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Réforme de la protection sociale en Grèce : l'opposition obtient un référendum, le gouvernement fait voter la loi.

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Par iNFO-GRECE,

La forte mobilisation dans la semaine des centrales syndicales n'aura abouti qu'à une demande de référendum de l'opposition - y compris le parti traditionaliste de droite LAOS - qui a tout l'air d'un dernier mouvement désespéré, puisque le gouvernement est résolu à promouvoir la reforme sur la protection sociale en l'état, et dont une partie a déjà été votée par le parlement jeudi et vendredi.


La discussion parlementaire en séance plénière sur le projet de loi de réforme de la protection sociale s'est achevée à l'aube vendredi, avec le vote du dernier chapitre prévoyant notamment des mesures contre l'évasion fiscale, une modification du statut des médecins appartenant à l'IKA (IKA-TEAM), appellation du régime général de la sécurité sociale grecque, et enfin la création d'un registre national de sécurité sociale (AMKA).


Les députés socialistes et communistes ont abandonné l'hémicycle pour protester contre les méthodes du gouvernement.

Les députés se sont ensuite prononcés par un vote à appel nominal, les députés de la majorité ont voté en faveur du texte (151), les députés présents de SYRIZA ont voté contre (13), alors que tous les autres partis avaient quitté précédemment l'hémicycle pour protester contre le mode de déroulement du débat et du vote, le président du PASOK, Georgios Papandreou, dénonçant le "musellement brutal du parlement".

Le vote sur l'ensemble du projet de loi sur la réforme, n'interviendra finalement que mercredi prochain.

Devant une opposition criant victoire pour ce report, le président du Parlement, Dimitris Sioufas, a déclaré qu'il n'y avait aucun lien avec le fait que les partis de l'opposition aient invoqué le recours à l'art. 104 du règlement du Parlement, qui impose qu'en cas d'amendement gouvernemental du projet lors de la discussion parlementaire, le vote global de la loi ne puisse intervenir qu'après un délai d'au moins 24 heures.

Les ministres de l'Intérieur et le l'Emploi, respectivement M. Pavlopoulos et Mme Palli-Pétralia, ont affirmé qu'aucun amendement n'était intervenu nécessitant l'application de cet article.

Le report à mercredi entraîne également celui du débat parlementaire sur la proposition des partis de l'opposition d'organiser un référendum sur la loi en cause en application de l'art. 44&2 de la Constitution.

Le referendum avait été demandé par le président de la droite traditionaliste, LAOS, Georgios Karatzaferis, mais il aura fallu que la demande soit reformulée par la gauche radicale, SYRIZA (ex-Synaspismos), pour que les autres partis de l'opposition y suivent.

Le député du PASOK (socialistes) de la 1ère circonscription de Thessalonique, Evanghelos Vénizélos, et candidat malheureux à la présidence du parti en novembre dernier, a toutefois critiqué le président du SYRIZA de s'être trop hâté, car, a-t-il déclaré, il aurait fallu avoir avant des concertations des partis, avec le KKE (communistes) aussi, "afin de ne pas faire apparaître (...) le LAOS donner une solution à une initiative de grande importance".

Finalement, grâce à l'apport des voix du LAOS, les 3/5es des députés requis par l'article 44&2 de la constitution pour présenter une demande d'organisation d'un référendum sur la question de la protection sociale a été réunie.

La veille, la Confédération générale des Travailleurs de Grèce (GSEE) s'était déclarée en faveur de la proposition "pour la tenue d'une référendum législatif, où les syndicats seront au premier plan" et avait appelé les députés de tous les partis de soutenir cette proposition.

Caramanlis : l'avenir sera sombre si nous n'entreprenons pas les réformes nécessaires

Le premier ministre, Costas Caramanlis, prenant la parole vendredi lors du débat parlementaire extraordinaire sur les droits à l'éducation et à la culture de la jeunesse demandé par le KKE, a déclaré faisant clairement référence au vote de la réforme de la protection sociale, que "nous ne recherchons pas à faire bonne impression de façon éphémère, et aucun coût politique passager ne nous fait peur puisque nous avons la certitude que tout ce que nous faisons est pour le bien de la collectivité" et noté que "l'avenir sera sombre si nous n'entreprenons pas les réformes nécessaires".

Evoquant la question du chômage qui touche particulièrement les jeunes et en particulier sa prétendue augmentation, le premier ministre a cité les chiffres afin que "la réalité démente tout critique", le taux de chômage ayant atteint les 8,3% soit le taux le plus faible des 15 dernières années. M. Caramanlis a cependant reconnu que le chômage reste le plus grand problème social du pays et l'objectif prioritaire de la politique gouvernementale, qui continuera à financer sur fonds publics ou communautaires les programmes de développement de l'emploi.

Quant à l'éducation, le premier ministre a rappelé que la Grèce détient "le record mondial du nombre d'étudiants à l'étranger" et dénoncé, qu'en portent la responsabilité ceux qui refusent catégoriquement, et sans aucune logique, la révision de la Constitution et plus particulièrement celle de l'art.16 qui interdit toute initiative privée dans le domaine universitaire.

M. Caramanlis a également annoncé le dépôt dans les prochains jours à la commission parlementaire compétente du plan national de lutte contre la drogue axé sur la prévention, le développement de nouvelles structures thérapeutiques mais aussi des mesures en faveur de la réinsertion des anciens toxicomanes dans la société et la vie active.

Le premier ministre a répété que face à la pérennité des problèmes, "nous choisissons les changements et les réformes".

Sur le front des grèves

Nouvelle grève de 24h à la Banque de Grèce vendredi

La Fédération des employés de banques (OTOE) a annoncé jeudi une nouvelle grève de 24h vendredi à la Banque de Grèce, en réaction au projet de loi sur la réforme de la sécurité sociale.

Selon le communiqué relatif, l'OTOE contiunuera ses mobilisations combatives dans le but "d'annuler dans la pratique la politique anti-sécurité sociale du gouvernement et pour une solution unique de la sécurité sociale chez les banques avec garantie des droits".

Enfin, l'OTOE se déclare en faveur "de la proposition d'organisation d'un référendum, afin que le peuple s'exprime sur cette question sociale cruciale".

Les électriciens suspendent leur grève

Le conseil d'administration du syndicat des travailleurs à l'Electricité de Grèce GENOP-DEH a décidé jeudi à l'unanimité la suspension de leur grève.

La GENOP-DEH a décidé la poursuite des mobilisations pour la sécurité sociale sous d'autres formes, ainsi que de saisir la justice contre la loi, après son vote.

Fin de la grève du ramassage des ordures ménagères

La Fédération des travailleurs des services municipaux de nettoyage (POE-OTA) a décidé après plus d'une semaine de grève du ramassage des ordures dans les rues d'Athènes de mettre fin à leur mouvement à partir de jeudi minuit.

i-GR/ANA-MPA

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