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Foot, culture et politique, les relations greco-turques sous les projectiles des supporters

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Par iNFO-GRECE,

Trois jours avant les élections législatives en Turquie qui risquent de voir le parti islamique prendre la tête du prochain gouvernement turc, Constantinople était hier le théâtre d'une arrivée en force de la diplomatie grecque, invitée du ministre turc des Affaires étrangères à suivre le match Fenerbahçe – Panathinaïkos pour les 32e de finale de la coupe UEFA. Une visite qui s'est déroulée entre déclarations feutrées pour la paix et violentes bagarres violentes parmi les supporters.


Panathinaïkos a finalement obtenu un match nul 1-1 face à Fenerbahçe qui donne l'avantage aux Grecs pour le match retour à Athènes. Mais les incidents qui ont ponctué le match n'ont épargné ni les ministres des Affaires Etrangères Giorgos Papandreou et de la Culture Evangelos Venizelou ni les supporters grecs dont le retour a été mouvementé.

A trois jours des élections, il était évidemment difficile d'aborder les sujets politiques des relations bilatérales Grèce-Turquie, d'autant que la donne risque de changer radicalement côté turc. Après avoir laissé planer le doute jusqu'à vendredi d'une décision excluant le leader islamiste du Parti de la Justice et du Développement Recep Tayyip Erdogan, la Justice turque a reporté sa décision pour après les élections. Aussi le programme de la délégation grecque se voulait plus décontracté et… sportif.

La journée a commencé par la signature de la déclaration de la Trêve Olympique par les présidents des fédérations de football et les présidents des clubs des deux pays. Les deux délégations sous l'impulsion de MM. Papandreou et Venizelou et du ministre des Affaires étrangères de la Turquie MM Sukru Sina Gurel et des Sports M. Erdogan Toprak et devaient aussi envoyer une "belle image" en vue de soutenir la candidature pour l'organisation conjointe du Championnat européen de football en 2004.

C'est un tout autre esprit que régnait aux abords du stade de Fenerbahçe où des échauffourées entre groupes de supporters grecs et turcs avaient lieu. A l'intérieur, les supporters turcs avaient préparé l'ambiance en hissant deux panneaux avec des slogans provocateurs et une représentation de la prise de Constantinople par Mahomet II. Les panneaux ont été éloignés après intervention des responsables de l'UEFA.

Puis à l'arrivée dans le stade de la délégation grecque accompagnée par le ministre des Affaires étrangères turc Sukru Sina Gurel, MM Papandreou et Venizelos ont été accueillis par des jets de bouteilles et des débris de sièges cassés aussi bien par les supporters turcs que par ceux de Panathinaïkos ! Les trois ministres comptaient faire le tour du stade, escomptant probablement l'acclamation des foules.

Les épisodes se sont poursuivis après le match, lorsque les supporters de Panathinaïkos ont voulu monter dans le bus du retour. Des bandes de Turcs les ont attaqués à coups de battes et de bâtons de bois. Les supporters de Panathinaïkos ont dû se réfugier dans leur hôtel d'où ils sont sortis plus tard sous escorte de la police. Un membre du Conseil d'administration d'un des groupes des supporters a déclaré à la télévision grecque qu'il a entendu des coups de fusil, chose qui a été démenti par la police turque et le consulat grec. Une vingtaine de supporters grecs blessés légèrement a reçu les premiers soins à l'hôpital.

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