De la transparence et la guerre à l'évasion fiscale, c'est ce qu'a demandé le président de la République, Carolos Papoulias, lors de la réunion lundi avec les chefs des partis et le premier ministre, une réunion boudée par les partis de la gauche communiste.
La convocation avait été adressée par le premier ministre aux chefs des partis pour faire le point sur la situation économique et les priorités du gouvernement, après l'accord sur l'activation du mécanisme de soutien à la Grèce de l'UE et du FMI, le KKE et la SYRIZA ayant informés dès cette annonce qu'ils seraient absents. MM. Samaras et Karadzaféris ont représenté la ND et le LAOS, respectivement.
Le président de la République, Carolos Papoulias, qui a salué "la réponse vigoureuse de l'UE aux spéculateurs s'attaquant à l'euro", en référence au mécanisme de soutien aux pays en difficulté annoncé dimanche soir à Bruxelles, est longuement intervenu par la suite pour appeler, par de nouveaux critères politiques et juridiques, "à déclarer la guerre à l'évasion fiscale", à restaurer la justice sociale comme préalables à l'assainissement de la "machine d'Etat".
Plus précisément, M. Papoulias a demandé notamment aux dirigeants des partis présents à cette réunion lundi convoquée par le premier ministre, que l'évasion fiscale soit considérée comme "délit spécial", que les procès sur les affaires financières soient jugés plus rapidement.
Le chef de l'Etat a relevé encore que "le monde politique est dénoncé et nous savons pourquoi", soulignant comme prioritaires la levée de l'immunité parlementaire, la modification de la loi sur la responsabilité ministérielle, la transparence absolue des finances des partis et leur harmonisation sur les règlements de la comptabilité de l'Etat, le changement radical de "la déclaration des députés concernant la provenance de leurs revenus" et une révision de la loi électorale dans le sens de la disparition des caisses noires.
Papandréou : laissons derrière nous la Grèce d'hier
"La Grèce a d'immenses potentialités pour créer une économie viable et juste, mais cela nécessite des changements", a estimé M. Papandréou, pour ajouter "laissons derrière nous la Grèce d'hier, mettons fin à la Grèce de l'injustice et de l'impunité, de la non-transparence et de la non-crédibilité. Mettons fin à une Grèce où le système politique servait des intérêts spécifiques et concrets et non l'intérêt général".
"Nous avions d'abord à sauver la Grèce", a rappelé le premier ministre à propos de l'accord de l'UE et du FMI pour un prêt de 110 milliards d'euros sur trois ans, ajoutant avoir été justifié après de lourds efforts pour l'obtention de cette solidarité, "mais également justifié par nos déclarations que le problème n'était pas uniquement grec, mais avait à voir avec le système financier intrational et la nécessité d'adopter des réformes pour le changer".
Samaras propose de réduire de 300 à 200 le nombre des députés
Le président de la Nouvelle Démocratie (ND), Antonis Samaras, qui a participé lundi à la réunion des chefs de partis - PASOK, ND et LAOS - a présenté une série de mesures de sortie de la crise politico-économique, proposant notamment la réduction à 200 du nombre de députés (actuellement 300), la modification de la loi sur la responsabilité ministérielle, des interventions pour la transparence de la gestion des ressources publiques, l'application de la déclaration sur les sources de revenus à tous les fonctionnaires, l'interdiction du cumul de postes (cadres de parti et directeur d'organisme public) et enfin le contrôle des caisses des partis.
M. Samaras a dit avoir évoqué en outre la nécessité d'adopter des mesures pour supprimer les injustices du programme de gouvernement consécutif à l'accord sur l'activation du mécanisme de soutien, notamment une revalorisation des petites retraites et allocations chômage, insistant que des financements peuvent être dégagés à partir de coupes mieux réparties dans les dépenses publiques.
Réitérant sa demande de retirer les projet de loi sur le vote des immigrants et du redécoupage administratif (loi "Kallikratis") - ce dont s'oppose toujours le gouvernement -, M. Samaras a insisté sur le consensus national et informé qu'il comptait rencontrer séparément les dirigeants des partis de gauche.
Karadzaféris : une occasion pour le pays
Le président du LAOS, Georges Karadzaféris, a déclaré que la rencontre lundi au Palais présidentiel des chefs de parti a eu lieu dans "un très bon climat", informant que la discussion, outre la situation économique, avait porté sur d'autres questions, déclarant "avoir le sentiment que tout ce nous avons discuté se matérialise".
Selon M. Karadzaféris, la "crise pourrait être une occasion pour le pays", alors qu'à la question "que répondent les hommes politiques à ce que tout le monde dit, à savoir que certains doivent aller en prison", le président du LAOS a confirmé qu'il avait été question de tout au cours de cette réunion.
Tsipras: la réunion au Palais présidentiel, une "comédie"
Le président de la SYRIZA, Alexis Tsipras, a fustigé la réunion "comédie" des trois chefs de parti lundi au Palais présidentiel, et estimé que sans la présence des deux partis de gauche, on ne peut considérer cette réunion comme le traditionnel Conseil des dirigeants des partis sous la présidence du chef de l'Etat.
PASOK, ND et LAOS, la "troïka grecque", sont prêts à sacrifier même la cohésion sociale et les acquis de dizaines d'années, a ajouté M. Tsipras, se déclarant certain que la gauche ne sera pas mise en marge du pays.
KKE : manifestation le 15 mai
Le Bureau politique du KKE a commenté la réunion lundi des trois partis - PASOK, ND et LAOS - lesquels se "réjouissent de massacrer ce qui est resté de la sécurité sociale", informant que la proposition du KKE pour une autre voie sera annoncée lors de la manifestation nationale du samedi 15 mai au Pedion Areos à Athènes.
Selon le communiqué du BP, le KKE préconise la planification économique sous contrôle "ouvrier-populaire", la socialisation des secteurs d'importance stratégique avec création d'un partenariat productif pour les indépendants et les petits agriculteurs, la condition préalable étant que le peuple instaure son propre pouvoir.
"La crise est européenne et mondiale et ne constitue pas seulement un phénomène grec", relève ce communiqué, ajoutant que "la crise n'a pas été provoquée par les affaires de scandale, une mauvaise gestion et les gaspillages, mais les déficits et la dette proviennent de l'accumulation de la richesse par les propriétaires des moyens de production, par l'exploitation des travailleurs et l'exportation des capitaux, conformément aux options de l'UE".
i-GR/ANA-MPA
gag
Gag L'union européenne vient d'inventer une nouvelle monnaie... l'Euro Light... il ne contient aucune Grèce !