L'attitude de la Turquie n'est pas conforme à son effort de devenir membre à part entière de l'UE, a affirmé mercredi le porte-parole par intérim du gouvernement, Evanghelos Antonaros, interrogé sur l'incident survenu mardi dernier lorsqu'un patrouilleur turc a atteint la limite des eaux territoriales grecques et qu'un peu plus tard une autre vedette turque s'est approché de l'îlot Imia, en Egée orientale, les deux patrouilleurs - fait sans précédent - restant environ 4 heures.
Selon M. Antonaros, l'attitude de la Turquie est suivie par la Grèce qui en informe l'UE, comme le prévoit l'article 20 des conclusions du récent Conseil européen de Bruxelles, rappelant que le comportement d'Ankara fait l'objet d'un suivi de la part des "25" dans tous les domaines.
"Il n'y a pas de question de contestation de nos droits souverains en Egée", a encore affirmé M. Antonaros, ajoutant - en réponse a une question de presse au sujet d'un éventuel veto de la Grèce à la marche d'adhésion de la Turquie le 3 octobre - que "la position exprimée à maintes reprises par le Premier ministre est toujours valable", alors qu'il a précisé que "la Turquie a encore de nombreux pas à franchir avant l'ouverture des négociations d'adhésion".
Selon une dépêche de l'ANA depuis Istanbul, le ministre turc des Affaires étrangères a soutenu pour sa part qu'un navire de pêche grec avait violé les eaux territoriales de la Turquie dans la région d'Imia et jugé, à l'opposé de la partie grecque, "habituelles" les activités des vedettes turques qui avaient retenu l'attention des medias grecques.
La Grèce a toutefois dénoncé la nouvelle violation de ses eaux territoriales par des navires turcs. "De telles pratiques", a dit pour sa part le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos, "ne cadrent pas avec ce que doivent respecter les candidats à l'adhésion a l'UE vis-à-vis des Etats-membres, pas plus d'ailleurs qu'avec le principe européen de relations de bon voisinage. On suit de près et prenons acte de telles pratiques, et comme vous le savez dans ces cas, il est d'usage de faire des démarches (de protestation) et d'informer l'UE".
Selon l'état-major général de la Défense nationale, un patrouilleur turc s'est approché a la limite des eaux territoriales grecques vers 10h du matin mardi, alors qu'à 11h30 une autre vedette se trouvait a proximité de l'îlot Imia. C'est à 13h30 qu'après des appels répétés d'un navire du Corps portuaire grec, que les deux patrouilleurs turcs ont quitté la région. En janvier 1996, un conflit armé avait été évité de justesse dans la région entre la Grèce et la Turquie, après des épisodes sur l'île d'Imia.
i-GR/ANA