elections paris
660 bulletins et douche froide d'un taux d'abstention record aux élections qui avaient lieu ce dimanche à la communauté grecque de Paris et des Environs. La première communauté en France, estimée à 4.000 familles et 6.400 personnes de plus de 16 ans, est loin d'avoir mobilisé les 1081 votants de 2000. Mais pour le moment, le niveau de l'abstention n'est pas la première des préoccupations dans les formations politiques qui y participaient, chacune étant affairée à compter les points. Ainsi, l'AEK (Mouvement indépendant unitaire) menée par le docteur en philosophie Andreas Lang-Papadias et soutenue par Nea Dimokratia (conservateurs) arrive en tête avec 8 sièges et 267 votes. Suivent le Rassemblement Démocratique / Δημοκρατική Συσπείρωση (gauche communiste) avec 6 sièges et 183 voix, le Mouvement unitaire / Ενωτική κίνηση proche du PASOK (socialiste) avec 4 sièges et 109 voix, et enfin les Nouveaux Horizons / Νέοι Ορίζοντες (droite centriste) avec 3 sièges et 101 voix.
"Nous nous trouvons dans une phase transitoire, avec beaucoup de nouveaux visages que les gens ne connaissent pas", tente de justifier Andreas Lang-Papadias, devant les chiffres d'une abstention inouïe. "La participation est faible. Cela n'est pas bon pour l'hellénisme. Le défi est énorme et nous avons besoin de la confiance de tous les Grecs de Paris pour y réussir", dit-il encore avant de se réjouir que sa formation a fait un "grand saut en avant" passant de 5 sièges en 2000 à 8 aujourd'hui.
Antonis Gortsilas, arrivé en tête de l'autre formation de la droite, Neoi Orizontes, félicitant toutes les formations qui ont pris part aux élections, regrette aussi la faible participation, un événement qui "doit non seulement nous problématiser mais aussi nous inquiéter". M. Gortsilas note cependant que l'organisation du vote a été impeccable, "une des meilleures que nous ayons connu".
A gauche, Fivos Tsapatsaris, arrivé premier de Enotiki Kinisi, note également que la participation était en deçà des espérances, même si pour sa formation il s'estime satisfait d'avoir préservé son potentiel et les 4 sièges qu'il avait au précédent conseil d'administration. Pour M. Tsapatsaris, il n'y a pas de perdants dans ces élections, "le seul perdant [étant] la Communauté qui se rétrécit chaque jour". Et pour M. Tsapatsaris d'en rejeter la responsabilité au président sortant de la Communauté et ancienne tête de liste de… Enotiki Kinissi, Andreas Tsapis, lequel ne se représentait pas. "On n'abandonne pas le navire, il doit réparer les erreurs qu'il a commises", conclue-t-il.
Autres faits marquant de ces élections, le retour du cinéaste Robert Manthoulis, président de la communauté de 1996 à 2000, arrivé premier de la liste du Rassemblement démocratique, et, à la surprise générale, la non élection de Nikos Graikos dans la même liste, un membre très actif de la communauté et investi dans les activités culturelles depuis plusieurs années. Pas de commentaire en revanche de la part de cette formation, pourtant deuxième force à l'issue de ces élections avec 6 sièges. Ses représentants étaient trop affairés à compter et recompter les bulletins pour communiquer auprès du seul média grec qui se trouvait dans la salle.
Interrogé enfin sur la prochaine composition du bureau, M. Lang-Papadias, n'a pas souhaité "faire des scénarios tant qu'[il] n'a pas toutes les données en main". "Cela demande réflexion, il faudra en discuter avec toutes les parties. Je suis tête de liste de la formation arrivée première aux élections, mais je ne peux pas dire si demain je serai président de la Communauté", nous dit-il prudent. Alors une reconduite de la même alliance qu'en 2000, où la droite arrivée première avait cédé la présidence au PASOK de A. Tsapis, ce dernier se trouvant par la suite à l'écart de son parti, est-elle possible ? M. Lang-Papadias ne veut pas l'envisager : "il est normal que le président viennent de la formation arrivée en tête", dit-il, "mais pour le reste il faudra attendre". De même pour Enotiki Kinissi, M. Tsapatsaris, tout en pointant le besoin d'union au sein de la Communauté, souhaite attendre la prochaine réunion du bureau de son mouvement avant de se prononcer sur la manière dont il participera au Conseil d'Administration.
Il n'y avait que 4 formations cette année au lieu de sept dans les élections de 2000.
Les résultats analytiques ont comme suit:
- Votants 697 (contre 981 en 2003 et 1081 en 2000),
- invalidés 14 (contre 20 en 2003 et 10 en 2000),
- blancs 27 (contre 10 en 2003 et 5 en 2000),
- valides 660 (951 en 2003 et 1062 en 2000).
L'absence d'enjeux majeurs ou trop éloignés de la vie quotidienne des Grecs du bassin parisien, pourrait expliquer la faible mobilisation. L'atténuation des passions politiques après la cohabitation droite/centre-gauche au dernier bureau pourrait en être une seconde explication ; il est caractéristique qu'aucune liste extrémiste ne disputait le scrutin dimanche dernier. Mais l'examen des bulletins blancs ou invalidés en fournit l'explication la plus plausible, allant à contresens de la précédente.
Comme nous pouvons le voir, la baisse est continue depuis 2000, en 2003 passant sous la barre symbolique de 1000 votants, et, non seulement la participation est en nette baisse, mais, aussi, les bulletins blancs ou invalidés se trouvent en très nette hausse, représentant respectivement 2,01% (contre 0,46% en 2000) et 3,87% (contre 0,93% en 2000). Les règles étant restées les mêmes d'une élection à l'autre, il faudra s'interroger si les électeurs n'aient pas boudé les urnes parce qu'ils ne se sont pas reconnus dans l'offre présente qui malgré le lifting gardait les rides des polarisations politiques du passé.
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Elus :
Ανεξάρτητη Ενωτική Κίνηση / Mouvement indépendant unitaire : Andreas Lang-Papadias (152), Alexandre Lucas (101), Evelyne Janvier (84), Thomas Efthymiou (80), Dimitris Mavromatis (80), Hélène Doulkeridis-Kanaan (74), Pierre Davas (72), Georges Kotzatapanis (63).
Δημοκρατική συσπείρωση / Rassemblement démocratique : Roviros Manthousis (88), Christos Trakas (88), Lina Katsianakou (78), Theodora Skandali (70), Asterios Ntovas (69), Nikos Spathis (63).
Ενωτική Κίνηση / Mouvement Unitaire : Fivos Tsapatsaris (88), Konstantinos Katsonis (45), Fotis Stergiou (43), Georgios Papastefanakis (40).
Νέοι Ορίζοντες / Nouveaux Horizons : Antonios Gortsilas (91), Dionyssios Anastassopoulos (50), Thomas Giovanopoulos (48).
i-GR