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Papandréou appelle à une coopération de tous les partis pour garantir l'avenir de la Grèce

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Par iNFO-GRECE,

Le premier ministre, Georges Papandréou, a appelé à une coopération de tous les partis pour garantir l'avenir de la Grèce et remporter la bataille contre les marchés internationaux, dans son discours en débat extraordinaire du Parlement, mais il a rencontré une franche résistance de la part de tous les partis de l'opposition, le président de la ND, Antonis Samaras, accusant le gouvernement de faire porter le poids de l'assainissement budgétaire sur les salariés et retraités les plus faibles.

"La Grèce n'est plus montrée du doigt par ses alliés. La bataille a désormais à faire avec les marchés internationaux et l'avenir du pays - et dans celle-ci je demande la coopération de tous les partis", a lancé M. Papandréou, en décrivant les "moments dramatiques" traversés par le pays et la grave dépréciation de son profil international.

Avec la crise économique internationale, a expliqué le chef du gouvernement, et en association avec le manque de crédibilité de notre pays, il était facile que la Grèce soit montrée du doigt, "la bête noire, le cobaye dans la nouvelle phase de la crise internationale. Malheureusement, certains hommes politiques et certains médias ont voulu, en jouant avec le populisme et les préjugés des électeurs, faire de la Grèce la victime expiatoire, le bouc émissaire des malheurs des autres. Cette situation ne pouvait être renversée avec des voeux pieux, des exorcismes, des dénonciations ou avec la crainte du coût politique. Pour convaincre, il s'imposait de prendre des décisions difficiles pour renverser la mauvaise image où nous nous étions trouvés".

M. Papandréou, qui s'est félicité que le premier objectif qui était de rétablir sa crédibilité vis-à-vis de ses alliés a été atteint et que la Grèce aujourd'hui n'est plus le problème, mais un pays crédible qui peut se confronter de manière responsable à ses propres problèmes, a souligné qu'il faut à présent en faire de même avec les marchés internationaux. "La Grèce n'est pas seule, elle a à présent un grand nombre d'alliés, parmi lesquels ceux qui reconnaissent que les marchés internationaux ont besoin de règles et de régulations, mais aussi ceux qui veulent que l'Europe et la zone euro jouent dorénavant un rôle majeur de stabilité et de croissance", a insisté M. Papandréou, notant à ce point qu'il faut néanmoins des alliés au plan intérieur et plus spécialement parmi les autres partis parlementaires.

Explicitant ne s'être jamais attendu à ce que les autres partis apportent leur soutien aux mesures concrètes prises par le gouvernement, des mesures extraordinaires, M. Papandréou a déclaré demander toutefois un esprit de coopération en cette deuxième phase.

Nous avons devant nous un combat plus important et, dirais-je, plus créatif et porteur d'espoir. Ce sont les grands changements dont a besoin le pays afin que nous nous retrouvions plus jamais dans cette posture, a souligné M. Papandréou, avant d'exposer dans ce contexte la politique gouvernementale en faveur du développement, l'éducation, la nouvelle fiscalité. "Nous changeons le modèle dans la société grecque en adressant un message clair aux jeunes: que leur succès dépend de leur propre effort et valeur, et non pas des connaissances avec des bureaux de députés ou du parti", a-t-il dit.

Samaras dénonce un démantèlement de la société "au nom de l'assainissement"

"Nous ne vous laisserons pas démanteler la société pour assainir l'économie", a répondu le président de la ND, Antonis Samaras, soulignant encore que "les faibles salariés et les faibles retraités ne sont pas responsables des gaspillages de l'Etat, ni du surendettement de l'Etat ni de la fraude fiscale".

Parallèlement, il s'est déclaré prêt à contribuer afin que le pays ne sombre pas dans la faillite en soulignant toutefois qu'il ne compte pas -quelques jours avant le Sommet de l'UE- détruire la politique économique du gouvernement mais il ne permettra pas non plus que le gouvernement rejette sur d'autres des responsabilités qui lui sont propres.

M. Samaras a ainsi accusé le PASOK d'avoir cherché -après les élections- à gonfler le déficit et à en attribuer la responsabilité exclusive à la ND de sorte à garantir la possibilité d'un déficit réduit l'an prochain, reprochant à ce sujet au gouvernement de ne pas avoir estimé les réactions des marchés. "Nous avions voté des mesures visant à améliorer les recettes avant les élections, et vous avez exactement le contraire après les élections : vous avez même annulé l'imposition des bateaux de plaisance", a lancé le président de la ND.

M. Samaras a également reproché au premier ministre d'avoir mal géré le calendrier de ses actions. Au lieu d'emprunter l'argent nécessaire [à bon taux] et d'annoncer ensuite le niveau du déficit, "vous avez déclaré que la Grèce se trouvait en situation de faillite et vous êtes allé chercher l'argent ensuite. Comment emprunter quand on se tire soi-même des balles aux pieds ?", s'est-il interrogé.

Evoquant les répercussions des mesures gouvernementales, M. Samaras a réaffirmé que la force d'achat des petits salariés et petits retraités constituent une "ligne rouge" pour l'économie, reconnaissant certainement qu'il est nécessaire de prendre des mesures douloureuses mais s'opposant à une dislocation de la société pour "assainir" l'économie.

Le président de la ND a par ailleurs dénoncé que le projet de loi fiscal va totalement à l'encontre de la croissance, affirmant qu'il inclut de réels excès comme l'imposition "immorale" des indemnités de licenciement et la qualification des véhicules de personnes handicapées d'"objets de luxe".

Enfin, M. Samaras a rejeté les accusations de désertion de la ND de ses responsabilités en rappelant que c'est le PASOK qui avait forcé le recours à des élections anticipées avec son chantage sur la réélection du président de la République. "Vous avez voulu sauver le système que vous aviez fondé et c'est entre vos mains qu'il s'est effondré. Pour peu vous auriez conduit le pays à la faillite", a-t-il encore lancé en direction du premier ministre.

M. Samaras a conclu en affirmant que malgré tout cela, il fera son devoir après-demain à l'occasion de la réunion des chefs du PPE bien que "la tentation soit forte pour celui qui voudrait démonter le gouvernement" mais, a-t-il résumé, "il y a une chose avec laquelle nous sommes d'accord : nous ne laisserons pas la Grèce faire faillite".

Le KKE et SYRIZA dénoncent la politique gouvernementale

La SG du KKE, Aléka Papariga a vigoureusement exprimé l'opposition de son parti non seulement aux mesures barbares mais à l'ensemble de la politique du gouvernement qui "atteint les limites de la perversité politique".

Parallèlement, elle s'est attaquée au deux grands partis politiques les accusant de tentatives de désorientation sur qui gèrera au mieux les politiques anti-populaires et non pour l'application de mesures plus justes soutenant les faibles salariés, les retraités et les agriculteurs.

Elle a encore vivement critiqué le projet de loi fiscal soulignant qu'au moment ou le gouvernement taxe les intérêts des crédits au logement il laisse le grand capital poursuivre sa fraude fiscale.

Dans le même ton, le président du groupe parlementaire de la SYRIZA, Alexis Tsipras, a lancé une attaque contre le premier ministre, Georges Papandréou, accusant notamment le gouvernement d'appliquer une politique catastrophique qui conduit l'économie grecque dans une profonde récession et le premier ministre "de donner l'impression qu'il ne vit pas en Grèce, mais dans un autre pays".

Parallèlement, M. Tsipras a évoqué les "choix catastrophiques du 3 mars", et mis en relief la nécessité d'un autre modèle de développement qui sortira le pays de la crise, se déclarant opposé à un recours de la Grèce auprès du FMI et soulignant que les revendications et recherches de solutions ne peuvent que se faire au niveau européen.

M. Tsipras a encore attribué des responsabilités sur les causes de la crise à tous les gouvernements précédents pour "leurs politiques criminelles", ajoutant que le gouvernement de M. Papandréou donne actuellement "le coup de grâce".

Karatzaféris : la Grèce ne peut pas vivre si elle n'emprunte pas

C'est finalement auprès du président du LAOS, Georges Karatzaféris, en compétition avec la ND de Antonis Samaras, que le gouvernement pouvait trouver un réconfort relatif. M. Karatzaféris a en effet centré ses attaques sur la ND et les autres formations de l'opposition qu'il accuse de ne proposer aucune solution de sorte à ce que le ministère des Finances trouve 10 milliards € et à quel taux, soulignant que le problème se résume en une seule phrase : "la Grèce ne peut pas vivre si elle n'emprunte pas".

Le président du LAOS a mis par ailleurs l'accent sur la nécessité de constater enfin le fait que "la Grèce a un cancer".

i-GR/ANA-MPA

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