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Le gouvernement grec pèse le coût politique avant les premiers pas vers l'activation du mécanisme de soutien

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Par iNFO-GRECE,

Tandis que les marchés continuent de miser sur une défaillance grecque portant les "spreads" vers des nouveaux records, une lettre adressée par le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, jeudi au commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, au DG du Fonds monétaire international (FMI), et au président de la Banque centrale européenne (BCE) pour demander une concertation sur les détails du programme de soutien à l'économie grecque a été interprétée comme l'amorce de l'activation du plan arrêté la semaine dernière par l'UE et le FMI.

 Les officiels européens et le gouvernement grec se sont empressés de démentir tout en laissant la probabilité de plus en plus ouverte n'en faisant qu'une question de calendrier.

"La Grèce souhaite un champ clair dans lequel évolueront les pays de la zone euro, lorsqu'il s'agira d'activer le mécanisme de soutien", a souligné entre autres le premier ministre, Georges Papandréou, au cours de la réunion informelle du Conseil des ministres jeudi, ajoutant que cela est nécessaire "parce que les marchés mettent à l'épreuve chaque détail et que les spreads augmentent chaque fois qu'il existe une zone grise".

Selon le premier ministre, l'important pour la Grèce est de mettre en place un climat de confiance, indépendamment des fluctuations des taux d'intérêt.

Outre le programme d'emprunts de la Grèce qui est important, a souligné M. Papandréou, "il faut tenir compte de la stabilité qui est un facteur d'évaluation en ce qui concerne l'éventuelle utilisation ou non du mécanisme de soutien".

Malgré les précisions sur les modalités d'application du plan de soutien commun à la Grèce arrêté la semaines dernière entre les pays de la zone Euro et le FMI, les marchés n'ont laissé qu'un jour de repli à la Grèce le temps d'emprunter 1,5 milliard sur un an - au taux déjà élevé de 4,85% pour du court terme. Jeudi, les taux à long terme battaient des nouveaux records caracolant à 7,38% !

Le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, s'est adressé, en effet, jeudi, par écrit au commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, au DG du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn et au président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, pour demander une concertation avec les trois instances concernant les détails du programme commun de soutien à l'économie grecque.

Comme le précisaient de hauts cadres du ministère des Finances, la lettre concerne exclusivement des entretiens à niveau quadripartite, qui ont déjà été engagés depuis le lundi 12 avril, et en aucun cas une demande d'activation du mécanisme de soutien. Parallèlement, ces mêmes cadres du ministère soulignaient que par cette lettre, la partie grecque demandait l'établissement exact, via un programme pluriannuel, des montants des prêts que peut obtenir la Grèce après 2010 (rappelons que pour l'année en cours, le montant dont peut bénéficier la Grèce par la zone euro et le FMI, dès lors qu'elle demandera l'activation du mécanisme, a été fixé à 30-40 milliards d'euros).

Interrogé sur la lettre Papaconstantinou, M. Rehn a précisé que "conformément à la déclaration des pays membres de la zone euro le 11 avril 2010 pour le soutien à la Grèce, les autorités grecques ont demandé le déroulement d'entretiens avec la Commission européenne, la BCE et le FMI sur un programme pluriannuel de politiques économiques, lequel pourra être soutenu par une aide économique des pays membres de la zone euro et le FMI, dans le cas où les autorités grecques décidraient de demander une telle aide".

M. Rehn précise dans sa déclaration qu'une délégation de la Commission se trouvera à Athènes lundi, afin de poursuivre ses entretiens avec les autorités grecques.

Le fait que le gouvernement grec se soit adressé à la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds Monétaire International n'est pas inhabituel, a également déclaré jeudi soir depuis Madrid le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, invité à commenter la lettre du ministre des Finances, Georges Papaconstantinou.

Entre temps, selon un communiqué du FMI, M. Strauss-Kahn en a informé de sa décision d'envoyer lundi en Grèce, après demande des autorités grecques, un groupe du FMI pour engager des concertations avec les autorités grecques concernant les politiques, qui pourraient constituer la base d'une aide économique de la part du Fonds, dans le cadre d'un programme pluriannuel si les autorités grecques demandaient une telle aide.

La mission d'officiels du FMI en Grèce a pour but de clarifier le montant du prêt dont aura éventuellement besoin la Grèce, mais aussi d'examiner les politiques qui seront éventuellement mises en oeuvre pour faire face à la situation économique, a précisé de son côté Caroline Atkinson, directrice des Relations extérieures du FMI.

S'adressant dans son point de presse ordinaire, Mme Atkinson a précisé que les officiels qui se rendront enGrèce seront en contact étroit avec la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE).

Mme Atkinson a précisé que c'est la première fois que les autorités grecques demandent de telles concertations qui, a-t-elle noté, pourraient être la base pour l'établissement de volets d'un programme pluriannuel d'emprunt, alors que seront examinés par la suite les montants disponibles et le calendrier exact de l'octroi d'un emprunt.

Dans ce cadre, a-t-elle expliqué, et sur base de sa contribution au FMI, la Grèce peut puiser 300% de sa contribution, soit environ 3 milliards d'euros avec un taux de 1,26%, alors que tout montant supplémentaire auquel elle aura droit sera accordé avec un taux de 3,26%.

Enfin, le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, dans un entretien avec la presse à l'issue du Conseil informel des ministres et peu avant son départ pour assister à la réunion informelle du Conseil ECOFIN à Madrid, a déclaré que la lettre qu'il a adressée à MM. Trichet, Strauss-Khan et Rehn s'inscrit dans l'évolution normale des choses et en pratique signifie "que quelque chose se prépare", en clarifiant d'emblée des détails techniques, de sorte à ce que le mécanisme de soutien soit prêt à être utilisé, si besoin en est.

Le ministre a confirmé que des experts de la Banque centrale européenne, de la Commission européenne et du FMI seront à Athènes lundi pour discuter du cadre politique et d'emprunt, de sorte à mettre en place un cadre définitif.

Des hauts cadres du ministère des Finances précisaient que la lettre concerne exclusivement des entretiens à niveau quadripartite, qui ont déjà été engagés depuis le lundi 12 avril, et en aucun cas une demande d'activation du mécanisme de soutien. Parallèlement, ces mêmes cadres du ministère soulignaient que par cette lettre, la partie grecque demandait l'établissement exact, via un programme pluriannuel, des montants des prêts que peut obtenir la Grèce après 2010 (rappelons que pour l'année en cours, le montant dont peut bénéficier la Grèce par la zone euro et le FMI, dès lors qu'elle demandera l'activation du mécanisme, a été fixé à 30-40 milliards d'euros).

Or, il est certain que l'entrée du FMI dans le financement de la dette grecque devra s'accompagner d'un nouveau train de mesures d'austérité ce qui devient problématique pour le gouvernement d'Athènes qui aura fort à faire dans les prochaines semaines avec les mobilisations sociales protestant contre les coupes salariales et les hausses d'impôts directs et indirects contenus dans les mesures déjà arrêtées pour obtenir le soutien du l'Union européenne.

i-GR/ANA-MPA

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