CHRONIQUE - L'ancien ministre grec des Finances dévoile les coulisses de son bras de fer avec Bruxelles en 2015. Un récit pro domo et haut en couleur fait par une «grande gueule» de la gauche européenne.
Baraqué comme un combattant de rue, sapé comme un bobo de Nuit debout, l'homme qui nous sourit manie aussi l'anglais courant d'un professeur d'économie internationale qu'il a longtemps été, à Austin, au Texas. Varoufakis est un charismatique néo-bourgeois qui joue avec un talent d'acteur aux «libertariens marxistes», car telle est la définition qu'il donne de sa ligne politique, quand nous l'interrogeons sous la verrière de Radio Nova, où il vient de terminer une émission. Au revers de sa veste il arbore le sigle du «mouvement pour la démocratie en Europe», qu'il a lancé au début de l'année 2016. Que l'éphémère ministre des Finances d'Alexis Tsipras ait un physique qui attrape la lumière ne saurait être mis à son débit. L'égocentrisme non plus, banal chez les hommes politiques.
Pourtant, Popeye a tout perdu face aux technos de Bruxelles. Il rêvait de battre les Allemands au cours du championnat européen de la restructuration de la dette qui se joua à guichets...