Crise du crédit, augmentation des prix des matières premières, des aliments et du pétrole, qui pèsent gravement sur le niveau général des prix en Europe, c'est le constat amer du ministre de l'Economie et des Finances, Georgios Alogoskoufis, qui annonçait les premières mesures, à la sortie de la réunion du Conseil Ecofin à Luxembourg, alors que l'opposition dénonce l'absence de politique.
M. Alogoskoufis a poursuivi en analysant les trois axes de la politique européenne de lutte contre l'inflation internationale: renforcer premièrement la concurrence et améliorer le fonctionnement des marchés des produits alimentaires et pétroliers, deuxièmement aider socialement et financièrement les catégories sociales les plus défavorisées et, enfin, que l'UE utilise son influence sur la scène internationale en accord avec ses partenaires commerciaux, de sorte à ce qu'une intervention internationale soit mise en place pour augmenter la production et gérer la demande.
Sur la question de l'aide aux catégories de revenus les plus faibles, le ministre a cité les mesures déjà prises à savoir l'augmentation de 22% de l'Allocation de Solidarité sociale (EKAS), de 20% des retraites agricoles et de 18% des allocations chômage, tout en précisant que des mesures plus ciblées seront mises à l'étude et homologuées en septembre au plus tard par le Fonds de Solidarité.
Entre temps, Ploutarchos Sakellaris, actuellement à la tête du groupe d'experts économiques du ministère de l'Economie, a été nommé vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), et prendra ses fonctions le 1er août pour un mandat de quatre ans.
A Athènes, le porte-parole du PASOK (socialiste), Georgios Papaconstantinou, a dénoncé "la pauvreté en Grèce, un phénomène qui prend de l'ampleur", citant des exemples concrets de groupes sociaux qui, a-t-il soutenu, soit sont à la recherche d'un second emploi, soit font des économies de nourriture, soit ont des difficultés à rembourser leurs cartes de crédits ou les traites de leurs emprunts.
Face à ces phénomènes, a dénoncé M. Papaconstantinou, il n'y a aucune politique, déplorant en outre que le Fonds de solidarité contre la pauvreté ne fonctionne toujours pas et son fonctionnement est remis au 2e semestre de 2008.
"Le citoyen grec souffre, et la vie chère lui vole son revenu", a insisté M. Papaconstantinou, soutenant que seul le premier ministre et son gouvernement ne le comprennent pas.
Pour sa part, le secrétaire général du KKE (communiste), Aleka Papariga, a dénoncé comme outrageantes pour les citoyens, les dites mesures prises pour combattre la cherté de la vie.
"Après avoir fait flamber les prix, après avoir fait des profits incroyables, ils se moquent à présent littéralement du peuple, en retranchant quelques cents", a affirmé Mme Papariga, faisant valoir que le vrai problème des prix va depuis la production jusqu'à la commercialisation et résulte de situations de monopoles.
"Pour notre part, nous revendiquons avant tout, comme le minimum de ce qui peut être fait, des augmentations de salaires et de retraites, parce que cela constitue l'unique défense et aussi plus généralement des mesures anti-monopolistes", a-t-elle dit.
Enfin, le président du groupe parlementaire du Synaspismos (gauche radicale), Alecos Alavanos, en visite en Crète, a estimé qu'un facteur de lutte contre la vie chère pourrait être le soutien aux coopératives, les grandes forces sur le marché étant exclusivement responsables de ce problème, a-t-il insisté, alors qu'elles "se moquent d'une certaine façon" des gens aujourd'hui en promettant des rabais de 1% et 2% aux consommateurs.
i-GR/ANA-MPA