Le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, s'est dit satisfait des réactions des dirigeants communautaires et des partenaires européens de la Grèce qui reconnaissent les efforts d'assainissement de l'économie grecque, dans des déclarations mardi à Bruxelles peu après la fin des travaux du Conseil ECOFIN.
M. Papaconstantinou a informé que le dossier de l'économie grecque a été discuté brièvement lors de l'Eurogroupe la veille, la Commission présentant à cette occasion les conclusions positives du rapport intermédiaire des experts de la "troïka" qui ont visité récemment Athènes, et s'est félicité à ce point des déclarations du président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, qui a apprécié positivement les efforts du gouvernement grec pour réduire le déficit budgétaire.
Le ministre a rappelé en outre que les représentants de la Commission européenne, de la BCE et du FMI sont attendus autour du 24 juillet à Athènes pour un examen détaillé qui permettra la rédaction du rapport qui servira de base aux décisions début septembre pour le versement de la 2e tranche du prêt à la Grèce pour 2010, à hauteur de 9 milliards d'euros.
M. Papaconstantinou est apparu également extrêmement satisfait du résultat de l'émission de bons du Trésor, en soulignant que le taux obtenu a été inférieur au taux d'emprunt du mécanisme européen de soutien à la Grèce, se félicitant aussi de l'intérêt manifesté par dix banques étrangères, un facteur, a-t-il noté, qui n'est pas habituel pour ce type d'émissions de titres publics.
Concernant les autres grands dossiers des réunions de l'Eurogroupe et ECOFIN, M. Papaconstantinou a fait état d'un accord politique de principe entre les "27" concernant la réforme du Pacte de stabilité, et plus précisément le mode de suivi des développements budgétaires dans les Etats membres, les sanctions contre les pays surendettés, le renforcement de la surveillance, ainsi que la prévention rapide des déraillements budgétaires, tout en citant l'existence de désaccords majeurs toutefois quant au degré de "durcissement" du Pacte de stabilité.
Interrogé plus en détail sur les propositions soumises ces dernières semaines par l'Allemagne concernant le renforcement des sanctions politiques, M. Papaconstantinou a informé que cette question n'a certes pas été discutée encore en profondeur, mais dit pressentir que ces propositions ne semblent pas recueillir l'acceptation de la majorité des Etats membres de l'UE, une attitude semblable étant de vigueur pour des mesures qui prévoieraient le gel des aides communautaires envers les pays indisciplinés au point de vue budgétaire.
Par ailleurs, et en référence au débat en Conseil ECOFIN sur le "test de résistance" des banques européennes, le ministre a rappelé que 91 établissements bancaires et de crédit sont soumis au total à ce test, dont six banques grecques qui représentent à elles seules 90% du total du marché bancaire en Grèce. Les ministres des Finances de l'UE sont convenus que les résultats seront annoncés depuis les capitales des Etats membres, sous la responsabilité des banques centrales, le 23 juillet.
Appelé enfin à préciser les intentions du gouvernement grec concernant l'ouverture des professions fermées, M. Papaconstantinou a réitéré que d'après la base formelle du mémorandum de politique économique signé par le gouvernement, les actions nécessaires doivent être engagées courant 2011, mais précisé que le gouvernement entend procéder aux régulations législatives nécessaires dès le mois de septembre-octobre.
De retour à Athènes, M. Papaconstantinou a fait le point sur l'exécution du Budget de l'Etat 2010, en commission parlementaire des Affaires économiques mercredi, l'image générale étant satisfaisante, sans exclure toutefois, a-t-il dit, "des risques potentiels" au plan des dépenses et recettes.
Le message pour ce premier semestre, a rappelé le ministre, est la baisse impressionnante de 46% du déficit budgétaire, beaucoup plus importante que les 39,5% ciblés initialement, M. Papaconstantinou déclarant à ce point "être optimiste que nous réussirons entièrement nos objectifs".
Aux objections pessimistes qui parlent d'une baisse artificielle des dépenses s'expliquant par un retard de retour d'impôts, et également de la baisse des dépenses suite "à un étranglement des salaires et retraites", M. Papaconstantinou a nié des retards par rapport aux années précédentes, informant à preuve que pour les mois de mai et de juin, les retours d'impôts étaient plus importants que l'an dernier.
Sur la 2e objection, le ministre a assuré catégoriquement que la réduction des dépenses par rapport au premier semestre 2009 "est gigantesque", notant que les dépenses pour les revenus et pensions n'ont été réduites que de l'ordre de 3%.
i-GR/ANA-MPA