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Papandréou convoqué chez Merkel

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Par iNFO-GRECE,

A peine le premier ministre, Georges Papandréou, eut annoncé son voyage aux Etats-Unis et sa rencontre avec le président Obama, le 7 mars prochain, que la chancellerie allemande annonçait l'invitation d'Angela Merkel à M. Papandréou pour le 5 mars ; une invitation qui prend des allures de convocation après la récente polémique autour du traitement des problèmes grecs par certains médias allemands.

Selon le communiqué du secrétariat de la chancellerie, la rencontre Merkel-Papandréou aurait lieu à 18h (heure locale) avec ensuite une conférence de presse commune.

La semaine dernière a vu plusieurs articles de la presse allemande prenant un ton franchement anti-grec à l'occasion d'un éventuel plan de soutien à l'économie grecque, la ligne rouge étant franchie par le Magazine Focus qui, outre une couverture provocatrice, développait un argumentaire aux limites du racisme.

Malheureusement, oubliant le principe de liberté de la presse, le gouvernement grec est tombé dans le piège de réagir quasi-officiellement par la voix du président du parlement, qui convoqua l'ambassadeur de l'Allemagne en Grèce, et du vice-premier ministre, qui réclama l'or volé par l'Allemagne nazie durant l'Occupation de la Grèce.

Le malentendu devrait être levé après l'entretient du 5 mars. Mme Merkel pourrait à cette occasion préciser les mesures de soutien à la Grèce en fonction des conclusions du Comité de contrôle de l'application des engagements du gouvernement grec auprès de la Commission de Bruxelles.

Suite à sa première visite à Athènes la semaine dernière, ce Comité, composé d'experts de la Commission, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, a remis ses premières conclusions hier au commissaire européen aux Affaires monétaires et économiques, Olli Rehn, qui se rendra à son tour à Athènes lundi 1er mars, avec sans doute un nouveau paquet de mesures (suppression du 14e mois des fonctionnaires, âge de retraite à 67 ans, augmentation de la TVA, etc.) Selon diverses sources, le Comité d'experts a trouvé insuffisantes les mesures prises par le gouvernement pour atteindre l'objectif de réduction de 4% du déficit en 2010, soit 4,8 milliards d'euros d'économies.

Les mesures drastiques et immédiates exigées par la Commission agacent de plus en plus l'entourage du premier ministre grec, dont l'amertume et le sentiment de ne pas être compris par les partenaires européens ne font plus mystère. Dans ce contexte, on craint que M. Papandréou ne mette à profit son voyage aux Etats-Unis pour se tourner vers le Fonds monétaire international, question qui n'est plus tabou parmi certains de ses conseillers lesqsuels estiment que la politique d'austérité exigée par le FMI ne sera pas pire que celle de l'UE, mais qu'en revanche les conditions de refinancement de la dette de la Grèce seraient plus intéressantes. Le représentant parlementaire du PASOK (parti socialiste, gouvernement) Christos Papoutsis, prenant la parole au parlement, vendredi, a menacé que la responsabilité d'un recours au FMI incombait à l'UE et au président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet.

A Bruxelles, un tel recours est perçu comme un coup irresponsable contre l'Union européenne qui aurait des sérieuses répercussions sur l'ensemble de la zone Euro. La mise au point de Mme Merkel arrive à point avant le voyage de M. Papandréou aux Etats-Unis.

Mme Merkel a eu vendredi une téléconférence avec M. Obama et le premier ministre de la Grande-Bretagne M. Brown où les problèmes de la Grèce ont été abordés parmi autres sujets. Selon le porte-parole de la Maison blanche, les Etats-Unis pensent que l'Union européenne peut assurer une sortie de crise de la Grèce.

A noter que le président directeur général de Deutsche Bank, Josef Ackerman, a été reçu, vendredi à Athènes, par le premier ministre. M. Ackerman s'est contenté d'un "no comment" sur le fond de ses discussions, se limitant à déclarer son amour pour la Grèce et à se féliciter "du dialogue constructif pour la situation mondiale" qu'il a eu avec le premier ministre. La rumeur voudrait que M. Ackerman apporte 15 milliards d'euros dans son cartable sous forme de prêt, ce que un porte-parole du gouvernement s'est empressé de démentir.

L'agence de presse Bloomberg, spécialisée dans l'information financière et boursière, a rapporté vendredi que l'Allemagne pourrait acheter pour 25 milliards des obligations d'Etat grecques par l'intermédiaire de la banque publique KfW dans le cadre du plan européen de soutien à la Grèce. Les marchés boursiers ont réagit positivement à cette nouvelle, bien que ni le ministère allemand des Finances ni les responsables de KfW n'aient souhaité commenter la nouvelle.

i-GR/ANA-MPA/Reuters/Bloomberg

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