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Le nouveau dispositif d'austérité sème la pagaille au sein de la majorité

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Par iNFO-GRECE,

Parmi autres mesures, le paquet législatif promu mardi par le gouvernement socialiste prévoit des coupes dans les salaires des entreprises publiques dépassant les 1.800 euros et des nouvelles augmentations de la TVA. Côté cadeaux, la TVA devrait baisser pour les médicaments et les services touristiques ; la radiation de 24 milliards de créances fiscales considérées comme irrécouvrables, un report de deux ans sur la taxation de la publicité télévisuelle, et un gel de deux ans des dispositions obligeant déclaration de provenance des ressources pour l'achat de l'habitation principale.

Le Parlement a voté mardi soir en assemblée plénière par 156 voix pour et 130 contre, le projet de loi sur les mesures d'urgence que le gouvernement avait promis à ses créanciers internationaux dans le cadre du programme de soutien à la Grèce.

Une discussion houleuse avait précédé le vote au sein de la Commission parlementaire des Finances chargée d'examiner le projet de loi. Plusieurs députés de la majorité (PASOK, parti socialiste) avaient menacé de ne pas voter le texte, disant que "ça suffit, jusqu'ici", refusant de voter des nouvelles coupes sur les salaires en même temps qu'ils accorderaient des exonérations fiscales d'un total de 24 milliards.

Finalement, après moultes tractations et pressions sur les députés recalcitrants, le gouvernement a limité la casse. Seul le député du PASOK de la circonscription de Preveza, Vanghelis Papachristos, a voté contre le texte, entraînant immédiatement sa radiation du groupe parlementaire du PASOK, sur décision du président du parti et premier ministre, Georges Papandréou.

M. Papandréou, qui avait reçu mardi en début de matinée les chefs des partis de l'opposition, a cru voir un consensus, "en lignes générales, surtout dans les affaires européennes", à l'issue de ces entretiens, et dans ses déclarations au Conseil des ministres, qui s'est réuni sous sa présidence dans l'après-midi.

M. Papandréou a souligné que son initiative de rencontrer les chefs de parti est venue de lui-même afin de les informer et de discuter avec eux des développements majeurs, tout d'abord européens, en vue du Conseil européen imminent, mais aussi "des questions intérieures cruciales".

Le premier ministre a signalé aux chefs de parti les trois grandes questions qui doivent être traitées à niveau européen, à savoir la stabilisation et l'ordre budgétaire, le contrôle sérieux et la régulation du système financier, et le développement, comme élément constitutif fondamental de la politique économique de l'UE.

Néanmoins, les chefs des partis de l'opposition ont considéré comme diversion la discussion sur les affaires européennes le jour même où le gouvernement présentait au vote du parlement un nouveau paquet de mesures d'austérité touchant directement le portefeuille des employés des entreprises publiques.

Le président de la ND (Nea Dimokratia, conservateurs), Antonis Samaras, a dit un "non" clair concernant le consensus sur la politique économique du gouvernement au premier ministre, Georges Papandréou, lors de leur entrevue.

Dans des déclarations à l'issue de l'entrevue, M. Samaras a dit ne pas consentir à une marche comme celle que suit le gouvernement, qui conduit à des sacrifices injustes et vains, sans espoir.

"Je ne donne pas de consensus à cette politique. Parce que ce serait une complicité", a tranché M. Samaras, dénonçant M. Papandréou de demander l'approbation de la ND et sa complicité à des décisions que le gouvernement a déjà prises à l'avance.

M. Samaras, qui a déploré que la politique actuelle conduit les citoyens au désespoir et la société à la dissolution, a demandé au premier ministre de prendre "des mesures sérieuses contre l'évasion fiscale et la corruption, étant donné que sont appelés à soulever à nouveau le poids des déficits et de la dette, les éternels suspects : les citoyens respectueux de la loi, les salariés et les retraités".

Malgré ces différends, M. Samaras a dit soutenir la thèse grecque, lors du prochain Conseil européen, en faveur du rallongement de la durée du remboursement du prêt de 110 milliards d'euros, sans toutefois l'imposition de mesures supplémentaires.

De son côté, la secrétaire générale du KKE (parti communiste), Aleka Papariga, a affirmé que "la vraie guerre commence maintenant" et que "les travailleurs devront comprendre qu'il n'y a pas d'autres solutions", dans des déclarations à l'issue de son entrevue avec M. Papandréou.

"Soit ils organiseront maintenant leur contre-attaque, soit ils baisseront la tête", a lancé Mme Papariga, exprimant son total désaccord aux projets de loi soumis pour vote le jour même au Parlement concernant les changements dans les relations de travail et les entreprises d'utilité publique (DEKO).

Enfin, le président du LAOS (droite traditionnaliste), Georges Karadzaferis, a exprimé ses oppositions à de nouvelles coupes de salaires, aux changements dans les relations de travail et aux choix politiques de la politique du gouvernement.

"En tant que LAOS, nous avons fait preuve de sérieux, en votant l'article 1 du Mémorandum, afin que puissent être payés les salaires et les retraites. A présent, les salaires sont taillés en pièces, et nous ne l'acceptons pas. J'ai accepté le consensus, mais je ne peux à présent devenir un croque-mort", a souligné M. Karadzaferis.

i-GR/ANA-MPA

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