"Tsipras fait l'expérience du réalisme"

Comment faire passer à la population grecque les concessions faites aux créanciers publics du pays en échange de la prolongation de l'aide financière ? Paris Barbaroussis, politologue et professeur de science politique à l'Université d'Athènes, décrypte la communication du gouvernement Tispras.

Alexis Tsipras pratique-t-il un double langage, selon qu'il s'adresse aux partenaires européens ou aux Grecs ?

Je parlerais plutôt d'un retour au réalisme. Les gens sont désormais bien informés et ne peuvent pas être convaincus par un discours qui serait différent de ce qui est dit ailleurs en Europe. Tsipras essaie de faire passer en douceur ce changement de sa politique à un public qui était opposé aux politiques d'austérité des mémorandums. Même le coup de gueule de [l'icône grecque] Manolis Glezos était à l'intention des Grecs pour qu'ils soient informés de la situation. Mais c'était aussi un message clair adressés aux autres pays européens : "Si vous mettez trop la pression, la Grèce sera déstabilisée politiquement et cela ne sera bon pour personne."

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