Aucun progrès n'a eu lieu sur la question du nom de la FYROM lors de la reprise des discussions entre Athènes et Skopje qui a eu lieu jeudi à Manhattan, NY, dans le bureau du médiateur spécial du Secrétaire général des Nations unies, Matthew Nimetz. Skopje n'entend faire aucune concession, persistant à un règlement bilatéral de la question alors qu'Athènes tient à un engagement international. A l'issue de l'entrevue, qui a duré deux heures et demie, M. Nimetz a annoncé sa visite "dans un proche avenir" à Athènes et Skopje pour des contacts avec les gouvernements respectifs.
Dans des déclarations à l’issue de la rencontre de l’officiel de l’ONU avec les représentants des deux pays, Adamantios Vassilakis et Nicolas Dimitrov, M. Nimetz a informé avoir remis à ses deux interlocuteurs des rapports contenant des critères sur la question du nom dans le but d’être étudiés par les deux parties.
Le représentant de la Grèce, l'ambassadeur Adamantios Vassilakis, a déclaré que cette rencontre a été "honête" et a eu lieu dans "une très bonne ambiance amicale", informant la presse que "chaque partie a soumis ses propositions que vous connaissez déjà".
M. Vassilakis a poursuivi en soulignant que "cette rencontre aujourd'hui sera l'incitation pour les deux parties de penser et de programmer leurs futures actions", alors qu'interrogé par un journaliste, il a estimé "je ne pense pas qu'il y ait une coïncidence complète des points de vue, ce qui est certain toutefois c'est que les deux [parties] souhaitent une solution mutuellement acceptable".
A la question si cette rencontre avait été différente des précédentes, M. Vassilakis a noté des "améliorations", insistant encore une fois sur le fait que Athènes et Skopje souhaitent un règlement.
De son côté, le représentant de la FYROM, l'ambassadeur Nicola Dimitrov, a caractérisé d'"utile" la visite du médiateur spécial de l'ONU, M. Nimetz, dans les deux capitales, ajoutant que "la Grèce en tant que membre de l'OTAN et de l'UE est un allié de Skopje et nous aspirons à de bonnes relations et c'est pourquoi nous essayons de dépasser le dernier différend qui reste entre nous".
"Nous considérons le nom [de notre pays] comme moyen de reconnaissance de notre identité nationale, mais aussi comme garantie de la stabilité dans toute la région. Nous sommes souples concernant notre communication bilatérale avec la Grèce, mais insistons sur notre position quant au nom, puisque nous avons le droit d'utiliser, au plan international, notre nom constitutionnel", a dit M. Dimitrov avant d'annoncer que "nous ne pouvons pas avoir des résultats concrets après chaque rencontre et nous devons continuer à être en contact".
L'accord intérimaire signé entre les deux pays le 13 Septembre 1995, sous l'autorité des Nations Unis, engage les deux parties à poursuivre les négociations pour trouver un accord sur le nom définitif de l'Ancienne république yougoslave de Macédoine.
A noter que le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, se rendra à Berlin mercredi où elle s'entretiendra avec son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier. Auparavant, elle sera lundi et mardi à Londres pour des entretiens avec son homologue britannique, David Miliband, axés sur les relations politiques et économiques bilatérales, les développements au sein de l'UE, la question chypriote, l'orientation européenne de la Turquie, le Kosovo, tandis qu'elle présentera les positions de la Grèce sur la question de l'appellation de la FYROM.
Entre les deux voyages, est attendu le rapport de la Commission européenne sur les progrès de la FYROM en vue de son adhésion à l'Union européenne. Un rapport qui selon des informations s'annonce particulièrement défavorable pour ce pays. Mais il n'est pas certain qu'un tel avis, reculant l'échéance de l'adhésion de la FYROM à l'UE, fasse le jeu d'Athènes qui espère se servir de l'adhésion de Skopje dans les instances internationales pour faire pression. Quoique l'intransigeance de Skopje pourrait bien pousser Athènes à exercer son droit de veto. Prochaine échéance avril 2008 avec l'adhésion de la FYROM à l'OTAN. A moins qu'entre temps, le jeune pays qui fêtera ses 17 ans, englué dans la compétition entre des communautés slaves, bulgares et albanaises qui ne peuvent se voir, n'atteigne jamais l'âge de al majorité.
i-GR/ANA-MPA