Le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, a présenté mardi le nouveau projet de loi fiscale ainsi que les décisions prises pour redresser l'état des finances publiques de la Grèce, marquées principalement par le gel des revenus des hauts cadres du gouvernement et des grandes administrations publiques, des Entreprises d'utilité publique (DEKO), une réduction drastique des bonus et primes.
Les décisions annoncées collent au plus près des exigeantes de l'Union européenne. Ainsi, pour tous les fonctionnaires à tous les échelons, il n'est prévu aucune revalorisation de salaire - sauf celle due à l'ancienneté -, seules les retraites jusqu'à 2.000 euros bénéficieront d'une hausse de 1,5%.
Aucun recrutement par ailleurs ne sera autorisé en 2010, à l'exception limitée des services de santé, dans l'enseignement et les forces de sécurité, alors que par la suite, il est prévu le recrutement d'un employé pour le départ à la retraite de 5 personnes.
Comme l'a indiqué M. Papaconstantinou, il sera mis en place un "Comité pour les revenus", auquel participeront des représentants des syndicats, principalement l'Union des fonctionnaires (ADEDY), pour élaborer une grille unique des salaires, informant que progressent normalement aussi les préparatifs pour la création d'une "Autorité unique des paiements" à partir du ministère pour tous les salariés.
L'ensemble du secteur public sera en grève générale mercredi à l'appel de l'ADEDY. Si le métro à Athènes devait fonctionner correctement afin de permettre aux grévistes de se rentre au rassemblement prévu place Clafthmonos, les trains de banlieu et de grandes lignes devraient risquent de connaître de sérieuses perturbations. A l'aéroport d'Athènes où les contrôleurs aériens seront en grève, la plupart des vols ont été annulés mercredi. Les écoles et universités seront fermées, les hôpitaux ouverts avec le personnel d'astreinte. Les employés des mairies, des préfectures et des diverses caisses sociales participent à la grève.
Principales dispositions du projet de loi fiscal
Tous les contribuables bénéficieront d'un montant non imposable de revenus à concurrence de 12.000 euros, et au-delà de ce montant les nouveaux coefficients d'imposition sont de 18% pour des revenus allant de 12.001 à 16.000 euros, de 24% de 16.001 à 22.000 euros, de 32% de 22.001 à 26.000 euros, de 36% de 32.001 à 40.000 euros, de 38% de 40.001 à 60.000 euros et de 40% pour 60.000 euros et plus.
Selon des données annoncées mardi par le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, tous les revenus provenant de n'importe quelle source seront totalisés pour être ensuite imposés, alors que sont supprimés tous les abattements fiscaux concernant les salariés ainsi que les coefficients spéciaux d'imposition pour certaines professions, exception faite de certains groupes sociaux sensibles, mais toujours en tenant compte le niveau des revenus.
Par ailleurs, une taxe annuelle d'imposition des grandes fortunes immobilières est instaurée, avec un coefficient de 0,1% pour les fortunes allant de 400.001 à 500.000 euros et une imposition progressive jusqu'à 800.000 euros, le coefficient étant de 1% au-delà.
Enfin, la fortune immobilière de l'Eglise est imposée au même titre et de la même façon que les personnes morales de droit public à but non lucratif.