Les partis de l'opposition ont sévèrement attaqué le gouvernement socialiste de Georges Papandréou pour sa politique économique et sociale lors de la discussion au parlement sur le budget 2011, tandis que les syndicats manifestaient une nouvelle fois dans le centre d'Athènes.
Deux manifestations séparées, l'une à l'appel des deux grandes centrales syndicales du pays - GSEE (Confédération générale des Travailleurs de Grèce) et de l'ADEDY (Union des Fonctionnaires) - et l'autre à l'appel du PAME (Front ouvrier militant), affilié au KKE (parti communiste), ont eu lieu mercredi respectivement place Syntagma et place Omonia pour protester contre les mesures de politique économique du gouvernement, le jour du vote du Budget de l'Etat 2011 en séance plénière au Parlement.
La GSEE et l'ADEDY avaient appelé à un arrêt de travail de 3 heures, de 12h à 15h.
Une délégation des travailleurs a remis au Parlement une pétition, par laquelle elle demande entre autres le désengagement du pays du Mémorandum, la révision du Budget, la révocation des dispositions de la récentes loi sur les relations de travail et les DEKO (entreprises d'utilité publique) et le rétablissement et élargissement des droits d'assurance maladie et retraite.
Sous le slogan "La guerre commence maintenant, nous appelons au soulèvement pour que ne soient pas mises en œuvre les mesures anti-populaires", les manifestants du PAME ont défilé après leur meeting vers le Parlement.
Dans l'enceinte du parlement, le président de la Nouvelle Démocratie (ND, centre-droite), Antonis Samaras, a appelé le gouvernement à plusieurs reprises lors de son discours sur le Budget 2011 mercredi à changer de politique, réfutant qu'il puisse donner son consensus à cette mixture de politiques, à devenir complice de la faillite de la Grèce.
"Sur cette voie", a-t-il affirmé, "nous ne pouvons vous suivre", estimant que le Budget 2011 est le miroir de l'impuissance du PASOK de gérer la crise, qu'en ce Noël de 2010, les Grecs vivent la crise la plus grave, et que la politique du Mémorandum ne règle pas le problème de la dette.
M. Samaras est revenu sur l'impératif de changer de politique, développant la série d'échecs du gouvernement, et soulignant que la Grèce ne peut vivre avec une société en voie de dissolution, une économie en paralysie, demandant à ce point des initiatives dans les domaines de l'éducation, la santé, la défense et les infrastructures.
"Les travailleurs doivent comprendre les raisons de la crise et se préparer pour une vraie guerre, avec conscience, plan et organisation, qui aura pour aboutissement le renversement du pouvoir", a déclaré pour sa part la secrétaire générale du KKE, Aleka Papariga.
La crise en Grèce est une partie de la crise mondiale du système capitaliste, a poursuivi la SG du KKE, observant qu'en Grèce il existe une hyperaccumulation du capital, et la gestion de la crise implique la perte d'une partie de ces capitaux, rejetant l'idée de renégociation de la dette, du sauvetage par des euro-obligations.
De son côté, le président du LAOS (droite traditionnaliste), Georges Karadzaferis, a proposé que la Grèce demande un report de sa dette sur dix ans, dans son intervention mercredi soir au Parlement au cours du débat sur le Budget 2011.
M. Karadzaferis a parlé de l'impératif de changer d'orientation de la politique, plaidant dans ce contexte en faveur d'une "concertation substantielle entre les chefs de parti", même s'il a attribué les responsabilités de la situation économique actuelle de la Grèce à la fois au PASOK et à la ND. Leurs politiques se sont exprimées à travers leurs gouvernements et leurs 23 ministres des Finances, a-t-il ajouté.
M. Karadzaferis a dénoncé des scandales successifs de longue date, pour lesquels personne n'a jamais été envoyé en prison, tout comme le train de vie pompeux des grands noms et familles du pays.
Enfin, le président du groupe parlementaire de la SYRIZA (gauche radicale), Alexis Tsipras, a durement stigmatisé le gouvernement dans son intervention mercredi en clôture du débat sur le Budget 2011, dénonçant que ce que prévoit le texte est une "dissolution violente du contrat social, la redistribution brutale au détriment des forces du travail", soulignant l'erreur totale de la politique économique qui réduit certes le déficit mais renforce la récession et accroît le chômage, et qui au nom de la dette démantèle l'Etat social, privatise les entreprises d'utilité publique, brade le patrimoine de la Grèce.
M. Tsipras a conclu en lançant en direction du premier ministre Georges Papandréou "vous dirigez le gouvernement le plus à droite qu'ait connu la Grèce depuis la restauration de la démocratie", ajoutant toutefois que les grandes manifestations, attendues qui suivront, changeront les choses et permettront à la Grèce de sortir de la crise et de ranger ce gouvernement dans les oubliettes de l'Histoire.
i-GR/ANA-MPA
severes critiques
c'est pas le gouvernement qui est critiquable, mais les Grecs et leur laxisme. et si pour sortir de la crise l'etat faisait comme les radicaux en suisse en 1880 , confisquer les biens de l'église, ça ce serait un remède Radical , c'est le cas de le dire.
Populisme de l'opposition
Les critiqueurs critiquent, rien de neuf... en attendant, ils ont encore perdu les elections ! Ils feraient mieux de moins la ramener. Toutes ces manifs et grèves qui réunissent au plus 10-20000 fonctionnaires syndiqués gênent mais ne sont absolument pas représentatifs de ce que pensent la majorité des grecs
montage
beau montage photo au dos du manifestant mais pas le long de son drapeau .