Cet écrivain rare et élégant, célébré dans son pays et traduit dans le monde entier, est mort le 30 octobre à Athènes. Il avait 91 ans.Thanassis Valtinos, qui fut l'un des écrivains grecs les plus importants de sa génération et l'un des plus traduits à l'étranger, est mort à Athènes le 30 octobre. Membre puis président, en 2016, de l'Académie d'Athènes (l'équivalent, pour la Grèce, de l'Académie française), il était âgé de 91 ans. Comme tous les grands, c'était un modeste. En 1998, un jour que nous l'interviewions pour « Le Monde des livres », à Athènes, sur le toit de son appartement, entre les rues Parménide et Empédocle, il nous avait avoué combien était inégal le combat que tout vrai écrivain mène avec la langue. Couler des mots dans une forme inventée, nouvelle à chaque livre, était une passion si tyrannique qu'elle lui laissait souvent « moins une impression de sérénité qu'un cuisant sentiment d'échec ». Avait-il réussi à exprimer ce que ressentait son personnage au plus profond ? Il y avait toujours, selon lui, quelque chose qui échappait. Une eau qui coule entre les doigts. « Qu'est-ce que la langue en fin de compte ? », faisait-il dire à un personnage dans Bleu nuit presque noir (Hatier, 1992), un texte sur la mémoire où une femme se raconte devant un interlocuteur muet…
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