Le caractère "universel" du Patriarcat oecuménique de Constantinople a été reconnu mercredi dans une résolution de la commission des Affaires juridiques et des droits de l'Homme de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE).
Par ailleurs, la même résolution définit comme "anachronique" le concept de "réciprocité" figurant dans l'art. 45 du Traité de Lausanne (1923) en ce qui concerne les minorités, les députés demandant qu'il soit abandonné et appelant la Grèce et la Turquie à "traiter tous leurs citoyens sans discrimination, sans prendre en compte la façon dont l'Etat voisin pourrait traiter ses propres citoyens".
Néanmoins, les mêmes députés "usent" de la réciprocité dans leur approche des relations greco-turques puisqu'ils demandent la même chose aux deux pays à savoir, l'égalité des citoyens, les droits culturels des minorités et la liberté religieuse, choses acquises en Grèce pour la minorité musulmane, ce qui est loin d'être le cas en Turquie concernant la minorité grecque et les institutions des chrétiens orthodoxes.
Une réciprocité étrangère à la réalité mais que la Turquie s'emploi à promouvoir pour peser dans la balance des négociations avec la Grèce, d'autant mieux que le Président de l'APCE n'était autre que le Turc Mevlüt Çavusoglu. Et, pour ne pas faire des jaloux côté grec, l'Assemblée a accordé la parole au premier ministre grec M. Papandréou qui a pu ainsi s'adresser aux parlementaires européens hier midi. Une façon d'illustrer ce que Thornbjørn Jagland, Secrétaire Général du Conseil de l’Europe, soulignait dans son discours : "J’ai en effet été choqué par le phénomène de désintégration du Conseil de l'Europe : tout le monde défend ses propres intérêts, la cohésion est inexistante, la coordination entre les différents organes et les différentes entités est nulle…"
La résolution intitulée "Liberté de religion et autres droits de l'Homme des minorités non musulmanes en Turquie et de la minorité musulmane en Thrace", dont le rapporteur était le député français du groupe des Démorates européens, Michel Hunault, a été approuvée à une large majorité de 102 voix, 18 députés votant contre et 4 s'abstenant.
i-GR/ANA-MPA