La situation au Liban et les perspectives de la conférence internationale qui s’ouvre aujourd’hui à Rome ont dominé les travaux du Conseil des ministres qui s'est réuni mardi sous la présidence du premier ministre, Costas Caramanlis. Quant au leader de l’opposition, le président du PASOK, Georges Papandreou, il continue ses « initiatives » internationales en faveur de la paix au Liban, se rendant dès mardi à Rome et précédant le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, au risque de brouiller la voix de la Grèce sur le sujet.
"Le gouvernement envisage avec gravité et sang-froid la crise au Liban, qui est une questions sensible exigeant des tactiques délicates car se déroulant, entre autres, dans notre région", a notamment indiqué M. Caramanlis tout en mettant l'accent sur la mobilisation rapide et immédiate de l'Etat grec en ce qui concerne l'envoi, dès les premiers instants de la crise, de moyens de transport pour évacuer les ressortissants grecs et étrangers.
M. Caramanlis a en outre mentionné que "cette question ne se prête pas à la consommation intérieure d'aucun pays et nous devons nous tenir prêts à faire face aux conséquences de la crise, dont notamment l'augmentation du flux des réfugiés et la hausse éventuelle des prix du pétrole".
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Le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a déclaré pour sa part à l'issue de la réunion du Conseil que la Grèce tout comme Chypre prendront part à la conférence de Rome de mercredi sur le Liban, après en avoir fait la demande, et souligné que son objectif est qu'il y soient pris des décisions facilitant la fourniture d'aide humanitaire pour tous les réfugiés, tout en rappelant que le gouvernement grec maintient ses propositions de paix définitive dans la région.
Mme Bakoyannis a insisté que l'aide humanitaire doit profiter à tous les citoyens du Liban sans aucune distinction, le peuple grec étant particulièrement sensibilisé sur ce point, et mis aussi par ailleurs l'accent sur la nécessité de coordination de cette aide par l'UE de sorte que les donneurs n'envoient pas tous la même chose et que la sécurité des convoyeurs soit garantie.
Interrogée si la Grèce serait prête à participer à une force de maintien de la paix, Mme Bakoyannis a déclaré qu'une telle discussion est prématurée et que cela dépendra de la définition de la mission de cette force, précisant cependant qu'aucune proposition n'a encore été faite en ce sens.
De même, le ministre de la Défense, M. Meimarakis, a estimé prématurée la question, rappelant que la demande de l'envoi d'une force grecque plus nombreuse en Afghanistan avait été rejetée par le gouvernement, la Grèce, a-t-il relevé, ayant une plus grande expérience au plan des secours médicaux.
Papandreou, en ministre-bis
Le président du PASOK (socialiste), Georges Papandreou, qui joue à fond sa nouvelle casquette de président de l'Internationale socialiste, a précédé le passage à Rome de Mme Bakoyannis, s’y rendant dès mardi où il s'est entretenu avec le premier ministre italien, Romano Prodi, et le ministre des Affaires étrangères, Massimo D'Alema, ainsi qu'avec le SG de l'ONU, Kofi Annan, en vue de la Conférence internationale sur le Liban prévue mercredi.
A l'issue de ses entretiens, M. Papandréou a exprimé "l'espoir que la communauté internationale réagira demain de façon décisive et efficace en vue de promouvoir la paix et plus particulièrement le cessez-le-feu et la fin des hostilités".
M. Papandréou a déclaré être en contact avec toutes les parties concernées et plus particulièrement, avoir eu lundi un entretien avec le président syrien, Bachar el-Assad, le SG de l'ONU, Kofi Annan, et aujourd'hui (mardi) avec le premier ministre italien, Romano Prodi. "Je poursuivrai ces efforts en donnant ainsi une voix à la Grèce et en ouvrant des voies pour la Grèce - dans le cadre de l'IS - en vue de l'instauration de la paix", a-t-il dit. Il a en outre exprimé sa satisfaction du fait que "finalement, la Grèce et Chypre seront présentes à cette rencontre de Rome".
Des initiatives qui en couvrant le terrain médiatique donnent de la stature sur le plan intérieur au leader socialiste, mais brouillent la voix de la Grèce à l’internationale, des interlocuteurs ne sachant plus quel grec parle au nom de quoi.
La statue de Harry Truman à Athènes renversé par les manifestants
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Quelques centaines de manifestants ont répondu à l’appel des syndicats et du Forum social grec pour une marche de protestation mardi en fin d'après-midi à l'ambassade des Etats-Unis et d'Israël.
Des échauffourées habituelles ont eu lieu à la fin de la marche entre des manifestants cagoulés et les forces de l’ordre.
Une vingtaine de membres du syndicat proche du KKE (parti communiste) – le PAME - s'étaient donnés rendez-vous derrière le Musée de la Guerre et se sont dirigés par surprise vers le monument, ayant l'intention au début de décoller la statue de son socle, et faute d'y réussir le lièrent par des cordes pour le jeter par terre. Une enquête policière a été ouverte.
i-GR/ANA-MPA