qui peuvent se renforcer au cours des prochains mois, afin d'obtenir des changements décisifs au plan politique et au Parlement, se félicitant par ailleurs de la manifestation du syndicat affilié au KKE (PAME), pour ajouter que "la normalité démocratique est entre les mains du peuple avec la montée de la lutte des classes".
Mme Papariga n'a pas exclu que le KKE participerait à la réunion des chefs de parti présidée par le chef de l'Etat, Carolos Papoulias, comme demandé par le premier ministre, précisant que "cette réunion devra prendre en compte le consensus populaire et la cohésion sociale, mais il ne sera pas permis que soient utilisées les dérapages des manifestations pour empêcher le peuple de s'exprimer".
"La violence n'est pas le choix du peuple, mais de ceux qui ont peur du peuple. Et aujourd'hui, les événements montrent que certains ont peur", a déclaré le président de la SYRIZA (gauche radicale), Alexis Tsipras, commentant mercredi les incidents à Athènes.
"Nous ne tomberons pas dans le piège de la division. Tout homme de progrès doit s'attendre et être prêt à faire face à de telles attaques, qui semblent favoriser le système politico-économique ayant atteint une impasse", a relevé M. Tsipras, regrettant voir que le gouvernement "continue à prendre des décisions cruciales pour l'avenir par des procédures exprès, une procédure provocante pour le Parlement".
i-GR/ANA-MPA
commentaire sur les propos des dirigents.Grecs.
"La Grèce est au bord du gouffre" C'est le Président Grec qui l'affirme. Le premier ministre pour sa part à déclaré " Les mesures prises par le gouvernement,vont permettre à la Grèce de faire un grand pas en avant ". Il y a donc toutes les chances pour assister à un décollage de l'économie Grecque. CQFD.
Equité SVP:
Messieurs les dirigeants politiques , faites participer les privilégiés et les nantis, les fraudeurs et les malins, aux efforts de redressement, ils n'en seront que plus Grecs. il n'y a pas de raison d'exclure des citoyens du redressement national. la démocratie ne souffre pas l'exclusion. Et le PEUPLE vous en saura gré.
En réponse à Equité SVP: par Anonyme
La crise grecque
Tous les gouvernements depuis 1980, notamment les socialistes restés de nombreuses années au pouvoir sont responsables de cette crise. Les caisses étaient déjà vides à la fin du gouvernement Simitis. Mr Papandréou est incapable de contrôler la situation. Il devrait s'en aller et laisser le pouvoir à de vrais économistes et des gens capables de gouverner et non prendre la parole pour ne rien dire. 6 mois de socialisme et 0 résultat.
En réponse à La crise grecque par Anonyme
ne lachez pas...
6 mois c'est court quand meme, moi mon opinion c'est que le FMI ainsi que tous les capitalistes européens ont fait un complot contre la grece, un des pays européens les plus opposés à la marche actuelle de l'europe et du monde capitaliste. Mais j'ai appris que l'eglise grecque possedait des milliers d'hectares et de tres nombreux batiments en grece, y'a pas eu de revolution encore la bas??? Le peuple grec est coincé entre l'eglise et les capitalistes, le peuple veut des reformes progressistes, et ces reactionnaires reagissent c'est tout.
l'euro et la crise
une petite chronique amusante à ce sujet: http://www.youtube.com/watch?v=q05stcrw…
Pendez les coupables!
Je ne vois nullepart dans la presse grecque ou à la télé , que le gouvernement de caramanlis a sciemment falsifié les chiffres de la dette grecque . A quand une commission d'enquête indépendante pou rjuger les actes d'escroc du gouvenement caramanlis. Le problème c'est que les gens n'accordent plus leur confiance à la Grèce. On peut danser sur nos têtes le mal est fait pour des années encore.....