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Le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a critiqué les dernières violations de l'espace aérien grec par la chasse turque, dans des déclarations à Nicosie à l'issue de ses entretiens mercredi avec son homologue chypriote, Georgios Iacovou, axés essentiellement sur la question chypriote et la marche européenne de la Turquie.
"De tels comportements ne vont pas de pair avec la volonté exprimée de la Turquie d'adhérer à la famille européenne", a-t-elle affirmé.
Mme Bakoyannis a indiqué avoir discuté avec M. Iacovou avant tout de la question chypriote et de la marche européenne de la Turquie, mais également de l'élargissement de l'UE et des développements dans les Balkans.
"Nous nous sommes mis d'accord sur tout", a dit pour sa part M. Iacovou, estimant que la visite de Mme Bakoyannis "sera bénéfique pour les visées des deux pays tant dans le cadre de l'UE qu'ailleurs".
L'intérêt de Nicosie, a-t-il ajouté, se porte à présent sur le rendez-vous de la Turquie avec l'UE, où il sera examiné dans quelle mesure Ankara a matérialisé ses engagements vis-à-vis des "25". A ce point, M. Iacovou a averti que Nicosie n'acceptera pas de "rabais".
Invité a commenter les résultats d'une enquête faisant état d'une majorité écrasante surtout de jeunes Greco-chypriotes qui ne souhaite pas vivre ensemble avec les Turco-chypriotes, M. Iacovou s'est dit convaincu que la présentation d'un bon plan de règlement (de la question chypriote) créerait une optique favorable et modifierait la situation. "Une bonne solution sera soutenue par toutes les couches du peuple chypriote", a-t-il précisé.
Enfin, Mme Bakoyannis a réitère que le Plan Annan, tel qu'il a été proposé et rejeté par le peuple chypriote est de l'histoire ancienne.
Mme Bakoyannis s'est entretenue également avec le président de la Chambre chypriote des Représentants, Dimitris Christofias.
Dans de brèves déclarations, Mme Bakoyannis a noté que "la question chypriote ne saurait essuyer un nouvel échec", alors que M. Christofias a rendu compte de "la volonté commune de travailler afin que les récents développements dans la question chypriote (notamment la récente rencontre du président chypriote, Tassos Papadopoulos, avec le SG de l'ONU, Kofi Annan) aient une suite et des résultats". M. Christofias a souligné la nécessité de combler au plus vite le fossé entre les thèses de Nicosie et d'Ankara "afin de parvenir à une solution concertée qui sera acceptée par les deux communautés".
Enfin, Mme Bakoyannis a rencontré le président du Rassemblement démocratique chypriote (DHSY), Nikos Anastassiadis, déclarant à l'issue de l'entretien avoir retenu deux messages positifs, à savoir la rencontre à Paris entre le président de la République chypriote, Tassos Papadopoulos, et le SG de l'ONU, Kofi Annan, et le vote du Parti populaire européen (PPE) dans lequel les positions greco-chypriotes sont adoptées. Mme Bakoyannis a insisté sur la nécessité d'efforts conjoints pour que le rêve d'une "Chypre unie, indépendante, européenne et prospère et d'un peuple vivant heureux et en toute sécurité" devienne réalité.
i-GR/ANA