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Romano Prodi à Athènes: la guerre n'est pas inévitable

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By iNFO-GRECE,

Participant aux cérémonies pour le lancement officiel de la Présidence grecque de l'Union Européenne (janvier-juin 2003), le Président de la Commission Européenne Romano Prodi a pu s'exprimer sur la position de l'UE sur la scène internationale lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre grec Costas Simitis ce matin à Athènes, notamment en rapport au comportement d'Irak et de la poursuite de l'élargissement de l'UE dans les Balkans et en Turquie.


Pour une position commune de l'UE

"Les priorités de la Présidence grecque sont aussi celle de la Commission. L'élargissement, l'avenir de l'Europe, la reforme de nos économies, l'immigration une politique plus conséquante dans le Moyen Orient, l'espace Méditerranéen et face à l'Irak sont les grandes défis du moment, mais nous sommes prêts à faire face", a dit M. Prodi. Concernant la situation au Moyen Orient et l'Irak il a soutenu que "la guerre n'est pas et elle ne doit pas être considérée comme un fait inévitable ; nous ferons tout ce qui est possible pour une solution pacifique et je suis certain que l'Union Européenne peut contribuer à la paix en construisant une politique plus solide, une politique des affaires étrangères plus forte."

Abordant dans le même sens, le Premier ministre grec M. Simitis a dit "Nous ne voulons pas la guerre ; l'Union Européenne est dans l'attente de la présentation des conclusions des inspecteurs au Conseil de Sécurité des Nations Unies avant de définir une politique commune de son côté."

M. Simitis a dit qu'il allait consulter les Premiers ministres des pays-membres du Conseil de Sécurité de l'ONU. Quatre pays de l'Uion Européenne font partie du Conseil de Securité, dont deux à titre de membres permanents. Toutefois, M. Simitis a estimé qu'il était trop tôt pour ce prononcer sur la forme que pourrait avoir la position commune de l'UE concernant l'Irak. "Nous discutons et notre but et de parvenir à une position commune, mais il est trop tôt pour dire quand cet accord sera réussi et quelle forme il revêtira, puisque nous n'avons pas encore tous les éléments du problème entre nos mains", a dit M. Simitis, faisant allusion au rapport des inspecteurs de l'ONU. A la question de savoir s'il y avait encore des marges pour la paix, M. Simitis a insisté qu'il était prématuré de faire des hypothèses tant que tous les éléments d'information sur l'état du désarmement et du contrôle des armes nucléaires, biologiques, etc. n'étaient pas disponibles.

L'élargissement de l'UE vers les Balkans et la Turquie

Concernant le rôle des nouveaux pays-membres de l'UE, M. Prodi avait accordé la veille une interview au quotidien Kathimerini où il se déclarait être "très fier que le gouvernement grec mette au sommet des priorités de sa Présidence la question du développement global de l’Europe et non pas seulement celui des états adhérents". M. Simitis a répondu que "dès la signature des traités d'adhésion, ils participeront de droit aux rencontres et discussions ainsi qu'aux prises de décision".

Cependant, au cas où aucun accord ne sera trouvé pour l'unification de Chypre, "l'acquis communautaire" ne pourra être appliqué à la partie nord de l'île, a précisé M. Simitis. "Rien de nouveau concernant la Turquie", a dit de son côté M. Prodi, "Nous suivons de près l'évolution de la situation [en Turquie] à la lumière des critères de Copenhague, lesquels constituent la base de toute décision."

M. Prodi a toutefois différencié sa position de celle de M. Simitis concernant les frontières théoriques de l'Europe, en appelant à un débat sur la définition des frontières de l'Europe. "Il est certain", il a dit, "qu'il existe des limites dans l'élargissement de l'Union Européenne, des frontières géographiques, mais il existe aussi des frontières politiques et culturelles."

"L'élargissement de l'Union européenne", a dit M. Prodi, "ne s'arrête pas à Athènes parce que les portes de l'UE sont ouvertes à long terme à l'ensemble des pays des Balkans". Mais répondant à la question si cet élargissement de l'UE dans les Balkans comprend la Turquie, M. Prodi a répondu "la Turquie n'appartient pas aux Balkans".

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