"Une Europe sans la Grèce aurait été comme un enfant sans certificat de naissance", a dit l'ancien président français, Valéry Giscard d'Estaing, s'exprimant sur le rôle de l'Europe dans la crise économique en Grèce, joignant ainsi sa voix à celles qui militent pour une solidarité européenne en faveur de la Grèce, dont l'ancien ministre socialiste et ex-maire du 11e arrondissement de Paris Georges Sarre et le député suisse Josef Zisyadis.
Sous le titre "L'Union européenne n'a pas accompli son devoir dans la crise grecque", Valéry Giscard d'Estaing, estime dans le journal de Genève Le Temps que "ce n'est pas le rôle du Fonds monétaire international (FMI) de résoudre la crise grecque. Cette responsabilité incombe à la zone euro", souligne l'ancien président français, qui ne ménage pas ses critiques face au "très préoccupant manque de solidarité des dirigeants européens face aux graves problèmes de l'un des pays membres de l'Union monétaire", bien qu'en observant que si cela "peut faciliter la présentation du dossier" devant l'opinion publique allemande, particulièrement réticente à secourir financièrement Athènes, tant mieux, mais le rôle du FMI doit en rester là.
"Une Europe sans la Grèce aurait été comme un enfant sans certificat de naissance", insiste en outre l'ancien président français, qui fait référence à l'héritage culturel laissé par les penseurs, poètes, philosophes ou encore dramaturges grecs qui ont forgé les bases de notre culture.
"Si l'Union européenne n'a pas accompli son devoir, c'est parce qu'elle n'a pas de dirigeants investis dans la démarche européenne", déplore M. Giscard d'Estaing, pour noter dans la foulée que "lorsque les chefs d'Etat et de gouvernement reviennent d'une réunion, on ne leur demande pas ce qu'ils ont fait pour faire avancer l'Europe, mais ce qu'ils ont obtenu pour leur pays".
Dans un autre journal suisse, le député suisse d'origine grecque Josef Zisyadis déplore le manque de solidarité européenne à la Grèce. M. Zisyadis, président du groupe parlementaire d'amitié gréco-suisse, a souligné la gravité de la situation en Grèce, mais aussi pour toute l'Europe, dans des déclarations parues vendredi dans un dossier du journal de Lausanne 24 heures.
"Même l'idée de la solidarité européenne est assassinée", déplore M. Zisyadis, pour expliquer que nous parlons aujourd'hui de la Grèce, demain peut-être de l'Espagne et du Portugal. "La solidarité entre le Nord et le Sud ne fonctionne plus désormais. S'il n'y a pas de solution afin que la Grèce sorte rapidement de la crise, le débat en Suisse sur l'UE va mourir pour les 20 prochaines années. Pourquoi appartenir à une Union, s'interroge-t-il, qui laisse ses membres tomber? Je comprends la colère des Grecs".
Enfin, à Paris, Georges Sarre, ancien Ministre, membre honoraire du Parlement, Conseiller de Paris et Secrétaire National du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a adressé cette semaine une lettre aux vingt maires d’arrondissement de Paris, leur suggérant un geste symbolique de solidarité avec la Grèce : hisser le drapeau grec sur chaque Mairie, pendant la période de tourmente financière.
"J’ai la conviction que les Grecs de France, ceux de Grèce bien sûr, et le monde entier, verraient dans ce geste symbolique, qui pourrait faire des émules, un signe de solidarité et un motif de fierté qui compterait pour eux. Et Paris pourrait s’enorgueillir de ce geste", écrit M. Sarre.
Expliquant que les causes de la situation actuelle peuvent être appréciées diversement, en fonction de la sensibilité politique de chacun, M. Sarre estime néanmoins que "en particulier, les demandes de mesures de rigueur qui l’accompagnent, et que nous pouvons considérer diversement selon nos convictions politiques, sont non seulement autant de sacrifices demandés au peuple grec, mais encore autant d’ingérences dans sa souveraineté -qu’on les juge légitimes ou non".
i-GR