Jean-Claude Juncker a été le seul, lundi, à faire parler son coeur. « Je suis profondément affligé par le spectacle qu'a donné l'Europe samedi dernier [?]. Après tous les efforts déployés, je me sens trahi car mes efforts ont été insuffisamment pris en compte », a déclaré, tendu, le président de la Commission européenne devant des journalistes du monde entier. Oublions la dimension personnelle de la déclaration. Mais notons qu'elle contraste avec les propos très froids des principaux dirigeants européens devant la perspective du Grexit, qui croît d'heure en heure. Nulle émotion dans les propos d'Angela Merkel et de François Hollande. Et encore moins chez les Autrichiens, les Espagnols, d'autres encore. Au fond, c'est bien le paradoxe de la situation : la zone euro et l'Europe sont à des tournants de leur histoire, mais c'est le fatalisme qui l'emporte. Tout faire pour garder Athènes à bord du bateau ? Oui, par devoir, mais seulement par devoir. Parce que le coeur n'y est plus. L'attitude du gouvernement grec explique ce climat. Elle a découragé y compris ceux qui ont essayé de jouer les médiateurs, comme a cru pouvoir le faire le camp français. En rompant de...
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- Grèce : préparer le plan B