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Climat lourd dans les manifestations à Athènes pour le 1er mai

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Par iNFO-GRECE,

C'est sous le spectre du nouveau train de mesures économiques que le gouvernement doit annoncer dimanche pour sortir le pays de la crise et au terme de ses négociations avec la Commission européenne, la BCE et le FMI pour l'activation du mécanisme de soutien à la Grèce, qu'ont eu lieu samedi à la mi-journée à Athènes les manifestations des syndicats pour la célébration du 1er mai.

Un premier meeting a eu lieu à partir de 11h à l'appel du Front ouvrier militant (PAME), affilié au KKE, place Syntagma, devant le Parlement, où les intervenants ont dénoncé un système politique verreux en place, qui intimide les travailleurs dont il retire la dignité, et un capital qui continuera à exploiter encore plus durement les travailleurs afin d'accroître ses profits en tout temps.

"Quels que soient les milliards qu'ils donneront à l'Etat grec, cela ne signifie rien pour le peuple [...] L'heure a sonné vraiment. Vraiment tout de suite. Il ne faut plus tarder davantage pour créer un grand front populaire, ouvrier, agricole qui aura pour but un grand renversement radical. Ce n'est que dans une telle lutte qu'il peut y avoir des améliorations en faveur des travailleurs", a affirmé la SG du KKE, Aleka Papariga, présente à la manifestation.

incendie vehicule tv


Les médias ont été pris à partie par les goupuscules extremistes. ici le camion de la tv publique incendié.

A la fin des discours des syndicalistes, une marche a suivi qui a conduit les manifestants devant les locaux de la Représentation de la Commission en Grèce et jusqu'à l'ambassade des Etats-Unis, avant de se disperser dans le calme. Les slogans exprimaient l'opposition radicale aux nouvelles mesures économiques, et les responsabilités des Etats-Unis, de l'UE et du gouvernement grec.

Une deuxième manifestation a eu lieu à quelques centaines de mètres plus loin, place Klathmonos, à l'appel des deux grandes centrales syndicales du pays, la Confédération générale des Travailleurs de Grèce (GSEE) pour le privé et l'Union des fonctionnaires (ADEDY) pour le public, ainsi que la Centrale ouvrière d'Athènes (EKA), alors qu'une autre était organisée devant le Musée national archéologique, av. Patission, regroupant des forces de la SYRIZA, de divers syndicats et de l'extrême gauche. Une partie des manifestants a ensuite rejoint le meeting de la place Klathmonos, pour ensuite faire une marche jusqu'à la place Syntagma.

Le président de l'ADEDY, Spyros Papaspyros, a déclaré que la participation aux manifestations de ce 1er mai sont un premier message en vue de la grève nationale de 24 heures du 5 mai, appelant les travailleurs à y participer en masse et avec détermination.

M. Papaspyros, avait déjà averti le gouvernement, à l'issue d'une rencontre samedi au Palais Maximou avec une délégation gouvernementale conduite par le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, qu'il devra "oublier la suppression des 13e et 14e salaires, la diminution de la prime forfaitaire de départ à la retraite et le renversement des droits à la sécurité sociale".

M. Papasypros a insisté qu'une marée de revendications et réactions se prépare et que le pays ne sortira pas de la crise si la société subit une chute brutale de niveau de vie, en revenant 50 ans en arrière.

affrontements avec la police


La fameuse jeunesse grecque, celle "des 600 euros" - mais avec le portefeuille de papa bien garni - qui avait fait fantasmer la gauche européenne lors des émeutes de décembre 2008, est particulièrement silencieuse depuis le début de la crise, malgré quelques coûts d'éclat, surtout à l'ombre des grandes manifestations syndicales.

Le président de l'ADEDY s'est dit inquiet de voir la récession se creuser, l'inflation être déjà élevée et le danger d'une montée vertigineuse du chômage croître.

De leur côté, les syndicalistes de l'EKA ont exhorté le gouvernement de ne pas prendre de nouvelles mesures, avertissant que les salaires, les retraites, mais aussi les conventions collectives de travail sont des fronts non négociables pour les syndicats.

Quelques affrontements ont eu lieu en marge des cortèges entre petits groupes de jeunes et forces anti-émeutes, les premiers près de la place Omonia et les seconds devant le Parlement. Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Un van de la radio-télévision publique (ERT) a été incendié près de la place Klathmonos. Dix-neuf personnes ont été interpellées et dix d'entre elles seront déférées devant le procureur.

i-GR/ANA-MPA

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