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Alexis Tsipras, un représentant de l'aile radicale, devient, à 34 ans, le plus jeune président du Synaspismos (la Coalition), le petit parti héritier des communistes réformateurs de Grèce, après avoir remporté dimanche 70,41% des voix à l'issue du 5e Congrès de la formation.
1.196 membres du parti se sont exprimés finalement dont M. Tsipras a recueilli 70,41% des voix (840 votes), contre 28,67% (342 votes) pour son principal concurrent Fotis Kouvelis, représentant l'aile de rénovateurs. 11 bulletins étaient blancs et 3 invalidés.
Dans une brève déclaration après son élection, il a fait part de sa satisfaction pour "le mandat fort" qui lui a été donné, soulignant qu'il s'agit "d'un mandat d'unité, d'optimisme et de lutte", alors que de son côté Fotis Kouvelis, a dit que "l'heure est maintenant aux luttes politiques".
Un peu plus tôt, le parti a avait fait connaître la résolution du 5e Congrès refusant les scénarios de coopération avec le centre-gauche et plus particulièrement l'éventualité d'une participation à un gouvernement du PASOK (parti socialiste grec), présentant parallèlement sa propre proposition pour une gouvernance alternative centrée sur la Gauche.
Le Synaspismos estime notamment que "la Grèce est entrée à présent dans une phase critique avec le gouvernement de la ND qui, en raison de la loi électorale a obtenu une majorité parlementaire limite, se trouve lancé sur une voie de d'usure constante laquelle ne profite pas au principal parti de l'opposition, le PASOK, qui au contraire perd du terrain et voit son influence se réduire sans cesse".
Le Synaspismos observe encore que "la défaite du gouvernement est nécessaire mais ne constitue pas une condition sine qua non pour une issue vers le progrès car la réponse aux grands problèmes du pays n'est pas le remplacement du gouvernement de la ND par un gouvernement du PASOK".
S'agissant par ailleurs de la politique suivie par le KKE (parti communiste de Grèce), le Synaspismos souligne que "l'attachement dogmatique de la direction du KKE au refus de la coopération et de l'action commune de la Gauche, son insistance à élever des murs de séparation dans les luttes sociales et au sein des organismes ainsi que ses attaques lancées contre le Synaspismos visant à présenter le parti comme une extension du bipartisme aboutissent à des impasses politiques qui renforcent la scène politique dominante et provoquent un malaise grandissant dans le monde de la gauche et jusque dans ses propres rangs".
Concluant, la résolution du 5e Congrès affirme la décision du Synaspismos d'entamer un large dialogue au sein du parti en vue d'élaborer des propositions alternatives plus concrètes.
Alexis Tsipras, bobo et révolutionnaire
Alexis Tsipras es né à Athènes en 1974 où il travaille aussi aujourd'hui en tant qu'ingénieur des travaux civils. Etudes secondaires au Lycée d'Ambelokypoi, puis le supérieur à la Metsoveion Ecole Polytechnique d'Athènes. Il milite dès l'âge de 16 ans au sein des jeunesses Communistes (KNE), puis dans les organisation syndicales estudiantines. En 1999 il est élu Secrétaire de la Jeunesse du Synaspismos et, à ce titre, il s'active au sein du Forum Social grec et dans la mouvance altermondialiste. En décembre 2004, il est élu au Comité politique central du Synaspismos où il a la responsabilité du secteur Jeunesse et Education. Aux dernières élections municipales, il avait conduit la liste "Anoichti Polis / Ville ouvert" à Athènes. Malgré son inexpérience de la vie parlementaire - le Synaspismos, qui a obtenu 5,03% aux législatives de septembre 2007, dispose de 14 députés au Parlement -, Alexis Tsipras a su rassembler autour de lui la grande majorité des militants du parti lesquels y voient dans la jeunesse de leur nouveau leader, "un enfant-miracle" de la gauche grecque. Commentaire, cependant, d'un bloggeur sur le Net : "si ce CV est suffisant pour être président du Synaspismos, moi je postule pour la présidence du PASOK !"
i-GR/ANA-MPA