Le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, a déclaré être relativement optimiste quant à un accord dans un proche avenir sur un mécanisme permanent de soutien européen en cas de crise, commentant mardi depuis Bruxelles les travaux de l'Eurogroupe et du Conseil Ecofin, où la rumeur d'une faillite de la Grèce a encore circulé.
Ce mécanisme de soutien, a dit M. Papaconstantinou, "garantira non seulement la stabilité budgétaire mais aussi la possibilité d'intervenir à l'avance dans des crises".
"La discussion progresse de sorte à ce qu'il y ait une décision à l'un des prochains Conseils européens", a estimé le ministre grec.
Se référant à la Grèce, le ministre a mentionné le fait que, tant la Commission européenne que la Banque centrale européenne, estimaient positive la manière dont est matérialisé le programme d'assainissement budgétaire, reconnaissant que la réduction du déficit d'environ 6% en 2010 a été le résultat d'un effort extrêmement dur.
L'Eurogroupe, a poursuivi le ministre, a confirmé à nouveau sa volonté politique d'accorder un délai sur plusieurs années pour le remboursement par la Grèce des 110 milliards d'euros d'emprunt, précisant que cette décision fait partie du "paquet" de mesures du mécanisme permanent de soutien, et ajoutant que la question d'une réduction des taux d'intérêt en fera partie aussi.
"Le gouvernement grec a la pleine confirmation que toute décision concernant l'ensemble du mécanisme de soutien concernera aussi la Grèce", a estimé M. Papaconstantinou, soulignant en même temps la nécessité que la Grèce applique fidèlement son programme d'assainissement budgétaire et promeuve les réformes structurelles qui sont jugées indispensables.
Invité à préciser la question de l'obligation européenne, le ministre a informé que cette question fait partie du paquet global en cours de négociation, précisant à propos des diverses dimensions de l'obligation européenne que, pour la gestion des dettes des pays de l'Eurogroupe, les propositions sur table sont multiples, et relevant qu'il existe aussi la dimension "croissance" dans l'obligation européenne.
Juncker commente le délai de remboursement des 110 milliards d'euros
Le président de l'Eurogroupe et premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, s'est référé lundi soir, dans sa conférence de presse à l'issue de l'Eurogroupe, à la question du délai de remboursement accordé à la Grèce pour le prêt de 110 milliards d'euros, rappelant qu'il existait déjà un accord au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement.
M. Juncker a précisé que le règlement final de cette question prendra la forme d'un "paquet", à savoir comprendra les décisions générales adoptées par l'Eurogroupe sur le mode de fonctionnement du mécanisme permanent anti-crise.
Par ailleurs, le président de l'Eurogroupe a informé que le Conseil avait comme attendu ratifié, même formellement, le versement de la 3e tranche du prêt à la Grèce qui se fera partir du 19 janvier.
A la question d'un journaliste si la Grèce n'est pas déjà en faillite, M. Juncker a répondu en un seul mot "Non".
Démenti de Berlin sur une restructuration de la dette grecque
Le gouvernement allemand a démenti catégoriquement que se prépare une éventuelle restructuration de la dette grecque, dans des déclarations mercredi de Berlin du porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, ainsi que du porte-parole du ministère des Finances, Martin Kreienbaum.
Plus précisément, M. Kreienbaum a réfuté les informations de l'hebdomadaire Die Zeit, selon lesquelles est examinée actuellement la possibilité que la Grèce rachète sa dette par l'intermédiaire du Fonds européen de stabilité financière (EFSF).
Pour sa part, M. Seibert a relevé que "les développements en Grèce doivent toujours être suivis" et que le gouvernement et les Grecs se trouvent "sur une voie difficile", et rappelé que Athènes avait démenti une restructuration nécessaire de sa dette. "Le gouvernement allemand s'en tient là", a-t-il conclu.
i-GR/ANA-MPA