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Les Grecs pour un règlement pacifique des relations greco-turques

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Par iNFO-GRECE,

En prenant position la semaine dernière pour un recours à la Cour Internationale de Justice (CIJ) sur les différends greco-turcs, l’ex-président de la République, Costis Stephanopoulos, a ouvert un débat public sur la question resté jusqu’ici affaire des spécialistes. Un sondage ce week-end indique qu’une large majorité de Grecs y est favorable, tandis que dans une nouvelle intervention M. Staphanopoulos nuance sa position.


66% des Grecs se prononcent pour un règlement diplomatique des questions en suspens dans les relations greco-turques, indique un sondage de Metron Analysis réalisé pour le compte du quotidien du dimanche To Thema sur un échantillon national de 800 personnes interrogées par téléphone entre le 30 mai et 1er juin, alors qu'un Grec sur 2 considère que le gouvernement doit continuer à soutenir l'optique européenne de la Turquie.

Par ailleurs, 50,5% des personnes interrogées se disent en faveur d'un referendum sur la question d'un recours à la CIJ de La Haye, 43,8% estimant qu'une telle décision relève du gouvernement.

Sur l'agenda des questions qui pourraient être discutées à La Haye, la délimitation du plateau continental vient en tête de liste (63,7% pour 26,2% contre), une grande majorité (54,7% ) refusant d'y inclure la question de la démilitarisation des îles de l'Egée orientale. Une majorité relative refuse également la discussion sur le statut des petits îlots en Egée (48,7% pour 46,3%), l'extension de l'espace aérien national (46,4% pour 43,8%), l'extension des eaux territoriales (46,2% pour 45,1%).

Sur la question du soutien de la Grèce à l'optique européenne de la Turquie, le sondage de Metron Analysis indique un taux de 50,8% d’opinions favorables contre 43%, alors qu'à la question, si la Grèce, dans un contexte de provocations turques, doit insister encore sur un règlement diplomatique, 73,4% disent oui, 20,5% demandent de répondre de façon analogue, et 1,2% de répondre dynamiquement.

51,3% des interroges considèrent que la tension en Egée sert les intérêts de la Turquie, 1,8% la Grèce, 6,4% les deux pays, et 37,1% aucun des deux.

A la question quel est le gouvernement ayant eu la politique la plus efficace face à la Turquie, 37,9% citent celui d'Andreas Papandreou, 16,8% celui de Constantin Caramanlis (oncle de l’actuel Premier ministre), 9,1% celui de Costas Simitis, 1,9% celui de Constantin Mitsotakis, et enfin 7,5% celui du gouvernement actuel.

Toutefois, entre le premier ministre, Costas Caramanlis, et le président du PASOK, Yorgos Papandreou, 40,3% se disent avoir plus confiance dans le premier en ce qui concerne la gestion des relations greco-turques, seuls 28,8% désignant le chef du principal parti de l'opposition. 25% ne choisissent pas, 4,6% ne répondent pas à cette question.

Nouvelle intervention de M. Stephanopoulos dans la presse

L'ancien président de la République, Costis Stephanopoulos, dans un nouvel article publié dimanche dans Kathimerini, a jugé que sa première intervention avait enclenché cette semaine une réflexion "raisonnable" sur les questions demeurant en suspens dans les relations greco-turques, caractérisant d'"utile" l'expression d'avis pour ou contre sur la proposition "générale" qu'il avait faite dimanche dernier sur un recours à la Cour internationale de Justice de La Haye.

"L'idée fondamentale de mon article est de trouver une solution pour tous les différends greco-turcs, afin de rétablir le calme dans les relations des deux pays", estime M. Stephanopoulos, ajoutant que "c'est seulement lorsque nous proposerons un recours à La Haye sur tous les différends que la Turquie sera obligée de reconnaître la compétence de la Cour, ce qu'elle évite de faire jusqu'à présent".

M. Stephanopoulos a tenu à préciser qu'il n'avait pas proposé que la Grèce prenne l'initiative de saisir la CIJ au sujet des dites "zones grises", n'écartant pas toutefois que la Turquie aurait la possibilité de le faire, alors qu'il a insisté surtout sur la question de la démilitarisation des îles de l'Egée orientale, une proposition diversement dans les milieux politiques cette semaine et qui a fait réagir vigoureusement le ministre de la Défense, Evanghelos Meimarakis. M. Stephanopoulos a expliqué qu'il avait parlé de saisir la CIJ sur les îles sans faire mention de leur démilitarisation. "La militarisation des îles est nécessaire en cas de menaces", a-t-il précisé.

Revenant sur le sens de sa double intervention, objet de nombreuses critiques, l'ancien chef de l'Etat explique que "[sa] proposition ambitionne d'éviter non seulement la guerre mais un incident a chaud. Mon patriotisme et ma raison restent intacts et non affectés par les observations qui ont été faites a mon article", conclut M. Stephanopoulos.

i-GR/ANA-MPA

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