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Pendant que Burns distrait Athènes, Bush s'offre la fête à Tirana

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By iNFO-GRECE,

"La Grèce traverse une période excellente comme membre de l'UE et de l'OTAN, avec stabilité et succès", a affirmé le secrétaire d'Etat adjoint américain, Nicholas Burns, qui s'est déclaré "philhellène" et impressionné par les énormes changements réalisés dans le secteur des infrastructures. M. Burns était chargé de distraire les Grecs pendant que le président américain, Georges W. Bush, de Tirana à Sophia, oeuvrait pour la promotion des intérêts américains et… albanais, pas toujours compatibles avec ceux de la Grèce.

Dans une interview accordée aux journalistes grecs, M. Burns a affirmé que les relations grecoaméricaines sont à un très bon niveau et exprimé son estime tant à l'égard du premier ministre, Costas Caramanlis, dont la position au sujet des Balkans est particulièrement importante pour l'UE, ainsi que du ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, tout en rappelant que par le passé il a entretenu d'excellentes relations avec MM. Simitis, Pangalos et Papandreou.

M. Burns a notamment évoqué la candidature de la FYROM, de la Croatie et de l'Albanie à l'OTAN, alors qu'en ce qui concerne le Kosovo, il a souligné que les Etats-Unis sont impatients d'aboutir à une résolution qui ouvrira la voie à l'indépendance du Kosovo qu'ils comptent promouvoir.

Invité à commenter la position observée par la Grèce sur la question du bouclier anti-missiles, M. Burns a indiqué que "la position de l'OTAN, dont la Grèce fait partie, est positive et constructive", tout en soutenant le caractère défensif des systèmes de missiles et en explicitant qu'ils n'ont pas les possibilités techniques pour être transformés en missiles d'attaque. "Le fait que M. Poutine se soit déclaré favorable à l'installation de ces systèmes en Azerbaïdjan est très positif et signifie qu'il s'accorde sur leur raison d'exister", a-t-il ajouté.

Au chapitre de l'énergie, qui a fait l'objet des concertations de M. Burns avec les dirigeants politiques grecs, le diplomate américain a fait part de son admiration au sujet de l'objectif fixé par le gouvernement grec pour que 20% de l'énergie provienne des sources renouvelables. "Nous estimons qu'au chapitre de l'énergie, l'Europe ne doit pas dépendre seulement d'un seul pays, la Russie, et nous considérons plus productif qu'il existe des sources multiples et des voies alternatives d'acheminement", a-t-il affirmé, tout en évoquant l'oléoduc Bakou-Tbilisi-Ceyhan et les sources d'Azerbaïdjan et du Kazakhstan.

La visite de M. Burns à Athènes s'est clôturé mardi par une rencontre avec le ministre du Développement, Dimitris Sioufas, alors que plus tôt dans la journée M. Burns a été reçu par le premier ministre, Costas Caramanlis, et a rencontré le président du PASOK, Yorgos Papandreou, et le ministre de la Défense, Vanghelis Meïmarakis.

Coopération économique et énergie au centre des entretiens Sioufas-Burns

Les relations économiques entre la Grèce et les Etats-Unis, les perspectives de coopération au développement et d'investissements de sociétés américaines en Grèce, ainsi que les dossiers liés à l'énergie dans la région, ont dominé les entretiens mardi à Athènes du ministre du Développement, Dimitris Sioufas, avec le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé des Affaires politiques et numéro 3 du Département d'Etat, Nicholas Burns.

"J'espère que très prochainement le ministre visitera les Etats-Unis pour de plus amples entretiens avec notre gouvernement. Notre avis est qu'il existe des possibilités majeures de coopération mutuellement bénéfique pour les deux pays", a déclaré M. Burns, qui s'est dit très satisfait de l'échange de vues sur les dossiers de l'énergie.

Etaient présents à cette entrevue le secrétaire général du ministère, Nicos Stephanou, et l'ambassadeur sortant des Etats-Unis en Grèce, Charles Ries.

La question du nom de la FYROM est traitée sous l'égide de l'ONU, selon Athènes

Le porte-parole par intérim du gouvernement, Evanghelos Antonaros, a tranché que la question de l'appellation de la FYROM a lieu sous l'égide de l'ONU, appelé à dire mardi dans son point de presse si la Grèce envisagerait une négociation au niveau bilatéral.

"La recherche d'une solution mutuellement acceptée dans la question de l'appellation de la FYROM a lieu dans le cadre d'une procédure bien précise sous l'égide des Nations unies, avec le coordinateur Matthew Nimetz. La partie grecque a adhéré à la procédure de manière très constructive et attend de l'autre partie de répondre à cette attitude. Nous en restons à cette initiative", a affirmé M. Antonaros.

Pendant ce temps, Bush laboure la frontière Nord

Pendant que M. Burns occupait le terrain à Athènes, le président américain, Georges Bush, clôturait une tournée dans les capitales des pays de l'Europe de l'Est et dans les Balkans par une visite à Tirana (Albanie) et à Sofia (Bulgarie). M. Bush a rappelé la volonté des Etats-Unis d'aboutir à une solution prévoyant l'indépendance du Kosovo, d'une part, et, d'autre part, l'intégration de FYROM (ancienne république yougoslave de Macédoine) à l'OTAN. Le président américain, a insisté que pour les Etats-Unis le nom de la FYROM reste une affaire bilatérale entre Athènes et Skopje.

Des sujets censés heurter la sensibilité philoserbe des Grecs mais, surtout, des déclarations qui court-circuitent les négociations menés sous l'égide de l'ONU pour trouver une appellation définitive communément acceptée par Athènes et Skopje pour la FYROM. Athènes menace, du moins dans ses déclarations à consommation interne, de se servir de son droit de veto en cas d'adhésion de la FYROM à l'Otan sans que la question du nom ne soit tranchée, mais, la présence de M. Burns au même moment à Athènes a permis d'occuper l'espace médiatique et a autorisé M. Bush de distribuer les cadeaux et de jouir insouciant de quelques bains de foule chez les voisins du Nord.

i-GR/ANA-MPA

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