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En marche vers les élections anticipées en Grèce. Simitis se retire au profit de Papandreou

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Par iNFO-GRECE,

Comme annoncé depuis une semaine, le Premier ministre Costas Simitis, après s'être entretenu avec son ministre des Affaires étrangères, Georgios Papandreou, mardi soir, il s'est rendu mercredi matin au palais présidentiel pour informer le Président de la Démocratie hellénique Costis Stéphanopoulos des évolutions en cours dans la direction du parti gouvernemental. Ensuite M. Simitis a présidé une réunion commune du Conseil ministériel restreint et du Comité exécutif du PASOK (parti socialiste grec). Vers midi, il annonçait sa décision de passer le relais de la direction du parti et la convocation d'élections pour le 7 mars.


M. Simitis, qui a annoncé sa décision de conserver ses fonctions de chef du gouvernement jusqu'au lendemain des législatives, a précisé que le Comité Central du PASOK se réunira jeudi pour finaliser les détails des procédures de succession. Le CC convoquera un congrès extraordinaire du parti pour élire le nouveau président.

M. Simitis n'a pas cité expressément le nom de Georgios Papandreou mais il a laissé clairement se dessiner son profil en faisant référence à des cadres qui ont de l'expérience, qui ont géré de grands dossiers avec succès, qui bénéficient de l'acceptation de la base et ont une bonne image auprès de l'opinion publique internationale, comme cela a été prouvé au cours de la présidence grecque de l'Union Européenne.

En outre, dans une Déclaration à la Nation, M. Simitis a justifié sa décision de convoquer des élections le 7 mars en soulignant que les développements à venir visant au règlement de la question chypriote et à l'adhésion effective de Chypre réunifiée à l'Union Européenne, le 1er mai prochain, nécessitent un gouvernement fort d'un nouveau verdict populaire.

Dans des déclarations à la presse à sa sortie du Palais Maximou, d'où il a suivi l'intervention télévisée du Premier ministre, M. Papandreou a affirmé que "Costas Simitis procède à un acte caractéristique de son éthique, de sa générosité et de son sens des responsabilités. C'est un défi pour nous tous, a-t-il ajoute, de nous surpasser et de changer. De changer avec respect, avec conviction et avec prudence, en réalisant le renouveau. C'est ainsi que nous remporterons la bataille pour toute la Grèce".

Les réactions dans l'opposition étaient plutôt ironiques, voire sarcastiques. Pour le Président du principal parti de la droite Nea Dimokratia, Costas Karamanlis, il s'agit "de la dernière scène médiatique" de M. Simitis, dont il qualifié le départ de "fuite et d'apologie de l'échec de la politique du Pasok".

A gauche du Passok, l'ancien dissident, président du DHKKI, Dimitris Tsovolas, a dénoncé les méthodes antidémocratiques de M. Simitis "désignant de sa résidence le nouveau dirigeant du PASOK sans tenir compte des organes collectifs et de la base du parti". Selon M. Tsovolas, le "PASOK craint d'être juge par la majorité du peuple grec, qu'il a jeté dans le chômage, la vie chère et l'insécurité en conséquence d'injustices sociales et d'une politique longue de 8 ans sans issue".

Le KKE (parti communiste) et le Synaspimos (communistes reformateurs) ont accueilli les nouvelles de manière extrêmement critique. Pour le KKE, sa Secrétaire générale, Aleka Papariga, a dit que la Grece vit "des heures historiques de frustrations pour les couches populaires, pour tous ceux qui souffrent". Mme Papariga a estimé que Georges Papandreou a été parmi les cadres soutenant le plus durement une politique réactionnaire, une politique néolibérale, et elle s'interroge sur ce que peut offrir le ministre des Affaires étrangères lorsque celui-ci même parle d'une coïncidence des intérêts de la Grèce avec ceux des Etats-Unis. Quant au le président de Synaspismos, Nicos Constantopoulos, il a dit que M. Simitis, et le système de pouvoir qui a appuyé et sanctifie sa politique, font un geste spectaculaire de dernière minute pour changer le climat avec d'autres personnes et rôles, sans toutefois mettre en question les politiques qui ont été la cause des problèmes que connaissent les Grecs.

A Chypre, le porte-parole du gouvernement chypriote, Kypros Chryssostomidis, est resté indifférent à l'insistance sur la question chypriote du Premier ministre grec, affirmant mercredi que le gouvernement chypriote ne s'attend pas a ce que la période préélectorale en Grèce influence à quelque degré que ce soit les efforts en vue de la reprise des concertations sur la question chypriote.

M. Chryssostomidis, qui a indiqué que Nicosie ne commente pas les affaires politiques intérieures en Grèce, a précisé que Chypre souhaite en permanence une coopération exceptionnelle avec le gouvernement grec et toutes les forces politiques du pays afin de rendre possible la reprise des négociations devant mener au règlement du problème politique de l'île.

i-GR/ANA

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