Giannis Papaïoannou (aussi Yannis Papaioannou, en grec Γιάννης Παπαϊωάννου) est un des plus importants compositeurs et interprètes du Laïko et du Rebetiko, un genre de musique grecque développé durant la première moitié du 20e siècle par les réfugiés grecs d'Asie mineur quand ceux-ci furent chassés par les Turcs.
Giannis Papaïoannou est né le 18 janvier 1913 à Kios dans la région de Propontide (actuellement Gemlik en Turquie). Son père, Panagiotis, gagnait plutôt bien sa vie en travaillant sur les bateaux qui faisaient la ligne Kios - Constantinople. Mais le petit Giannis perd son père alors qu'il n'est âgé que de 2 ans et il n'a que 9 ans lorsque survient la Grande Catastrophe, comme les Grecs appellent l'expulsion de la population grecque de l'Asie Mineur et du Pont Euxin après la déroute de l'armée grecque partie à leur libération du joug turc-ottoman.
Avec sa mère et sa grand-mère, ils s'installent sur l'île de Samothrace en Grèce avant de déménager définitivement au Pirée où ils rejoignent le reste de la famille. Le jeune Giannis exerce divers métiers, pêcheur, garagiste, maçon, etc., et pour assouvir sa passion pour le football il joue dans une équipe locale. Blessé lors d'un match, sa mère lui offre une mandoline pour sa convalescence.
Cinq ans plus tard, nous sommes alors en 1933, Giannis Papaïoannou joue pour la première fois dans une taverne, pour ne plus arrêter jusqu'à son dernier jour. Au petit matin du 3 août 1972, il quitte son travail et se dirigeant vers Salamine pour son autre passion, la pêche, un accident de voiture l'arrache à la vie. Il est enterré dans le cimetière de Kalithéa, un faubourg au sud-ouest d'Athènes.
Il fut ami et parrain (dans le sens de la relation familiale) de l'autre grand du Rebetiko, Vassilis Tsitsanis, qui a écrit à sa mémoire "To tragoudi tou Gianni" (La chanson de Yannis). En quarante ans de carrière, Giannis Papaïoannaou a écrit plus de 800 chansons, parmi lesquelles quelques figurent quelques uns des plus grands succès populaires, comme "Kapetan Andrea Zeppo", "I psaropoula", "Faliriotissa", "Vadizo kai paramilo", "Svise to fos na koimithoume", etc.
Ses chansons ont été interprétées - et continuent de l'être - par tous les grands chanteurs grecs, mais aussi chantonnées par tous les Grecs dès que l'ambiance devient un peu festive.