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Le chef présumé de la 17N était au courant des filatures de la police grecque

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Par iNFO-GRECE,

Celui qui est considéré par la Police grecque comme le chef de l'organisation terroriste "17 Novembre", Alexandros Giotopoulos, actuellement en détention provisoire, dans une interview au journal local de Lamia "Lamiakos Typos" récuse les accusations de participation à la "17N" et dans une longue "analyse" sur le développement des organisations terroristes en Grèce soutient que des organisations comme la 17N n'ont pas besoin de leader.


"Le rôle du leader est une fabrication policière. Le cerveau d'un policier ne peut pas concevoir une organisation sans chef", dit Giotopoulos précisant qu'il était au courant que la police le considérait comme le leader de la 17N depuis au moins fin 2000. "Ils avaient interrogé des parents que je n'avais jamais connus et des vieilles connaissances en France. Ils ont fouillé des maisons de parents en leur absence et ils ont cherché de monter des provocations", dénonce celui qui la police considère comme le cerveau de la 17N. M. Giotopoulos donne l'impression d'être parfaitement au courant des filatures de la police grecque: "La Sécurité ou des services secrets étrangers me suivaient depuis Noël 2001 jusqu'au dernier trimestre avant mon arrestation", dit-il.

Par la suite, M. Giotopoulos dénonce que son accusation est montée de toutes pièces. "Ils ont constaté que je n'avais aucun rapport avec des organisations illégales et ils ont exploité l'explosion au Pirée pour ficeler, comme ils ont dit, l'affaire avec des "trouvailles" préfabriquées", dénonce-t-il en se référant à la déposition de Savvas Xiros, l'homme entre les mains duquel une bombe avait accidentellement explosé fin juin conduisant à son arrestation alors qu'il était gravement blessé. "La police a transformé en déposition ses propres montages avec des chantages sur un membre de la 17N sérieusement blessé dans les mains, presque aveugle, avec une ouie diminuée et dont la vie était en danger", dit-il notamment.

Toutefois, Alexandros Giotopoulos s'il ne reconnaît pas son implication dans l'organisation des attentats de la 17N se place comme un théoricien de l'action terroriste. "Les actions violentes de la 17N seraient du terrorisme si elles visaient distinctement et aveuglement les gens, chose qui n'a jamais été faite puisque aucune couche populaire n'a jamais senti en insécurité ou en peur par rapport à l'activité de la 17N", concluant que "l'activité de la 17N était une lutte politique armée, une guérilla urbaine dont le but déclaré était le renversement du régime capitalisme au profit d'un socialisme antibureaucratique basé sur le pouvoir populaire". Giotopoulos pense être comme ce nombre de Grecs qui, selon un sondage auquel il se réfère, "sont d'accord avec les thèses de la 17N telles qu'exprimées dans ses manifestes mais ils ne sont pas d'accord avec ses actions".

Ailleurs dans l'interview, M. Giotopoulos explique le cas où des actions terroristes se justifient: "Je pense que des telles attaques peuvent avoir lieu dans seulement deux cas. Comme défense à des attaques réciproques contre des combattants du mouvement populaire ou en période pré-révolutionnaire de grandes fermentations sociales. Ces conditions n'existent pas aujourd'hui. Je ne suis pas d'accord, mais je ne condamne pas. Pour condamner, il faut que d'abord les dizaines de crimes restés impunis soient condamnés", répète-t-il avant d'énumérer une série de cas dont le naufrage du ferry Samina "où 80 personnes ont perdu leur vie", les "200 travailleurs annuels victimes sur l'autel du profit et la productivité", et "le scandale de la Bourse où un monde d'éponymes a escroqué des centaines des milliers de grecs leur détroussant la somme des 13 milliards de drachmes. Ici la plupart des ministres du Pasok ont joué un rôle important et surtout ceux considérés comme les plus sérieux, les grands entrepreneurs, les députés des deux grands partis, les cadres supérieurs du secteur public et les grands journalistes". Sa conclusion est que "la violence armée puise sa légitimité dans les crimes de l'élite politique".

A l'heure actuelle, il n'y a pas eu des réactions notables à l'interview de Giotopoulos qui déclare l'avoir accordé dans un journal local de Lamia parce qu'il est originaire de cette région (Nôme de Fthiotida). Les conditions de réalisation de l'interview ne sont pas précisées alors que M. Giotopoulos se plaint de son isolement "je dois rappeler, dit-il, que je suis le seul détenu dans un régime illégal d'isolement depuis deux mois".

Il est à rappeler que A. Giotopoulos qui refusait jusqu'ici toute déclaration, à la Presse comme à la Police, se contentant à la déclaration initiale de son innocence a judicieusement choisi la sortie de son propre isolement médiatique alors que lundi dernier une manifestation "contre la Presse", s'était transformait en soutien aux prisonniers membres présumés de la 17N et à l'action de la fameuse organisation. Giotopoulos était le seul à être nommément cité dans l'appel à la manifestation du Réseau pour les Droits Civiques et Sociaux pour entre autres "défendre des espaces politiques, des parcours, des valeurs et des idées, des combattants qui sont calomniés".

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