Rendez-nous la paix !
Les va-t-en-guerre, d’Est en Ouest, sont de sortie, et ils nous mettent bien dans la merde. Le monde entier est dans la merde. Parce que deux vieux croutons refusent de s’asseoir autour d’une table.
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Les va-t-en-guerre, d’Est en Ouest, sont de sortie, et ils nous mettent bien dans la merde. Le monde entier est dans la merde. Parce que deux vieux croutons refusent de s’asseoir autour d’une table.
Il arrive qu’à iNFO-GRECE on se plaigne parfois du traitement que la presse francophone réserve à la Grèce. Un peu normal, n'est-ce pas ? Quand on aime son pays on aimerait n’entendre que du bien. Mais comment pourrait-on se plaindre que les médias d’autres nations soient critiques envers la Grèce quand nous-mêmes nous nous permettons d’être critiques envers notre pays ?
Il est indéniable que la souveraineté populaire est une arme très puissante. C’est pourquoi elle ne devrait pas être confiée à n’importe quelles mains.
L’Europe – si ce n’est le monde – attend, avec impatience et une bonne dose d’anxiété, le résultat des élections législatives qui se déroulent en Grèce ce dimanche 17 juin. En jeu, la capacité de former un gouvernement stable poru sortir le pays de la crise, mais aussi, ce qui importe aux milieux politico-financiers internationaux, le maintien de la Grèce au sein de la zone euro.
Nous, les Grecs, nous avions déjà le roi Otto. Otto Rehaggel, l'entraîneur allemand de l'équipe nationale grecque de football et artisan de la conquête de l'Euro 2004, celui qui d'une équipe insignifiante jusque-là sur le plan international, en a fait le champion d'Europe ; depuis que la crise de confiance internationale envers le gouvernement socialiste de Georges Papandréou a éclaté, nous avons aussi hérité d’une reine, Angela Merkel, qui dicte sa loi à la politique économique de la Grèce.
La Grèce se retrouve de nouveau au centre de l'attention des médias : non pas grâce à une victoire sportive ou à une heureuse surprise au concours de l'Eurovision, mais à cause de l'exploit inouï qu'elle est en passe de réussir, une fois le spectacle terminé : être le premier Etat de l'Histoire contemporaine à se déclarer en faillite ! Et, si ce n'était pas vrai ?
A la veille des élections d'octobre dernier, nous publiions un éditorial intitulé "Dépôt de bilan" où nous dénoncions la prise en otage des électeurs grecs dans un jeu purement électoraliste de maintien au pouvoir ; mais, si nous sommes toujours prompts à pointer du doigt les travers de la démocratie "à la grecque", nous n'allons pas nous priver de souligner aussi ses qualités uniques qui devraient faire méditer dans la région et bien au-delà.
Dans quelques jours, les Grecs sont appelés aux urnes pour élire un nouveau gouvernement, une élection anticipée où la tactique politicienne est portée à son paroxysme, non pas tant par un débat d'idées que par l'antagonisme des héritiers de deux familles historiques de la politique hellène qui y jouent leur destin ; une tragédie aux dépens de la démocratie !