L'envoyé personnel du SG de l'ONU, Matthew Nimetz, pour l'appellation de la FYROM, a présenté mercredi de nouvelles idées pour le règlement du problème de l'appellation définitive de l'ancienne république yougoslave de Macédoine ; idées qui n'ont pas enthousiasmé ni les Grecs, ni les Slavoskopiens.
M. Nimetz avait rencontré auparavant l'ambassadeur permanent de la Grèce à l'ONU, Adamantios Vassilakis, et les négociateurs de Skopje, l'ambassadeur de la FYROM, Nikola Dimitrov et Martin Protoger, chef de Cabinet du premier ministre de la FYROM.
A l'issue de cette rencontre, M. Nimetz a souligné dans une conférence de presse qu'"il n'existe pas de calendrier", évitant à plusieurs reprises d'indiquer le contenu de ses nouvelles propositions, affirmant simplement qu'il les juge "honorables, criblées et fonctionnelles".
Différentes sources, ni confirmées, ni infirmées, faisaient état ces dernières semaines de discussions autour de l'appellation "Macédoine du Nord" mais des divergences sémantiques existeraient sur la place du déterminant, à savoir si le "nord" détermine la géographie avec "République de Macédoine du Nord" ou le régime comme dans "République nord de Macédoine".
Il n'existe aucun délai de réflexion et d'analyse des deux parties, a précisé M. Nimetz informant qu'il avait été convenu de se retrouver dans deux à trois semaines. "Je pense qu'il faut un certain temps pour que les deux gouvernements examinent ce type de questions, et par conséquent j'estime que le facteur temps n'est pas si important vu l'étude minutieuse qui doit être faite".
Une autre phrase que la presse a retenu est celle concernant la durée des concertations, M. Nimetz déclarant à ce point que "ce n'est pas la fin du chemin". "Il est question", a-t-il dit, "de deux Etats vivant côte à côte, des voisins de longue date qui sont destinés à vivre comme voisins pendant de longues années. Ceci est une question qui doit être réglée (celle du nom), et il serait bien qu'elle le soit rapidement. Je pense que (les nouvelles propositions) sont une bonne base d'un règlement, mais il n'y a pas de fin sur cette route dans ce type de conjonctures".
M. Nimetz a également estimé que sa proposition est "une base équitable" pour un règlement et réaffirmé que les questions internes des deux pays ne l'intéressent nullement.
A Athènes, le porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères, Georgios Koumoutsakos a déclaré "nous examinons avec l'attention qui s'impose mais aussi dans un esprit constructif la série d'idées présentée aux négociateurs aujourd'hui à New York".
M. Koumoutsakos a insisté sur "le souhait sincère de la Grèce pour que cette importante question soit réglée avec l'accord des deux parties, sans vainqueur ni vaincu, chose que nous pensons être réalisable".
Le premier ministre, Costas Caramanlis, a reçu jeudi au Palais Maximou le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, qui l'a informé des propositions soumises par le médiateur de l'ONU, Matthew Nimetz.
Interrogée sur ses estimations quant à la marche des négociations, Mme Bakoyannis a souligné "je ne fais aucune estimation, nous sommes en concertations avec gravité et responsabilité et nous voulons que l'autre partie fasse de même".
Mme Bakoyannis a également informé jeudi le président de la République, Carolos Papoulias, et le chef du PASOK, principal partie de l'opposition, Georgios Papandreou, tandis que la direction des autres partis de l'opposition a été informée lors d'une série de rencontres vendredi avec le SG du KKE, Aleka Papariga, le président du Synaspismos, Alexis Tsipras et le président du LAOS, Georgios Karadzaféris, ainsi qu'avec le président du Parlement, Dimitris Sioufas.
"Nous avons tous une image claire quant au processus de concertation qui se poursuit. Nous connaissons les propositions soumises par M. Nimetz et j'ai eu l'occasion de noter analytiquement les positions des partis sur certains points particuliers. Le gouvernement a dès le début suivi une politique d'information complète et d'exercice d'une politique de transparence et parallèlement d'essayer de présenter le front national le plus uni dans le cadre des concertations qui se poursuivent et se poursuivront sans date butoir", a encore dit Mme Bakoyannis.
"Nous sommes préoccupés par certaines idées qui posent la question de l'identité nationale et qui, dans l'avenir, peuvent réveiller des tendances irrédentistes", a dit pour sa part Mme Papariga.
Après son entrevue jeudi avec le ministre des Affaires étrangères, le président du PASOK a déclaré que l'envoyé spécial du SG de l'ONU a présenté "un nouveau paquet d'idées [qui] ne répondent pas aux critères de la ligne rouge nationale".
"Avec nos propositions et notre position responsable", a rappelé le chef du principal parti de l'opposition, "nous avons tracé au plan national une ligne rouge à ne pas dépasser : non à une double appellation, et un nom à détermination géographique pour tout usage. Les propositions Nimetz ne répondent pas à nos critères posés".
"Nous disons non évidemment à tout glissement de la question au-delà du nom, des questions pour nous inadmissibles", a affirmé M. Papandreou, allusion faite aux sous-entendus d'une soi-disant nationalité macédonienne.
A Skopje, les premières réactions étaient également négatives. Un communiqué du président de la FYROM Branko Crvenkovski estime que "la paquet d'idées [de M. Nimetz] ne pourra constituer une base de poursuite des négociations s'il ne subit auparavant d'importantes modifications".
i-GR/ANA-MPA