La variété musicale de la Macédoine est telle qu’il est impossible de la présenter en cinq chansons. Si on trouve des chansons identiques ou avec des variations locales d’un bout à l’autre de la Macédoine, presque chaque ville a aussi ses chants propres.
Dans une région où pendant l’Empire byzantin puis ottoman les déplacements des populations, nomades (Valaques, Roms) ou réfugiées (Juifs), et les invasions (Francs, Normands, Slaves) étaient courantes, les influences sont multiples. Mais c'est surtout l'influence macédonienne sur les nouveaux arrivants qui s'impose. La plupart des danses et des instruments de la musique traditionnelle de Macédoine plongent leur racine dans la Grèce antique ou byzantine alors qu'on n'en trouve aucune trace dans les terres d'origine des nouvelles peuplades.
Pour donner un aperçu, plus qu’un panorama, nous avons choisi six chansons parmi les plus connues, traditionnelles venant du monde rural grec ou populaires des centres urbains comme Thessalonique.
Et, justement, de Thessalonique la bien aimée, mère de toutes les pauvretés, présente dans des nombreuses chansons populaires, nous avons retenu « Thessaloniki mou, megali ftochomana », la chanson qui par la voix de Stelios Kazantzidis est devenu la chanson consolatrice de tous les Thessaloniciens qui après la 2nde guerre mondiale ont dû la quitter pour trouver meilleure fortune à Athènes ou à l’étranger.
Une émigration qui malheureusement ne date pas que de la 2nde guerre comme nous le rappelle la chanson traditionnelle « Stin porta tou Salonikiou / Aux portes de Salonique », chanson d’amour où la jeune femme déclare sa fidélité à son fiancé parti commercer en Alexandrie et refuse de céder aux avances d’un riche janissaire.
« Pousteno » nous amène en Macédoine de l’Ouest. C’est la danse dite « leventikos » en grec mais elle est davantage connue par son appellation dans l’idiome hellénoslave local. Elle ouvre souvent les bals de mariage et même les bals de toute occasion de vie sociale. Elle est connue dans toute la région autour de Florina avec des variations d’un village à l’autre ou de part et d’autre des frontières avec l’Albanie ou de l’Etat de Skopje, mais sa réputation et sa pratique va au-delà de sa région, puisqu’on peut aussi l'entendre jusqu’en Thessalie avec son nom albanais « berat » où elle a la même fonction d’ouverture ou de clôture des bals.
Et nous voilà au cœur de la dispute sur la grécité de la Macédoine. La réponse nous viendra de « Μαύρο γεράκι / Τσέρνου πίλε » qu’on écoutera chantée par deux jeunes filles, alternativement en grec et dans l’idiome grecobulgare de la région. Des populations qui tout en assumant être bilingues ou de tradition linguistique hellénoslave n’ont aucun complexe à se déclarer grecques sans ambiguïté. Peut-être même plus grecques que certaines populations hellénophones de certains quartiers d'Athènes. Ce qui pourrait expliquer la ferveur des mobilisations des populations de la Grèce du Nord pour la défense de la grécité de la Macédoine et de la non-négociabilité de son nom.
Manifestations massives où vous entendrez sûrement « Makedonia xakousti / Macédoine la réputée », davantage marche militaire que chant, mais chant tout de même prémonitoire puisque, s’il nous fait partager l’allégresse de la libération de la Macédoine, se termine par ces vers adressés aux plus jeunes « avant qu’à votre tour, dans les malheurs du monde vous n’entriez ».
Enfin, encore une mère qui pleure le départ de son fils, parti affronter détresses et endurer souffrances dans les contrées lointaines, mais laissons plutôt Georges Dalaras nous chanter « I mana tou Alexandrou / La mère d’Alexandre », comme lui seul sait faire dans la chanson engagée et nous expliquer le fonctionnement de certains « artistes » et « intellectuels » et leur apathie pour les causes nationales. C’était, il y a… 40 ans et on parlait déjà de vendre le nom de la Macédoine. Il est désormais… bradé.
Στην πόρτα του Σαλονικιού - παραδοσιακό Μακεδονίας
Παλιό τραγούδι αγάπης από την Πυλαία Θεσσαλονίκης.
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La chanson « Mavro geraki », ou « Cherno pile » dans le dialecte local, est typique des malentendus créés en Grèce du Nord et en particulier dans les populations de Macédoine, où bien que la conscience nationale restait grecque certaines parties parlaient des dialectes issues des pays voisins.