Le président du PASOK, Georgios Papandreou, a de nouveau exprimé dimanche sa conviction que "les impasses du gouvernement conduiront rapidement à des élections", dans un discours prononcé à Kozani dans le cadre d'un rassemblement du parti. Mais le leader socialiste, qui a également fait part de sa certitude quand à la victoire électorale du PASOK, ne parvient pas à convaincre : le dernier sondage publié cette semaine fait état d'un recul du PASOK à 2,9% derrière la Nea Dimokratia (ND) au gouvernement. De quoi alimenter les rumeurs d'un remaniement prochain à la tête du parti socialiste grec.
Réclament inlassablement des élections anticipées, M. Papandreou rend inaudible le programme de son parti, au cas où il en existait un. Et ce qui est pour le moment des rumeurs sur un éventuel changement à la tête du parti socialiste grec risque d'enfler après la publication d'un nouveau sondage sur les intentions de vote réalisé par GPO et publié cette semaine par Mega TV où le PASOK enregistre un recul à 34,1%, soit 2,9% derrière la Nea Dimokratia (34,1%). Le parti communiste (KKE) est à 6,9%, Synaspismos (gauche radicale) à 4% et LAOS (droite populiste) à 4,3%. A la question de la personnalité à plus à même de tenir le rôle du Premier ministre, M. Papandreou est battu par le Premier ministre actuel M. Caramanlis à 49% contre 25,1% et ce malgré le mécontentement des Grecs avec la politique gouvernementale (55,4% jugent négativement le bilan du gouvernement). Même sur l'Education, en pleine actualité avec la reforme constitutionnelle devant ouvrir la voie au fonctionnement d'instituts privés dans l'enseignement supérieur, ils sont plus nombreux à faire confiance au gouvernement actuel qu'à un éventuel gouvernement PASOK (39,6% contre 32,7%).
Malgré cela, le président du PASOK se défend que "ce n'est pas le PASOK qui est dans l'embarras, mais au contraire la ND qui a placé le pays dans une situation embarrassante, alors que le PASOK se présente uni et fort pour donner un nouvel espoir et ouvrir une nouvelle voie pour le pays".
Depuis Kozani, M. Papandreou s'est en outre attaqué au gouvernement pour sa politique suivie dans tous les domaines, dénonçant qu'il a fait des promesses qu'il n'a pas tenues, tout au contraire. M. Papandreou a encore dénoncé que le gouvernement a choisi la tactique de la tension alors qu'il aurait dû mettre tout en oeuvre pour ouvrir les universités.
Dimanche dans la matinée, il a visité le monastère de la Métamorphose du Sauveur et assisté à la messe célébrée pour le Dimanche de l'Orthodoxie.
Samedi soir à Kastoria, dans le cadre d'un grand rassemblement du PASOK demandant l'organisation immédiate d'élections législatives, il avait affirmé que "les élections ne peuvent être gagnées par des sondages, mais par le peuple et son enthousiasme". Mais faut-il encore que ce peuple soit majoritaire. Le Premier ministre lui avait répondu dernièrement que ces appels à élections constituaient "une tentation" et, bien qu'il s'en défend de recourir aux élections avant le terme du mandat, des voix s'élèvent dans le camp gouvernemental pour plaider les avantages que le gouvernement pourrait tirer d'élections anticipées.
Roussopoulos répond aux déclarations de Papandreou
"Les discours électoraux, visant soit à demander l'organisation immédiatement des élections, soit à annoncer des prochaines élections, ne sont qu'un recours ultime de la part de M. Papandreou dans une tentative de sortir des impasses politiques de son parti", a répondu le ministre d'Etat, Theodoros Roussopoulos, commentant les déclarations du président du PASOK à Kastoria et Kozani.
"Les élections auront lieu au moment prévu", a également affirmé M. Roussopoulos, dans son point de presse lundi, ironisant que si "la ritournelle sur les élections est visible à l'oeil nu, les élections ne le sont pas", pour rappeler à ce sujet que le premier ministre "a déjà, à maintes reprises par le passé, déclaré que les élections auront lieu à la fin du mandat gouvernemental ou en mars 2008, les suppositions à ce sujet ne s'arrêtant pas pour autant".
S'agissant des opinions des collaborateurs du premier ministre quant à la date de convocation des prochaines législatives, une question soulevée souvent par la presse en prenant prétexte sur l'insistance du PASOK et de son président, Georges Papandreou , pour des élections au plus vite, M. Roussopoulos a indiqué que "le premier ministre écoute avec attention ses collaborateurs, mais décide seul et a fait connaître lui-même son point de vue sur la question".
PASOK: Papandreou organise l'unité du parti pour que la Grèce tourne de page
"Le président du PASOK ne s'occupe pas de proscriptions, mais organise l'unité du Mouvement, l'unité de toutes nos actions, dans le but commun qui est que le pays change, tourne de page et qu'il y ait un gouvernement digne du peuple et de ses aspirations", a affirmé le porte-parole du PASOK, Petros Efthymiou, invité à commenter lundi des articles de presse faisant état d'actions et procédures engagées contre certains cadres du parti, avant de rappeler que le secrétaire du PASOK avait été tout aussi catégorique à ce sujet.
Interrogé en outre sur des rumeurs concernant une succession à la tête du PASOK, M. Efthymiou a tout simplement parlé de "fabulations".
Commentant enfin les résultats des derniers sondages de ce week-end, M. Efthymiou a noté que "le vrai sondage, c'est le sondage des urnes", et rappelé à ce titre que le PASOK a déjà demandé au gouvernement de convoquer des élections anticipées et déclaré ouvertement que "l'heure est venue au peuple de parler". "Les élections sont une nécessité que partage le peuple grec qui subit les impasses de la politique gouvernementale", a-t-il ajouté.
i-GR/ANA-MPA