Le procureur du tribunal de 1ere instance, Nicos Degaïtis, a fait sensation en citant dans son rapport, qui sera transféré à un juge d'instruction, la présomption d'implication de deux cadres en exercice des Services nationaux de Renseignements (EYP) dans l'affaire de l'enlèvement de ressortissants pakistanais. Une trentaine d’immigrés Pakistanais soutiennent depuis un an en Grèce qu’ils avaient été enlevés et interrogés par des services secrets grecs et britanniques en juillet 2005 à la suite des attentats de Londres. Les gouvernements grec et britannique avaient nié à l’époque toute implication dans l’affaire.
Les allégations des ouvriers pakistanais avaient été reprises par le quotidien britannique Observer en début d’année qui ajoutait des témoignages d’officiers du Foreign Office confirmant la présence d’agents du MI6 (services secrets britanniques) lors des interrogatoires. Jack Straw, à l’époque ministre des Affaires étrangères, avait démenti l’implication des ses services secrets et avait qualifié les révélations des journaux grecs de produits de l’imagination.
Soutenus par des organisations de l’extrême gauche et par le parti de Synaspismos, les Pakistanais ont maintenu les accusations et dénonçaient des tentatives de certains de leurs compatriotes proches de l’Ambassade du Pakistan à Athènes de les faire retirer leurs plaintes moyennant finances.
Interpellé en janvier dernier par le président de Synaspismos (gauche radicale, opposition), Alekos Alavanos, a propos de cette affaire le Premier ministre, M. Costas Caramanlis, avait dit que le gouvernement ne connaissait rien de ces enlèvements et qu'en aucun cas il y ait pu avoir participation de services grecs. En revanche, le gouvernement grec a reconnu avoir interpellé et procédé à des interrogatoires d’immigrés pakistanais mais dans le cadre des procédures légales et notamment la nuit du Nouvel An où l’Ambassade des Etats-Unis à Athènes craignait un attentat terroriste contre ses locaux.