À l'approche d'une présidentielle où la continuité des projets de la patrie apparaît plus incertaine que jamais, on voudrait savoir ce que Thucydide ou Aristote auraient pensé de la réforme des institutions.
Pour les anciens Grecs, la politique était la science de l'État et de son gouvernement mais aussi un art, à distinguer de ce que l'homme moderne nomme les «beaux-arts». Proprement humain, cet art était tourné vers le contingent quand la science est orientée vers le nécessaire - avec les idéologues et les doctrinaires, la politique devient d'ailleurs folle lorsque le contingent produit du nécessaire.
Traductrice de Sophocle et d'Euripide, ancienne élève de Jacqueline de Romilly à la Sorbonne, l'helléniste et historienne Danielle Jouanna rappelle que «faire» de la politique, à Spartes et Athènes, c'était s'occuper des affaires publiques, c'est-à-dire jouir du droit de parler dans les assemblées, principalement à l'occasion de procès, comme nous le rappellent les Dialogues de Platon. «La»…