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La Grèce se prépare à une réorientation de l'optique européenne de la Turquie

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Par iNFO-GRECE,

"Pleine harmonisation = pleine adhésion" a encore rappelé Athènes cette semaine concernant les relations de la Turquie avec l'Union européenne. L'élection de Nicolas Sarkozy en France, partisan d'une relation spéciale de la Turquie avec l'UE plutôt que d'une adhésion, n'est pas sans laisser perplexe la Grèce qui avait fait du soutien à l'adhésion de la Turquie un dogme de sa politique en matière d'Affaires étrangères. Un dogme qui devient de plus en plus difficile à défendre tant la Turquie continue à envisager l'adhésion à sa façon, c'est-à-dire sans aucune concession. Dernier exemple en date, l'annulation du concert de Georges Dalaras, prévu ce week-end à Istanbul, dans le cadre des rencontres mondiales des jeunesses orthodoxes organisées par le patriarcat oecuménique de Constantinople.

Revenant sur l'intervention sur la Turquie du ministre grec des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, jeudi en Conseil des ministres, le porte-parole du ministère, Georgios Koumoutsakos, a soutenu la ferme stratégie de la Grèce en ce qui concerne l'optique européenne de la Turquie tout en laissant ouverte une fenêtre pour l'éventualité d'une "relation spéciale".

Dora Bakoyannis, en Conseil des ministres la veille, avait fait référence aux idées qui s'échangent en général actuellement dans l'UE à propos de la candidature de la Turquie, reconnaissant ainsi implicitement que d'autres options que l'adhésion pourraient se valoir dans les relations UE-Turquie.

M. Koumoutsakos a insisté que la Grèce n'est pas d'accord avec l'idée d'une "relation spéciale", considérant qu'elle n'offre ni les incitations ni les "vannes de sécurité" de la procédure actuelle, mais que toutefois le ministère doit se préparer à d'autres éventualités.

"La position de la Grèce dans ce débat prend en compte la conviction que la procédure choisie aujourd'hui est correcte et utile pour tous les Etats-membres", a dit M. Koumoutsakos, rappelant que même la "relation spéciale" exige "l'unanimité des Etats-membres, à savoir le oui de la Grèce". Mais on imagine mal la Grèce s'opposer à une relation spéciale le jour où la question se posera.

De son côté, la Turquie entend poursuivre la ligne dure adoptée jusqu'ici, à savoir le "tout ou rien", ce qui lui a permis de jouir jusqu'ici de tous les avantages du statut du candidat à l'adhésion en faisant le moins de concessions possible.

Ainsi, la préfecture d'Istanbul a interdit, quelques heures avant sa tenue, le concert que Georges Dalaras devait donner pour la clôture du 2e Congrès mondial des jeunesses orthodoxes organisé par le patriarcat œcuménique de Constantinople. Le concert devait avoir lieu dans le théâtre en pleine air qui se trouve dans l'enceinte du château de Roumeli et avait obtenu toutes les autorisations préalables. Mais devant les protestations d'organisations nationalistes et des publications turques rappelant les concerts donnés par l'artiste grec en faveur de Chypre, la préfecture a retiré son autorisation argumentant qu'elle n'était pas en mesure d'assurer la sécurité des participants.

i-GR/ANA-MPA

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