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Premier remaniement ministériel du gouvernement Caramanlis

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Par iNFO-GRECE,

Longtemps attendu et murmuré en coulisses, le premier remaniement du gouvernement Caramanlis a été annoncé ce mardi midi par le porte-parole du gouvernement, le ministre d'Etat Théodore Roussopouos. Il s'agit du premier remaniement depuis l'arrivée de la droite au pouvoir en mars 2004, le changement le plus important, bien qu'attendu, étant l'arrivée au ministère des Affaires étrangères du maire d'Athènes, Dora Bakoyannis, alors que le secrétaire de la ND, Evangelos Meimarakis, devient ministre de la Défense (Lefteris Zagoritis prenant sa place à Nea Dimokratia), Georges Voulgarakis, ministre de l'Ordre public, assumant le portefeuille de ministre de la Culture à la suite de Costas Caramanlis. L'état major économique reste, lui, inchangé.

Le nouveau gouvernement se compose de 19 ministres et 9 secrétaires d'Etat. Le nombre des ministères reste inchangé, tandis que 6 secrétariats d'Etat sont supprimés.

Les ministres sortants sont Spilios Spiliotopoulos (Défense), Petros Molyviatis (Affaires étrangères), Panagiotis Panagiotopoulos (Emploi), Nikitas Kaklamanis (Santé) et Nicos Tsiartsionis (Macedoine-Thrace), les secrétaires d'Etat sortant étant MM. Scandalakis (AE), Salagoudis (Développement), Angelopoulos (Emploi), Tatoulis (Culture) et Liaskos (Tourisme).

 

Parmi les sortants, le ministre de la Santé, Nikitas Kaklamanis, quitte le gouvernement pour être candidat à la mairie d'Athènes en octobre prochain, tandis que parmi les arrivants, une place particulière a été aménagée pour le député Ioannis Kefalogiannis qui devient conseiller auprès du Premier ministre, M. Caramanlis ayant souhaité rendre hommage à sa longue carrière politique.

Outre les arrivées et sorties avec chacune ses "surprises" attendues, le fait marquant du remaniement est le maintient de l'état major de l'économie avec le maintien des ministres de l'Economie et des Finances, Georges Alogoskoufis, du Développement Dimitris Sioufas, et de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et des Travaux Publics, Georgios Souflias, ainsi d'Evanghelos Bassiakos à l'Agriculture.

Intervenant en plein scandale des écoutes téléphoniques illégales et avant la reforme constitutionnel qui doit libéraliser le secteur public, notamment celui de l'éducation et des entreprises publiques, le nouveau gouvernement se veut une nouvelle impulsion qui doit assurer l'avance de Nea Dimokratia sur l'opposition jusqu'aux prochaines élections. A court terme, l'annonce du remaniement devrait détourner l'attention du scandale des écoutes téléphoniques qui commençait à se retourner contre le gouvernement qui l'a dévoilé la semaine dernière en voulant jouer la transparence, mais avec… 11 mois de retard. Aussi, cette nouvelle composition issue en partie d'un jeu de chaises musicales, décèle aussi des indices sur la stratégie de verrouillage de M. Caramanlis de ses principaux adversaires au sein du parti conservateur en leur confiant des portefeuilles-clés qui ne peuvent être assurés que dans une infaillible solidarité avec le Premier ministre.

Il en va-t-ainsi de Dora Bakoyannis, fille de l'ancien Premier ministre et président honoraire de Nea Dimokratia, Constantinos Mitsotakis, principale personnalité de la droite actuellement reconnue unanimement pour sa compétence exercée avec énergie à la tête de la mairie d'Athènes, disposant de plus de l'atout de la jeunesse, tout comme M. Caramanlis. Très appréciée à l'étranger, l'arrivée de Mme Bakoyannis au ministère des Affaires étrangères devrait dynamiser l'image de la Grèce qui commençait à pâtir quelque peu de la diplomatie certes efficace mais un peu vieille école de Petros Molyviatis alors que dans les affaires internationales l'agressivité est aujourd'hui de plus en plus affichée comme une qualité.

Dans le même ordre d'idées, le secrétaire général de Nea Dimokratia, Evangelos Meïmarakis, qui a souvent affiché l'indépendance du parti par rapport au gouvernement, arrive au ministre de la Défense à la place de Spilios Spiliotopoulos.

Ni M. Molyviatis, ni M. Spiliotopoulos ne trouvent un autre portefeuille dans le gouvernement. Leur réemploi avait été une des causes du retard du remaniement. Annonçant la composition du gouvernement, le porte-parole, Théodore Roussopoulos, a expliqué que le ministre des Affaires étrangères, Petros Molyviatis, contacté il y a quelques jours par le Premier ministre avait exprimé une nouvelle fois son désir de se retirer de la vie politique après 50 ans de présence politique. M. Caramanlis, a dit M. Roussopoulos, a demandé que lui soit transmis ses remerciements et ses félicitations pour l'immense tache accomplie au ministère des Affaires étrangères dans une période particulièrement difficile.

L'ex-président de "Eleftheroi polites" et brebis galeuse de Nea Dimokratia, rentré dans les rangs en revenant à sa famille politique de départ, Dimitris Avramopoulos, quitte le ministère tranquille du Développement touristique qui lui a permis de faire 10 fois le tour du monde pour celui plus sensible et risqué de la Santé. C'est l'ex ministre-adjoint à la Culture qui prend la charge du Tourisme où elle devrait y apporter son expérience et ses relations acquises durant les Jeux Olympiques d'Athènes dont le ministère de la Culture avait la tutelle.

Et c'est justement à la Culture qui a lieu la principale surprise du remaniement. L'éloignement du contesté Petros Tatoulis, que ses anciens camarades gauchistes des milieux culturels n'attendaient pas pardonner son ralliement à la droite, ne s'arrangera probablement pas avec l'arrivé de l'ex-ministre de l'Ordre public, Giorgos Voulgarakis. Mais au delà des symboles, il restera à juger l'œuvre dans ce nouveau ministre qui dans son précédent poste a eu un parcours sans faute.

Les membres du nouveau gouvernement prêteront serment à 10h mercredi devant le président de la République, Carolos Papoulias, un jour après l'annonce par le ministre d'Etat et porte-parole du gouvernement, Théodore Roussopoulos, de la nouvelle composition ministérielle, alors qu'à 12h le conseil des ministres se réunira sous la présidence du Premier ministre, Costas Caramanlis. Par ailleurs, M. Caramanlis devrait s'exprimer à la télévision mardi soir à 20h15.

Dans les partis de l'opposition, les réactions ont été plutôt tièdes, estimant que le remaniement ministériel ne concerne que des changements de personnes et non de politiques, le PASOK parlant de "coup d'épée dans l'eau", le KKE que "les politiques antipopulaires ne se remanient pas", et Synaspismos relevant pour sa part "une redistribution des cartes à jouer".

Le porte-parole du PASOK, Nicos Athanassakis, a vu dans ce remaniement la manifestation encore une fois de "l'impuissance et immobilité du gouvernement", de l'absence de coordination entre ministres, observant que le gouvernement "fonctionne seulement du point de vue médiatique pour désinformer, tromper et se décharger de ses responsabilités".

Le KKE dans son communiqué souligne que "les changements de personnes dans le gouvernement ont visé à ce que les choix stratégiques de la ploutocratie soient plus efficaces et matérialisés, pour que les reformes réactionnaires soient applicables de plus en plus", alors que pour Synaspismos, son président, Alekos Alavanos, a estimé que "pour que ce remaniement ait un sens, il faudrait que le gouvernement change de positions" en ce qui concerne le chômage, le coût de la vie, les libertés démocratiques.

COMPOSITION DU GOUVERNEMENT

PREMIER MINISTRE Costas Caramanlis

MINISTERE DE L'INTERIEUR, DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE ET DE LA DECENTRALISATION

  • Ministre : Procopis Pavlopoulos
  • Secretaire d'Etat : Apostolos Andreoulakos
  • Secretaire d'Etat : Athanassios Nakos

MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES

  • Ministre : Georges Alogoskoufis
  • Secretaire d'Etat : Christos Folias
  • Secretaire d'Etat : Antonis Bezas
  • Secretaire d'Etat : Petros Doukas

MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES

  • Ministre : Dora Bakoyannis
  • Secretaire d'Etat : Evripidis Stylianidis
  • Secretaire d'Etat : Ioannis Valinakis
  • Secretaire d'Etat : Théodore Kassimis

MINISTERE DE LA DEFENSE

  • Ministre : Evangelos Meimarakis
  • Secretaire d'Etat : Vassilis Michaloliakos
  • Secretaire d'Etat : Ioannis Lambropoulos

MINISTERE DU DEVELOPPEMENT

  • Ministre : Dimitris Sioufas
  • Secretaire d'Etat : Anastassios Nerantzis
  • Secretaire d'Etat : Ioannis Papathanassiou

MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT, DE L'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DES TRAVAUX PUBLICS

  • Ministre : Georges Souflias
  • Secretaire d'Etat : Stavros Kalogiannis
  • Secretaire d'Etat : Themistoklis Xanthopoulos

MINISTERE DE L'EDUCATION ET DES CULTES

  • Ministre : Marietta Giannakou
  • Secretaire d'Etat : Georges Kalos
  • Secretaire d'Etat : Spyros Taliadouros

MINISTERE DU TRAVAIL ET DE LA PROTECTION SOCIALE

  • Ministre : Savvas Tsitouridis
  • Secretaire d'Etat : Gerassimos Giakoumatos

MINISTERE DE LA SANTE ET DE LA SOLIDARITE SOCIALE

  • Ministre : Dimitris Avramopoulos
  • Secretaire d'Etat : Athanassios Giannopoulos
  • Secretaire d'Etat : Georges Constantopoulos

MINISTERE DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE ET DES ALIMENTS

  • Ministre : Evanghelos Bassiakos
  • Secretaire d'Etat : Alexandre Kondos

MINISTERE DE LA JUSTICE

  • Ministre : Anastassios Papaligouras

MINISTERE DE LA CULTURE

  • Ministre : Georges Voulgarakis
  • Secretaire d'Etat : Georges Orfanos

MINISTERE DES TRANSPORTS ET DES COMMUNICATIONS

  • Ministre :Michalis Liapis

MINISTERE DE L'ORDRE PUBLIC

  • Ministre : Vyron Polydoras

MINISTERE DE LA MARINE MARCHANDE

  • Ministre : Manolis Kefalogiannis

MINISTERE DU DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE

  • Ministre : Fani Palli-Petralia

MINISTERE DE MACEDOINE-THRACE

  • Ministre : Georges Kalantzis

MINISTERE DE L'EGEE ET DE LA POLITIQUE INSULAIRE

  • Ministre : Aristotelis Pavlidis

MINISTRE D'ETAT, porte-parole du Gouvernement :

  • Théodore Roussopoulos
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